
En remontant en voiture le long du parc de Timanfaya et en passant par le village de Tinajo on peut découvrir par une petite route impressionnante le village de Tenesar.
Lorsque vous arrivez sur ce village en surplombant la baie qui vous permet de voir l’ile de Garciosa, un poisson arrête digne des œuvres de Manrique attire votre attention et vous délivre le nom du village de pêcheurs : Tenesar.
Je suis arrivée là par hasard au gré de mes pérégrinations dans les champs de vignes et de légumes à travers des routes ne permettant la circulation que d’un seul véhicule ! On se fait des frayeurs par moments.

La vue sur les volcans éteints et affaissés de couleurs marron clair digne du Ladakh et la descente sur la baie vous coupent le souffle tellement c’est impressionnant et énergisant.

La mer ou l’océan est très agité et se cogne sur les roches à la démesure de sa fureur.

Moi je continue mon chemin qui me mène vers ce village de pêcheurs tout blanc, recouvert de l’écume des vagues qui viennent frapper ses roches.
Descendant à pieds le chemin qui mène à la mer je découvre les maisonnettes faites de pierres volcaniques apparentes pour certaines, recouvertes de peinture blanche ou de chaux. Les volets qui sont pour la plupart fermés sont peints en bleu ou en vert. L’espoir doit être fort pour pouvoir comprendre cette nature virulente.


Les maisons n’ont pas de fioritures. Pas de fleurs, pas de décors. Juste ce qui est utile pour y vivre et rien d’autre. C’est une nature brute comme l’environnement.
Le contraste est fort entre la terre battue des rues qui est de la roche volcanique noire et le blanc des maisons.
Des maisons plus ou moins petites, plus ou moins modernes, plus ou moins propres. Des murs qui parfois suintent de l’écume de l’océan et dont la peinture s’écaille comme le lézard perd sa queue.
Parfois un banc vous tend ses bras pour vous asseoir et regarder le paysage alentour. Vous y resteriez bien mais il fait réellement frais et les nuages s’amoncellent et vous vous demandé si vous n’allez pas prendre une énième averse sur la tête !
Vous continuez votre chemin pour explorer cet endroit qui vous tenterait bien ! Un autre banc face à la mer vous attend là encore. Ecouter les vagues, regarder ses vagues qui s’enchainent les unes dans les autres et qui font un bruit d’enfer en venant frapper la côte. Rien ne vous dispose à vous reposer là. Et pourtant tout vous y incite ! Même la table disposée devant les rochers et qui vous permettrait de déjeuner là en écoutant le roulis de la mer. Le vent vous soule mais la mer avec ses couleurs bleu clair vous captive et vous restez là à regarder, à vous imprégner de ce paysage, à humer le vent frais et les odeurs de mer qui restent dans vos narines.

Puis vous continuez votre chemin et débouchez sur une vue incroyable : la roche volcanique noire, drue et au fond cette maison blanche aux volets bleus vous tend les mains. Viens, viens, je t’attends. Rends-toi ici j’ai envie que tu passes du temps ici. Isolement assuré, repos forcé, vagues qui tonnent et écument des flots contre les roches. Rien ne vous prédispose à rester ici. Pas à un chat à dix mètres. Un village vide d’âmes qui vivent. Pas un habitant à la ronde ou bien ils sont cachés dans leurs maisonnettes et vous guettent derrière leurs fenêtres ou leurs volets. Un thriller, presque, vous accompagne.
Pas très rassurée mais en même temps attirée par cette maison qui vous tend les bras. Je m’approche, je la regarde, elle me plairait bien mais bon il faut rentrer car la route nous attend. Elle est cosy dans son coin, accrochée aux roches et attendant que l’océan vienne la lécher.

Je reviens dans le village pour croiser le regard d’un pêcheur assis dans sa maison et je me trouve face à une maison avec sa barque et sa canne à pêche, ses chaussures qui sèchent et les fauteuils en bois usés à la limite de s’écrouler.

Je reprends le chemin vers la voiture et quitte le village avec regrets.
Je me retrouve face aux montagnes désertiques, couleur sable roux devant des roches volcaniques soulevées, malaxées, retournées qui vous bouchent la vue. Les éruptions ont dû être d’une violence extrême ici pour voir le résultat. Quelques plantes se blottissent entre les roches et se fondent dans le paysage. On dirait des boules de coton mais que nenni on s’y pique et ça fait mal. Parfois une plante grasse essaye de frayer son chemin et grandir dans ce milieu hostile.




Paysage peu engageant et qui ne vous retient pas !
Et puis tout s’éclaire avec ce dôme digne du Massif Central à part son manque de verdure. Un mélange de couleurs rousses, vertes, ocres et le bleu de l’océan vous disent un au revoir et à une prochaine fois.


Lanzarote 15 Janvier 21.
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