Lendemain, découverte de la plaine avec la paille des précédentes moissons dont la terre n’a pas encore été labourée puisque nous sortons tout juste de l’hiver. Plus plat on ne fait pas mieux ! Parfois vallonnée pour changer et casser la monotonie des champs d’une platitude extraordinaire. On voit des espaces à ne plus savoir quoi regarder. Immensité, immensité, espace et ciel bleu sont nos amis. Par moment un lac où nagent des canards coupent cette monotonie des paysages. De temps en temps, un oiseau s’échappe au-dessus de la paille sèche pour prendre son envol.
Ou bien nous voyons de jolies maisons de bois rouge aux toits arrondis comme les maisons des hurons.
Ou bien on croise des sites commerciaux avec des camions, des voitures énormes et parfois une attraction comme le chimpanzé avec ses bras en l’air – on dirait King-Kong mais il manque la jolie blonde dans ses bras.
Et puis les plaines reprennent l’espace entrecoupées de forêts de bouleaux et de feuillus.
Nous arrivons à Saskatoon, nom qui me fait rêver et qui me jette dans le monde des amérindiens et des premières nations. Rien à voir dans les parages à part les chariots orange pour le transport des valises. Chacun entreprend de se dégourdir les jambes et de remonter le train, de descendre le long de ce dernier pour atteindre le dernier wagon dit « prestige » où les plus riches profitent d’un voyage plus confortable avec un salon ouvert sur les paysages !
Notre chef de compartiment veille au grain ! Il est temps de remonter et de repartir à la découverte du monde canadien. Et les plaines jaunes envahissent à nouveau notre champ visuel. Sur certain flanc de colline on peut voir s’écouler des wagons citernes sur des kilomètres. Ou bien voir les vaches rousses ou noires foncées brouter au loin. Parfois des silos à grains font leur apparition.
Et puis à nouveau des lacs reprennent possession des espaces et on peut voir des casses de camions, de caravanes et voitures salir le paysage. Parfois le paysage est sali par une usine métallurgique qui pollue le ciel de ses fumées et se jouent des nuages qui explosent dans le sens du vent et dans le rayonnement grisonnant du ciel. Un spectacle époustouflant !
Nouvel arrêt rapide à Edmonton et là les rocheuses canadiennes s’offrent à nous. Le matin après une courte nuit agitée nous arrivons à une demi-heure de Jasper – et là je descends pour quelques jours.
Le paysage a complètement changé : les montagnes rocheuses apparaissent avec leurs sommets enneigés et affilés comme des couteaux. Les lacs se transforment en torrents ou rivières entourés de pins eux aussi effilés. Tout devient plus verdoyant et le soleil se reflète et se réfléchit dans la neige sur les sommets. Près de Jasper on aborde des lacs de montagne, en partie gelés, où les reflets se couchent et se mirent sur l’eau transparente. Les roches des parois des montagnes sont rêches comme griffées par l’érosion et l’outrage des ans. Tout devient minéral et presque blanc comme au Ladakh. La seule différence ce sont ces bandes de verdure dessinées par les pins qui essayent de remonter la pente des lieux.
Et puis nous arrivons à 8h du matin à Jasper. Et nous nous sommes levés tôt pour nous doucher, ranger nos paquetages et prendre le dernier petit-déjeuner continental. A la gare nous récupérons nos valises, nous offrons un café dans un restaurant avant de quitter les rencontres de trois jours et filer vers notre hôtel. De nouvelles aventures et activités nous attendent. Notre impatience se fait sentir.
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