Quelques jours d’arrêt et nous voilà le mercredi matin, à nouveau devant la gare, pour enregistrer les valises, récupérer ses tickets de restaurant et enfin monter dans le train, faire connaissance de ses nouveaux amis et de son chef de compartiment. Dans la gare il y a une affiche très belle avec toutes les images des gares par lesquelles nous sommes passées au Canada. Et on peut voir la configuration du train, la longueur, le nombre de wagons et le tonnage que tout cela représente. 1420 tonnes, impressionnant !
Puis départ pour Vancouver. Waouh, waouh ! ça sent la route palpitante et surtout atteindre un bout du monde, une extrémité du continent et du monde tout cours.
Le temps n’était pas là et nous avons démarré sous le ciel gris, le brouillard. Aïe, Aîe, Aîe, ce n’est pas gai … Mais bon on est au chaud !
On passe de l’Alberta vers la British Columbia et on longe de grandes rivières cachées par des sapins bien verts. Et on aperçoit au loin le Mont Robson, entre-autre. La forêt qui nous entoure est vert foncé, claire et des bouleaux s’interposent entre les sapins. Très beau décor, seul le temps est vraiment peu confortable. Des allées d’eau forcent le passage dans des terrains couverts de toundra pailleuse. Cela donne des paysages surréalistes faits de tournants, comme si nous avions affaire à des labyrinthes !
On passe aussi par les chutes de je ne sais plus le nom. Et là merveille le train s’arrête pour que nous puissions les prendre en photo. Joli spectacle malgré la pluie qui nous gâche la vue.
On longe aussi des prairies vertes enclavées entre les forêts de pins, pleine de fleurs jaunes.
Et puis on peut voir aussi toute l’activité économique de la région avec les coupes de bois, les milliers de troncs couchés le long du rail, des montagnes de bois et plus loin les usines de transformation du bois qui ont réduits les troncs en planches de bois prêtes à l’envoi et à l’emploi.
Et puis dans la soirée on atteint le lac de Kamloops et là c’est une révélation. Très large avec un début de coucher du soleil, des rives larges et une eau grise plate. De gros mamelons de roches recouvertes de mousse verte se découvrent à nous. Des pics aux roches marrons tombent directement dans l’eau. Un paysage à couper le souffle dont l’érosion a travaillé la roche. Le train file le long du lac sur sa rive droite. Les rails sont à dix mètres au-dessus de l’eau. Eau qui brille et fait penser à une patinoire. Et le coucher de soleil nous atteint en plein cœur et se joue des monts, des eaux mouvantes voire agitées. C’est juste bouleversant de beauté. On est là le nez collé aux vitres du train panoramique à regarder ce spectacle incroyable et bouleversant. Le soleil lèche les crêtes des monts et les pentes sont vertes. Les roches rougissent. Elles descendent doucement vers le lac puis se jette à pic. Le ciel rougit et les nuages gris s’interposent et se jouent du soleil. On a alors en contraste les montagnes tombant dans l’eau – on dirait avoir à faire à un spectacle d’ombres chinoises. Puis la nuit approche doucement, les nuages se font plus oppressants. Ils deviennent de plus en plus gris et moutonnent. On ne sait plus où est la terre, où est le ciel. Tout se confond. Il est temps d’aller dormir ! Nous retraversons le fleuve et passons sur la rive gauche. Le train continue son chemin sans nous puisque nous sommes dans les bras de Morphée.
Levée 6h00 le lendemain matin, douche, petit-déjeuner toujours dans le train, à l’arrivée à Vancouver.
Et puis tout le monde descend ! Petit à petit les wagons se vident, tout le monde se dit au revoir et chacun part avec son balluchon retrouver sa valise et vaquer à ses nouvelles aventures.
Une aventure de 4500 kms aboutissant à Vancouver et qui laisse des images plein les yeux. Une autre façon de voyager, de prendre le temps de visualiser le Canada et de se donner le temps d’apprécier la vie.
Mai 2019, Paris Juin 2019.
Lien vers Via Rail : https://youtu.be/ju7tTDk9vR0
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