Le Cap Reinga – Born to be wild


 

Le bout du monde en Nouvelle Zélande c’est bien cet endroit : Cap Reinga, soumis à tous les vents rugissants de la mer de Tasman et de l’Océan Pacifique.

Au cap, la mer de Tasman et l’Océan Pacifique se rencontrent et s’affrontent dans une danse folle, se confrontent et rugissent l’une contre l’autre. L’océan et la mer semblent lutter pour la suprématie. Les vagues peuvent atteindre 10 mètres de haut au point de contact, au large. La légende maorie dit que l’endroit de turbulence et de tourbillons est le point de rencontre de la mer mâle « Te Moana Tapokopoko a Tawhaki » et de la mer femelle « Te Tai O Whitirela ». C’est le lieu de la création de la vie au sein du canoe « waka ».

C’est là encore un endroit magique, les mers et les océans de tous les côtés, la pointe avec ce phare construit en 1941 qui marque, à sa base, par des panneaux signalétiques jaunes les distances dans le monde entier. Je vous les laisse découvrir. C’est dans ce type de lieu que l’on comprend que nous sommes loin de notre pays. Plus de 18 000 kms nous séparent de la France annonce les directions – waouh ça fout le bourdon et on se sent vraiment dans l’hémisphère sud. Juste impressionnant ! Un peu comme à Ushuaïa en Amérique du Sud.

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Mais pour y arriver il faut le vouloir et traverser plus de 350 kilomètres à partir d’Auckland et 110 de Kaitaia, ville d’émigrants croates. Une seule route goudronnée pour se rendre au Cap ou bien il faut prendre la plus longue et la plus belle plage de sable fin, le long de la mer de Tasman – 99 miles Beach. Mais là il faut une voiture quatre quatre au risque de s’embourber dans les sables mouvants.

Moi ce fut un bus quatre quatre et je me suis bien amusée ! Le temps n’y était vraiment pas : temps gris, pluie, vent qui poussait dans le dos. Et la mer était aussi grise que le ciel ! On était tous dans nos k-ways à essayer de se réchauffer et on se demandait sur le chemin du Cap si nous n’allions pas nous envoler !

L’entrée sur le parking met dans l’ambiance avec les deux cartes qui représentent tous les animaux qui peuvent se révéler à vous lors de votre passage et qui sont protégés. La plage en contre-bas est elle-aussi protégée ainsi que les trois iles après le cap. Les animaux peuvent s’y développer tranquillement. Puis on emprunte le chemin apprêté pour les touristes qui descend lentement, par étapes, pour rejoindre le phare et vous laisser le temps d’admirer les vues imprenables. L’intérêt de cette balade c’est de lire les panneaux qui expliquent le lieu, ses croyances et ses légendes et de rentrer dans un monde spirituel où Dame Nature est très présente. Peu d’arbres ou seuls les cabbage-trees dont les fleurs et les feuilles virevoltent au gré du vent et de la tourmente. Car le vent rend fou en marchant et le lieu vous donne le vertige. Au bout d’un moment on entraperçoit le phare tout blanc de virginité qui vous fait face et attend votre visite. Des tee-trees ou Manuka parsèment d’odeur de miel le chemin sur votre passage et un joyeux petit oiseau jaune piaille et saute sur la pelouse tout en vous regardant de côté.

La vue en descendant est à couper le souffle entre les plages immenses battues par les vagues à l’ouest du cap, le cap avec le phare, les trois pointes après le phare et surtout la mer tourmentée. En vous promenant, vous aurez une vue fantastique sur le Cap Maria von Diemen. Quand Abel Tasman l’a dépassé en 1543, il l’a nommé d’après la femme du Gouverneur du territoire d’où son expédition a commencé. Comme vous pouvez le voir, il y a une île au bout du cap. C’est là qu’était le premier phare de la région (de 1878 à 1940) jusqu’à l’installation du phare de Cape Reinga, plus sûr d’accès. Et puis à l’est du cap on aperçoit la baie de Tapotupotu, enclavée dans des collines, avec sa plage de sable fin. C’est juste inoubliable de se sentir au bout du monde dans une nature démente ballotée par les vents et les mers contraires.

C’est le dernier phare habité à avoir été construit en Nouvelle-Zélande. En 1987, il a été automatisé. La balise clignote toutes les 12 secondes et est visible à 35 km de distance.

Eh oui cela se mérite de visiter le Cap car il y a une légende maorie importante à leurs yeux et aux miens.

Le nom du cap provient du mot maori « reinga », signifiant « les Enfers ». Un autre nom maori pour le lieu est « Te Rerenga Wairua », signifiant « le lieu du grand saut de départ des esprits ». Les deux font référence au fait que les Maoris pensent que les âmes des morts vont au cap rejoindre l’Au-delà. C’est un lieu sacré et il faut le respecter.

Selon la mythologie maorie, les âmes des morts voyagent au cap Reinga pour aller dans l’au-delà, Hawaiki, utilisant le « Te Ara Wairua », ou « chemin des esprits/âmes ». Au cap Reinga, ils quittent l’île du Nord en sautant d’un arbre Pohutukawa (arbre de Noël aux fleurs rouges comme des pompons avec des aiguilles rouges aux bouts jaunes qui tentent d’attraper le ciel) âgé de 800 ans. Cet arbre est tout au bout sur la pointe, tout seul à lutter contre les vents. Il est dit qu’il ne fleurit jamais. Ils tournent brièvement regarder l’île du Nord une dernière fois à Three Kings Islands avant de rebrousser chemin.

 

Février 2020.

 

 

Catégories :Nouvelle Zélande, OcéanieTags:, , , , , , , , , , , ,

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