Un tour dans un monde bouddhiste en pleine Bourgogne – Paldenshangpa – La Boulaye


Alors là incroyable mais vrai un temple bouddhiste en pleine Bourgogne du sud – je n’en crois pas mes yeux !

Le site se trouve en pleine région verdoyante et vallonnée – un endroit au calme où recueillement et méditation seront les maitres mots. Niché dans des arbres et dans un jardin à ciel ouvert, la porte d’entrée du temple remplie de couleurs jaune, bleu, d’or et de peintures racontant la vie de Bouddha donnent le ton. Et dans l’encadrement de la porte vous avez la vue la plus belle à 360° sur le temple. Me voilà transportée au Bhoutan ou bien au Ladakh ou encore au Népal. Mais non je suis bien en Bourgogne même si deux biches et la roue qui surplombent la porte du temple me précisent que j’entre dans le monde de la sagesse et de la paix intérieure.

Devant moi se dresse le temple et ses stupas dont une avec une roue pour effectuer les Om Om et Om Padme Um, et à l’arrière le bâtiment jaune comprend les chambres de la congrégation, des personnes faisant des retraites et de ses moines. Des drapeaux tibétains colorés sont plantés un peu partout dans le parc et sur l’esplanade. Un vent tibétain vous prend et vous transporte dans la félicité.

Un grand escalier peint en blanc vous mène au temple et à son intérieur tout coloré. Vous êtes alors plongé dans un monde de mandalas, de déités immenses, de drapeaux, d’animaux mythiques et il ne vous manque plus que le son des prières ou du gong ou des cymbales pour vous sentir au Tibet. Mais en fait vous entrez dans le monde du silence et des pas des visiteurs. Car point de prières, ni de bruit, pas de moines, vous frôlant, ni de rires de moinillons, ni de sons de portable ni de débats bruyants . Le silence et le silence ! Lieu perdant de sa spiritualité et d’une vie grouillante comme on les trouve au Bhoutan et au Tibet.

Mais entrons dans ce lieu insolite sans réelle vie monastique.

Le cadre est imposant avec ses déités debout (6 à 7 mètres de haut) et la hauteur des plafonds peints de mandalas qui font écho à celui éphémère à gauche dans la salle du haut. Au centre se trouve Bouddha, à gauche Gourou Rinpoché, à droite Tara.

Les couleurs sont chatoyantes et chaudes – on se sent comme porté en lévitation. Un très beau meuble bhoutanais contient un certain de nombre de déités et de Bouddhas. Un meuble de Tara dans le fond. Tara dans le bouddhisme est très importante car elle représente la compassion et est celle qui écarte la peur et le danger provenant de l’ego, manifestation de notre esprit qui nous joue des tours.

De l’autre côté se trouve une bibliothèque où sont entassés tous les livres de prières, enveloppés dans des tissus jaunes pour les protéger de l’air.

Et en ressortant mes yeux sont tombés sur un siège à méditation où vous devez entrer assis et rester à prier pendant des heures, des jours, des mois et des années. A méditer !

Un peu d’histoire :

Ce site a été créé en 1974 à la fin d’un monde hippie qui louait la sérénité et au moment où les grands moines tibétains quittaient le Tibet et partaient s’exiler en Europe ou en Inde. Kalou Rinpoché s’installe en Bourgogne et y créé son centre. Tout d’abord dans un château qui se trouve sur le site, tout délabré avant de bâtir ce temple. Tout d’abord un premier stupa blanc est édifié, puis des chalets pour les retraites pus le temple, magnifique œuvre de style himalayen voit le jour et est inauguré en 1987. Il se nomme alors le temple des 1000 Bouddhas. Il s’étale sur sept hectares de jardin et domine le lieu.

L’histoire de Kalou Rinpochjé est la suivante :

C’est dans cet ermitage Norbou Deundroup que Norbou Deundroup, maître de retraite et principal détenteur de la Lignée Shangpa à l’époque, eut un rêve limpide au cours duquel le protecteur de la Lignée (le Protecteur à Six Bras, Tchadroukpa) l’avertissait de l’arrivée de son successeur. Alors qu’il était en en retraite fermée, il indiqua à ses assistants qu’il attendait la venue de quelqu’un de particulier et que, par conséquent, ils devraient inviter à l’intérieur tous ceux qui arriveraient le lendemain. Ces derniers refusèrent l’entrée à un jeune de seize ans accompagné de son yak car il  leur paru sans importance. Le maître de retraite les envoya de toute urgence rechercher le jeune homme. Il s’avéra qu’il s’agissait de Kalou Rinpoché, qui voulait entrer en retraite de trois ans. Norbou Deundroup le reconnut rapidement comme son successeur, lui conféra toutes les transmissions et le guida dans sa retraite. Il passa douze ans en retraite solitaire dans divers ermitages de montagne. Puis retourna au monastère afin d’assumer la responsabilité de maître de retraite. Kalou Rinpoché alla consulter S. S. le XVIe Karmapa à Lhassa ; en 1956, sur invitation de la reine mère du Bhoutan, il se rendit dans ce pays afin de s’occuper d’un monastère. Puis il quitta le Bhoutan pour Darjeeling (Inde), et c’est là qu’au cours des années 60, il devint un pôle d’attraction pour nombre de jeunes Occidentaux en quête de spiritualité. Étant donné que de plus en plus de jeunes étudiants occidentaux s’intéressaient au Bouddhisme, le XVIe Gyalwang Karmapa demanda à Kalou Rinpoché de se rendre en Occident afin de voir si c’était un terrain propice au Dharma. Kalou Rinpoché fonda à Vancouver (Canada) l’un de ses premiers centres d’études du bouddhisme tibétain en Occident. Lors de son second périple à l’étranger, en 1974, il fonda des centres en Amérique du Nord et Paldenshangpa La Boulaye en France. En 1976, lors du troisième voyage, il fonda au cœur de la France (en Bourgogne du sud, à Paldenshangpa La Boulaye) le tout premier centre de retraite de trois ans pour étudiants occidentaux. Quand Kalou Rinpoché quitta cette Terre en 1989, il avait fondé plus de 60 centres du Dharma et inspiré la création de nombreux centres de retraite dans le monde. Puis en En 1990, est né à Darjeeling un enfant que le Dalaî Lama, Taï Sitoupa, Chatral Rinpoché et beaucoup d’autres grands maîtres contemporains reconnaîtront comme le IIe Kalou Rinpoché. Il avait un immense amour pour Bokar Rinpoché, il s’est alors installé au monastère de Bokar Rinpoché à Mirik (Inde). Et à l’âge de quinze ans, il a entrepris la retraite Shangpa de trois ans. Une fois la retraite de trois ans accomplie, il a rétabli son siège au monastère de Sonada (Inde). L’actuel Kyabjé Kalou Rinpoché a fait alors la requête à son principal maître, Taï Sitoupa, de bien vouloir lui accorder la transmission complète Shangpa Kagyu en même temps qu’à ses moines. Sitou Rinpoché a donc conféré durant l’été 2009 ce cycle Shangpa à Kalou Rinpoché, en lui donnant toutefois l’instruction d’avoir à le transmettre lui-même à ses moines par la suite. À cette occasion, Sitou Rinpoché a demandé à Kalou Rinpoché de prendre l’engagement de conférer la transmission complète de ce cycle d’initiations 108 fois dans sa vie.

La lignée Shangpa est de tradition monastique, et est secrète ; elle devait être pratiquée plutôt que codifiée. Elle ne s’est jamais transformée en institution ou en école. Elle est avant tout une lignée de pratique. La plupart de ses détenteurs furent de grands yogis vivant dans des ermitages, ayant tous atteint un haut niveau de réalisation spirituelle. La lignée Shangpa a eu très peu de monastères, était sans hiérarchie, et est restée longtemps une lignée « secrète » transmise de maître à disciple.

Lien : https://paldenshangpalaboulaye.org/

Paris le 16 mai 2022.

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