A deux encablures de Charolles se trouve un château appartenant à la famille Laguiche monté sur un promontoire qui permet de voir toute la région.
Les écuries viennent d’être rénovée et la pierre blanche, sorte de grès poreux, resplendit.


Lorsque l’on sort de la forêt qui entoure le château on est subjugué par la blancheur des écuries. Monumental, écrasant avec ses escaliers qui ne sont pas en fer à cheval mais y ressemblent et par ses cheminées blanches imposantes aux quatre coins.
Le jardin qui l’entoure est magnifique et fait de l’ombre au soleil qui darde la région en ce mois d’aout. De grands arbres surplombent le site entre des sapins, des hêtres et d’autres arbres inconnus de moi.
Une vue sur les contreforts du Morvan et du Charolais s’offre aux visiteurs en particulier avec la démolition de l’enceinte. Il est dit que la vue se prolonge jusqu’aux monts du Beaujolais, aux contreforts de l’Auvergne ainsi que par temps clair, à la chaîne des Alpes surmontée par le scintillant Mont-Blanc. Le parc à l’anglaise, est l’œuvre de l’architecte paysagiste Chatelain.



Des bancs sont là pour se reposer et profiter de la vue.
La visite commence par déambuler dans le parc pour nous expliquer l’histoire du château et de la famille Laguiche. C’est un haut lieu de l’histoire de la Bourgogne et de la France puisque le duc de Valois a fait partie des habitants du lieu. Le château est resté dans la même famille depuis 1418 malgré bien des péripéties.
Pierre de Laguiche, sénéchal de Lyon, qui signa avec la Suisse le plus vieux traité de paix au monde. Philibert de Laguiche, gouverneur de Mâcon, sauva les protestants de sa ville lors de la Saint-Barthélemy. Mais ici, une femme a marqué le domaine : Henriette de Laguiche a fait construire des écuries hors du commun. Ecuries qui pouvaient contenir jusqu’à 99 chevaux. Le 100e constituant un crime de lèse-majesté envers le roi Louis XIV. Le 100è cheval est celui de la statue équestre de Philibert de Laguiche.
Dans le parc il reste la chapelle que l’on ne peut pas visiter ainsi qu’une partie du château qui est habitée par la famille Laguiche. On ne peut le voir que de l’extérieur. Et au coin du château il existe encore le pigeonnier désaffecté. Il était dit que le nombre de pigeons pouvant y résider dépendait du nombre d’hectare de parc. On ne nous a pas dit combien de pigeons pouvait loger. Secret d’état !



Le château a connu plusieurs épisodes dans sa construction : il devait être en U mais ne restera que la partie néogothique telle qu’elle est aujourd’hui.
Les écuries furent érigées au XVIIème siècle, entre 1648 et 1652, en quatre ans, par la volonté d’Henriette de Laguiche, filleule d’Henri IV, et l’architecte du roi François Blondel qui revendique en être l’auteur.
Elles furent bâties pour le petit-fils du roi Charles IX puisque l’un des Laguiche était le fils batard du roi. C’est pourquoi dans l’insigne il y a un bâton en diagonale.

Elles sont sur trois étages : le rez-de-chaussée pour les écuries et les chevaux ; le 2e pour les soldats et le 3e pour le foin. On y voit aussi un escalier qui permettait de monter des écuries à l’étage sans devoir sortir.
Leur agencement intérieur, reprenant le traité de Léonard de Vinci, en font les plus italiennes des écuries françaises. Elles ressemblent à s’y méprendre à celles de la région de Milan (écuries de Sforza à Vigevario et celles de la villa Arconati en Lombardie)




On pourrait même se croire dans une église avec ses arcs. Chaque box pouvait contenir 3 chevaux et le foin descendait du 3e étage car le foin était entreposé en hauteur pour éviter de pourrir. On peut voir le rectangle qui permettait de faire glisser dans les mangeoires le foin.

Et dans la dernière salle un intéressant ensemble de voitures à cheval, provenant du domaine, nous permet de plonger dans la vie du XIXème siècle. Sur un des carrosses se trouve une sorte de valise circulaire. Pour y déposer quoi ? Je vous le donne en mille : pour entrer dans la voiture les dames devaient se défaire de leur corset pliable et ce dernier était rangé dans cette malle circulaire.

A visiter.
Lien : https://www.chaumont-laguiche.fr
Perrecy Les Forges, le 10 aout 2022.
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