On ne pourrait jamais se douter qu’une église orthodoxe russe jouxte le palais de Biarritz, surplombe la ville et l’océan Atlantique.


Vous imaginez bien ma curiosité et mon envie de la visiter. Je l’ai fait en deux fois. Le samedi après-midi car elle est ouverte à tous les publics qui veulent la visiter et le lendemain jour de la Pentecôte orthodoxe pour suivre la liturgie.
Au coin de la rue de Russie, cette église étonne par son austérité et sa froideur extérieures. Toute grise, elle ne donne pas envie de s’y plonger. Mais une fois la porte passée, il faut monter des escaliers et enfin vous arrivez dans le cœur de l’église avec sa coupole bleue délavée, bien fatiguée. Les murs sont très abimés par l’action du vent, du sel marin et de l’action du temps. L’église mériterait d’être rénovée c’est pourquoi il y a un appel aux dons.



On se retrouve alors face à l’iconostase et alors toute la Russie vous prend.
Le lendemain je suis venue un peu tardivement mais j’ai pu assister à la liturgie de 11h à 12h30 pour les fêtes de la Pentecôte orthodoxe. Elles ont lieu huit jours après les nôtres. Je me suis glissée sur un banc à droite pour suivre la messe en russe. Beaucoup de personnes de tout âge étaient présents et ont suivi cette messe. Un chœur officiait et cela a toujours le don de m’émouvoir. Le prêtre parlait en russe et un autre en français. Les enfants se roulaient par terre ou mangeaient des bonbons, couraient en son centre. Les gens sont allés communiés et recevoir l’hostie.


La veille j’avais été déposée une bougie dans le coin des morts en mémoire à ceux que j’aime. L’encens, les chants et les paroles des prêtres m’ont enchanté et je me suis sentie revenue en Russie, à des milliers de kilomètres de Biarritz. Les prières sont prégnantes et ensorcelantes. Transportée vers le divin et le sacré – un moment à moi, pour moi, dans la paix d’un lieu saint.
Je suis ressortie légère et je suis partie à la conquête de Biarritz et de son artère centrale avant de rentrer à l’hôtel et de me faire tremper par l’océan et ses vagues, le long de la plage.
Pourquoi une église russe à Biarritz ?
Au 19e siècle la présence russe s’impose avec l’arrivée de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie. Il faut savoir qu’en France plusieurs églises orthodoxes ont été édifiées : Nice en 1860, Paris en 1861, Pau en 1867 et en 1892 celle de Biarritz. Cette dernière avait été hébergée dans un des salons, pendant plusieurs années, dans l’ancien palais impérial « la villa Eugénie » transformé en hôtel, le palais Biarritz.
Elle fut construite par des fonds privés, sur les plans d’Oscar Tisnès, architecte de Biarritz. L’église est coiffée de deux coupoles byzantines. Elle échappa à l’emprise soviétique.
Cette église en classée aux monuments historiques. Elle dépend du Patriarcat œcuménique de Constantinople.
L’iconostase provient de Saint-Pétersbourg. Il marque la séparation entre le monde humain et l’espace divin. Et dans ce Saint des Saints ne pénètre que le clergé. Il est en bois de chêne avec les portes royales qui représentent les icônes des annonciateurs soit l’archange Gabriel et la Vierge Marie avec les quatre évangélistes au-dessus. Au-dessus des portes royales se trouve la Cène, représentant le dernier repas du Christ.
Beaucoup d’icônes au mur qui représentent Saint Alexandre de la Néva Saint patron de l’église, Saint Nicolas, la protection de la Mère Dieu.

Paris le 19 juin 2022.
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