Je viens de découvrir un musée, petite pépite d’or en plein Paris. Le Musée Zadkine dans le haut de la rue d’Assas proche de la faculté de droit.

Pour l’atteindre je me suis promenée dans les rues du quartier Raspail Vavin où de très beaux immeubles des années art moderne font honneur à ce quartier de Paris.





Le musée, retiré dans une cour d’immeubles, au fond d’une allée, à droite, une maison blanche avec plusieurs bâtiments nous fait face et nous offre un havre de paix dans un Pairs agité.


Un peu comme un jeu de piste vous découvrez une sculpture qui vous indique le chemin à suivre. Une maison avec plusieurs pièces, qui s’ouvre dans le jardin et de l’autre côté l’atelier de l’artiste. Un jardin plein d’arbres et de fleurs. Une merveille !
Ossip Zadkine est d’origine russe puisque né à Vitebsk en 1890. Il passe son enfance à Smolensk avant d’être envoyé par son père en Angleterre en 1907. Il arrive à Paris en 1909 et s’installe à la Ruche, haut lieu des artistes à Paris au début du 20e siècle. En 1928 il s’implante rue d’Assas. Il fait parti de ces grands artistes étrangers qui deviennent des grands noms comme Picasso, Modigliani, Cendrars, Max Jacob, Henry Miller et tant d’autres, qui font partie de notre histoire artistique et culturelle française.
Le musée Zadkine a été créé en 1982 à la demande de son épouse Valentine Prax, artiste peintre, qui fit don à la mairie de Paris des œuvres et du lieu. C’est dans ce lieu qu’ils vécurent et travaillèrent pendant plus de 40 ans.
Dans ce musée tout est espace, lumière avec les verrières et les fenêtres qui donnent sur le jardin.
Un minotaure gigantesque vous indique le chemin. Laissez vous porter vers l’entrée du musée cachée.

Mais entrons d’abord par l’atelier sous verrière où un certain nombre de sculptures en bois, en pierre et en plâtre nous font face. Zadkine construit les formes dans la matière brute. Elles sont en courbes et contre-courbes faisant appel à ses racines slaves et russes de l’auteur : des angles droits, rappel de l’art africain et des cyclades. La pureté dans la matière rien de plus. J’ai adoré cette femme en bois sculpté « la porteuse d’eau ». Celle en pierre « la Sainte famille ». Zadkine se comparait à un menuisier. Il disait tailler des images en bois.




Puis il glisse surement vers le cubisme avec des œuvres très grandes. Et ce visage épuré aux lèvres rouges. Et cette pièce en bronze noir représentant un musicien.


Une enfilade de pièces nous permet de voir l’évolution de son style qui reste très épuré.
Une salle où il a représenté des chiens allongés et un singe.




J’aime beaucoup comment il décrit son œuvre ou l’objet qu’il sculpte :

Et dans la petite véranda on peut admirer « La tête de femme », œuvre qui vient tout juste de réintégrer le musée en mars 2022. Bloc de roche noire, pierre de basalte laissée pure pour les cheveux striés par l’action de la gradine. Le visage fait penser à la Grèce Antique et à Byzance. On dirait une icône. Présence et absence, silence et contemplation sont le reflet de ces yeux.



Puis on quitte la maison pour entrer dans le jardin où se trouvent des œuvres immenses de Zadkine qui décorent le jardin un peu partout, visibles à l’œil nu ou pas, cachées, et lui donnent un esprit qui s’entremêle avec les arbres et les fleurs. On y ressent une sérénité, un calme et une respiration.









Celle qui m’a touché est sur Apollinaire : Projet de monument à Guillaume Apollinaire en 1948.

Et au bout du jardin l’atelier du jardin, construit dans les années 50, se trouvent des œuvres de grand format comme Prométhée en bois. Ou des œuvres modernes comme « le buste de femme » qui m’a fait penser aux œuvres de mon ami croate, sculpteur lui aussi, Mato Andric.






Et la seule peinture de sa femme Valentina Grax. Ce sont ses ultimes œuvres avant sa mort en 1967.

Très jolie découverte ! Courez-y car c’est gratuit sauf quand il y a une exposition comme ce sera le cas en octobre 2022.

Lien : https://www.zadkine.paris.fr/
Paris le 27 Mai 2022.
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