
De passage à Venise je me fais toujours un plaisir de visiter le Musée Peggy Guggenheim et de reparcourir les salles ainsi que le ponton sur le Grand Canal.

Je n’ai bien sur pas coupé à ce rituel en décembre.
Le lieu est juste magique et on y respire toute la création artistique du milieu du 20e siècle.
Marcel Duchamp a permis et introduit Peggy Guggenheim dans le monde artistique de la fin des années trente. Il lui a fait « découvrir la différence entre l’art abstrait et l’art surréaliste ». Elle entreprend et acquiert des œuvres de différents artistes comme Brancusi, Pollock, Rothko, Braque, Picasso et tant d’autres… et venant pour à la Biennale de Venise, elle acquiert le palais Venier Leoni où elle vient vivre. Elle vivra jusqu’à sa mort en 1979.
L’entrée du Musée se fait le long d’un petit canal en venant de l’église Santa Maria de La Salute.
Aujourd’hui on doit réserver et passer un certain nombre de contrôles pour le Covid. Et puis on atterrit dans une première cour et on file par un escalier à travers une première entrée dans la cour intérieure où règne l’esprit de la créatrice Peggy Guggenheim. On y retrouve les œuvres de Max Ernst, art moderne surréaliste à côté d’œuvre purement vénitienne (le trône) et d’un Giacometti au corps élancé.



Non loin de là Peggy Guggenheim repose avec ses chiens dans un coin de la cour près du banc aux chiens – les siens.

Puis on pénètre dans le musée pour apercevoir Venise et le Grand Canal à travers les grilles qui ornent les fenêtres. Vision magnifique comme à travers des moucharabiés. On dirait avoir un voile qui vous protège ou vous fait voir Venise sous l’angle des masques qui résument cette ville. Ne pas découvrir celui qui est en face de vous !

En visitant la maison on peut apercevoir des photos de Peggy Guggenheim posant devant la cheminée et comprendre que cette femme a créé une maison à son image et celle de ses maris ou compagnons de vie.

Chaque pièce de la maison a une fenêtre qui permet de voir l’entrée sur le Grand Canal et d’en admirer l’œuvre de Marisa Marini sous le titre de L’ange de la ville. Un homme en érection sur un cheval ! Le ciel était bleu clair et lumineux introduisant dans la maison musée une lumière particulièrement lumineuse.



En sortant sur le ponton en pierre du Musée on peut alors admirer la vue de chaque côté sur le Grand Canal ; admirer les gondoles flottant, amarrées aux poteaux, gigotant aux passages des vaporetto. On peut aussi voir les têtes de lions et les chevaux qui sont de chaque côté de l’entrée. Les grilles font elles aussi une sorte de moucharabiés qui rend la ville et ses palais surréels et en superposition comme dans un kaléidoscope déformant la vue. N’est-ce pas tout Venise ?



Dans le bâtiment qui servait de salon ou de salle à manger on y découvre des cheminées d’où surplombent des tableaux de différents artistes (Max Ernst, Delaunay….). De très beaux meubles de style chinois s’offrent à nous. L’entrée de la maison, elle est enluminée par un mobile de Calder ! Cela donne une impression que l’aluminium envoie des faisceaux de lumières un peu partout, amplifiés par les reflets de la grille sur le sol.



En ressortant je découvre le jardin avec ces cyprès pointus comme des i très fins. Une impression de Toscane et non de Venise. Et la rotonde donne une vue sur la maison jaune et une impression de calme malgré les nombreux visiteurs.


Je suis allée me reposer et profiter du lieu empreint de sérénité, en dégustant au café un spritz à la vénitienne tout rouge !

Puis j’ai fini par visiter les salles offrant un panorama des masques d’Afrique.



Et je suis repartie dans le jardin pour sortir du Musée par sa véritable porte d’entrée.

Un mirage est passé en regardant cette boule : monde imaginaire !

Venise 5 décembre 2021
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