Il existe un endroit incroyable, coincé entre les roches noires, jaunes sable et rouges, et une plage de sable noir à l’entrée du village d’El Golfo. Il est situé au sud du Parc Timanfaya dans une région constituée de lave et d’éboulis.


Un endroit qu’il faut aller chercher en grimpant un raidillon ou bien en longeant la plage lorsque la mer est à marée basse ou bien lorsqu’elle n’est pas démontée.
Endroit insolite où la solitude rime avec vagues, écumes de mer, soleil et calme. Insolite aussi car il dépeint un paysage étonnant sculpté par le feu, les laves noires, la mer et le vent.
Un cratère à ciel ouvert, la gueule à moitié présente, arraché par l’érosion et le temps. Il ne reste que la moitié du cône.
Un lieu qui porte bien son nom « lac vert » et qui vous fait miroiter les reflets du ciel, des nuages. Vert il le reste ; imperturbable par sa couleur et la profondeur invisible à l’œil humain.
Vert il donne des reflets plus ou moins foncés mais vert il reste et perdure. Il contraste avec la pierre rouge de la plateforme qui l’entoure.
Insolite car il est toxique et issu d’un vieux cratère volcanique effondré, nommé la montana del Golfo. Il a été rongé par la mer. C’est pourquoi il est petit. En fait il n’en reste que la moitié ! On dirait du promontoire, une flaque perdue à cet endroit. On pourrait même croire que de la gueule entrouverte d’un crocodile coule l’eau couleur de vase qu’il dégueule à plaisir.

Le lac est vert à cause des algues qui vivent dans l’eau salée et du souffre provenant de l’éruption de 1730. La couleur vert vif contraste complètement avec le sable noir et la carrière entre le lac et la mer. Et tout le pourtour du lac a comme des rebords aux reflets marron, roux et rouge.
L’intérieur du volcan est également unique en raison des roches poreuses qui sont très sensibles à l’érosion. C’est typique de l’hydrovolcanisme, où le magma a rencontré l’eau. Le mur provenant du volcan fait des vagues extrêmement friables, cendres noires et sablonneuses. Un tableau impossible s’offre à vos yeux incrédules.
Le lac Vert mesure environ 150m de long., L’eau y est plus dense et plus salée qu’à la mer Morte. Hélas vous ne pourrez pas y tremper vos pieds ni tester l’eau, il est interdit de s‘en approcher. Il est protégé par des barrières.
Le vrai nom du Lago Verde est “La Laguna de los Clicos” et c’est une espèce d’amphithéâtre ouvert sur l’océan qui s’est formé à la suite des éruptions de 1730. En fait, la lagune verte fait partie du cratère d’un volcan.
Il se dit que ce lieu était autrefois connu sous le nom de “Charco de los Clicos” (flaque d’eau des clicos) en référence à un coquillage comestible appelé “clicos” présent en ce lieu et qui s’est éteint parce que quelqu’un a lâché deux tortues dans les eaux du golfe.
Juste de l’autre côté vous trouverez une vaste baie avec une plage avec des barques de pêcheurs qui rapportent les poissons du jour qui vous seront servis dans les restaurants du village. Les bateaux sont échoués la quille à l’air pour certains. On dirait des corps de baleines le vent en poupe.




Souvent lorsqu’il fait beau les gens viennent s’installer sur la plage pour profiter du lieu, se baigner, bronzer et se reposer. D’autres viennent marcher et atteindre le lac par le bas. Et en contrebas on peut apercevoir une croix avec un nom et un joli petit lézard se réchauffant là.

Par temps de grand vent les vagues viennent frapper les roches et s’incrustent dans les morceaux de pierre pour faire des rigoles. L’écume alors se soulève et forme des jets grandiloquents qui explosent. Et ce mouvement est incessant et vous agresse les oreilles. La mer devient démente et l’homme se sent tout petit et à sa merci. La mer s’échoue sur la baie en formant des bulles d’écumes et des stries arrondies donnant au paysage un aspect lunaire. Elle peut aussi lécher le sable noir en formant des reflets sur le sable et laissant des marques perceptibles, délébiles disparaissant et réapparaissant instantanément. Par endroit la mer s’engouffre dans les roches qui forment des avancées en forme de crocodile échoués attendant leurs proies.




Et avec le coucher du soleil la terre rosace et les plantes grasses ressortent comme des lichens rampant sur le sol.



Et par endroit la terre de sable forme des champignons qui comme des sexes masculins ouverts et tendus soutiennent d’autres masses montagneuses qui rougit et prend la couleur de lave feu.
C’est un spectacle dont on ne se lasse pas.
Lanzarote Janvier 2021.
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