Le jardin des faunes – le square Saint Lambert


Depuis quelque temps de drôles de personnages, gens de contes de fées ou bien faunes sorties des marais de Sologne, peuplent le jardin du square Saint Lambert, à deux pas de chez moi.

Les contes et légendes se réimplantent dans Paris et viennent nous conter leurs rêves et leurs envies.

Est-ce le Covid qui a fait ressortir de sa tanière des rois de temps anciens qui viennent nous conter fleurette ? Je ne sais pas mais la balade en compagnie de ces étrangetés vaut le déplacement.

De hautes fleurs jettent leurs corolles mauves, jaunes, orange, rouge vers le ciel et cachent en leur sein des êtres venus d’un autre monde. Des dahlias roses mauve jettent leur luminosité dans les herbes folles et rivalisent de densité auprès des fleurs bleues et des fleurs blanches. Un concert de couleurs les accompagne et le vent parfois s’engouffre pour les chahuter et nous faire entendre la musique de leurs frôlements. Les papyrus avec leurs tiges courbées se montrent protecteurs.

En premier je découvre le couple dont la légende parle de la lune et du bananier et où il est question d’éternité et de descendance. L’un a un chapeau avec morceaux de laine qui lui tombent sur les yeux ; l’autre des cheveux de foin tout ébouriffé qui montent vers le ciel. Deux être venus d’un monde étrange qui se sont posés là en plein milieu de canas orange – couleurs qu’ils affectionnent et rappellent leur façon d’être. Ils sont isolés du monde, enfermés dans leur amour et leur envie d’enfants.

Plus loin une sorte de maison de lilliputiens vient agrémenter le coin avec comme toit une sorte de houppette verte. C’est le monde de la terre qui vient à la rencontre du monde de la lune et du ciel. Il est tout esseulé et me fait pitié. Qui lui a piétiné son bout de jardin ? Alors que tout autour de lui ce n’est que couleurs éclatantes du coquelicot bien rouge et tout ouvert ; celles fausses pâquerettes géantes au jaune et marron flamboyant. Un monde vert l’entoure et lui susurre comme le monde est beau !

Plus loin une maison pour les oiseaux, pour que ces derniers puissent se restaurer en temps de disette ou que d’autres animaux sauvages s’y réfugient. Un temps de calme et de repos avant de retrouver nos faunes en goguette.

On retrouve par un détour Monsieur le petit Prince de Saint Exupéry avec son chapeau le représentant. Il est là pour nous dire que les grandes personnes ne comprennent rien aux contes, à la vie et à l’amour sans les explications des enfants. J’ai l’impression de l’entendre dire : « Dessines moi un mouton ». Ses yeux grands ouverts et ronds marquent son étonnement devant nos impressions si étrangères à ses besoins. Des brins de blé jonchent ses pieds comme des cheveux fous de poil de carotte. Le monde est réellement absurde.

Un peu plus loin le Roi bambou du royaume de Yelang nous projette en Chine. Lang shan est un mont nommé le mont du Vieux Roi Duontong dont la légende locale raconte qu’une nuit, un roi fut attiré par une grotte en forme de croissant de lune. Elle était visible de loin sur la façade du mont mais inaccessible. C’est ainsi que la grotte de la lune s’est inscrite dans la paroi de la montagne. En hommage une jolie fleur aux pétales blancs lui sourit avec ses étamines jaunes.

Il y a aussi le magicien avec son chapeau bleu tout pointu, dit magicien des couleurs, qui dans un monde tout gris remet des couleurs au village. C’est ce qu’il s’est empressé de faire dans le square. Il a un nez à la Pinoccio et je me demande s’il ne nous fait pas faire le tour du monde des herbes folles et des fleurs rien que pour nous apprendre à mentir.

Un peu plus loin un bassin de fleurs jaunes nous présente le roi soleil qui baigne de ses rayons notre vie et enchante nos respirations. Quelle chaleur se dégage de ce coin de folie !

Plus loin encore de pommiers à pommes rouges en forme de poires qui égrènent leurs couleurs et leurs saveurs devant nos yeux d’enfants tout enjoués et ayant envie de les croquer. Mais non il faut juste les regarder et s’en imprégner avant de rentrer gouter à la maison.

Monsieur le potiron nous attend au coin d’un bout du jardin et se cache sous les grandes feuilles protectrices d’un tournesol géant ! Des pieds de tomates poussent et sont encore vertes. Elles nous font un pied de nez et rigolent de nous voir saliver. Une envie d’en gouter une me chatouille les papilles gustatives !

Et de grandes feuilles comme des choux noueux à longues tiges nous rappellent que l’automne arrive et que l’hiver sera bientôt là pour les fameuses soupes de ma grand-mère.

Les dahlias nous font des jolis motifs et se tiennent droits comme des i pour nous saluer et nous dire à bientôt !

Et enfin des branches à pompons rouges-orangés nous jettent des brassées de lumière d’automne.

A bientôt jardin des faunes et des contes de mondes irréels et tant rêvés !

Paris le 19 Septembre 21

Catégories :Europe, FranceTags:, , , , , , ,

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