Sao Paolo et street-art


Sao-Paolo est une ville culturelle sensationnelle en matière d’art tout court et de street-art en particulier. Elle m’a fait repenser à Manchester sur ce point.

C’est une ville d’une grande créativité et très diverse en matière de street-art. Et j’adore aller le nez au vent à la découverte de l’art sous toutes ses formes ! C’est un leitmotiv familier, qui m’appartient et me rend heureuse, me faisant flotter et voler, oublier le monde tel qu’il est, entrer dans un monde fantasmé voire fantastique où s’oublier en est la clé.

La ville en est couverte, dès qu’il y a une tour, un bâtiment, un mur ou un minimum d’espace, des tags, des graffitis, des peintures, des collages le remplissent. Cela fait partie de la ville et donne un ton démocratique à l’art.

Par exemple avenue Paulista la rue huppée de Sao Paolo où colonialisme et modernité se côtoient les murs sont recouverts de street-art comme ce joli oiseau Toucan tout blanc, emblème du Brésil, sur fond rouge. D’autres sont plus géométriques, évoquent le Christ ou sa représentation, un escargot jaune. La créativité est forte.

Près du Monastère San Bento et dans sa cour même on y trouve un chat stylisé à double tête surplombant, surveillant ou protégeant une fillette à la kalachnikov. Pas un coin de mur n’est laissé à l’abandon, même les plots pour empêcher les voitures de monter sur les trottoirs sont peints – tête de chat avec des palmiers plantés dessus, comme coiffure punk ; ou bien tête de femme allongée, bleue aux yeux globuleux.

Mais surtout dans le quartier Villa Madalena les graffitis sont regroupés à plusieurs endroits. Près de l’institut Tomie Ohtake, la rue juste en dessous, permet de voir des aigles stylisés sur des immeubles de 10 étages ;

un mur de chats avec des empreintes de coussinets ; des peintures du dessinateur Kobra où la violence fait surface ; ou de Razir sur la maladie des femmes – je suppose sur le cancer – cri arrachant ; ou ce visage d’aztèque (mon imagination) entre deux arbres et le poisson noir avec des abandonnés de Dieux qui quémandent, au sol, juste en dessous de la peinture. Un homme et une femme par l’auteur Jotapëpax.

Et même des lieux les plus inattendus, comme les containers transformés en restaurants ou maison d’habitation, sont « graffités », représentant une tête faite de plusieurs têtes avec des yeux qui vous déshabillent. Même les bornes électriques servent de toile aux artistes comme Tarik avec son église et sa mosquée ; ou bien celle avec cette effigie qui me fait penser à Napoléon.

J’ai trouvé celle de la laverie extraordinaire, toute de bleue avec la mer, son bateau en papier qui va sur l’eau (cela me rappelle une chanson d’enfance « Bateau sur l’eau, La rivière la rivière, Bateau sur l’eau, La rivière et plouf, Dans l’eau… ») et la main qui lave et les pommes qui se marrent et imitent les visages des hommes et celle avec des lunettes rondes, plongeurs insolites.

On y croise aussi des animaux géants, sorte de lamas ou autres zombis venus de nulle part. Il y a une créativité incroyable et des couleurs qui redonnent le sourire et font que la vie est belle.

Beaucoup de murs avec des fleurs et des femmes ou des femmes-fleurs ou bien homme et oiseau ! Ou bien des vagues-fleurs qui colorent les portes des garages et donnent une impression de mer, de vent et de fraicheur. D’autres représentant des plongeurs dans un monde marin où les chats côtoient les poissons ou des chats.

Ou d’autres très stylisés où l’on peut lire Joy.

J’y ai croisé aussi beaucoup de tête de chiens que je trouve éloquents ! (Avec ou sans branches d’arbres poussant sur leur crâne – sorte de cerfs avec leurs bois).

Des murs très noirs avec des hommes caricaturés et souvent la mort non loin qui rôde et la nature qui apporte sa touche avec les yuccas.

Des cabines téléphoniques avec la mer et un poisson-chat ! Même les boites aux lettres sont entourées de street-art ! Ainsi que le lieu où l’on entrepose ses poubelles ! pas un bout de mur n’est perdu !

Les ethnies différentes y sont coloriées comme cette homme d’origine africaine aux lèvres protubérantes et à la peau colorée – comme une caricature de la société brésilienne.

Beco de Batman et Beco de Aprendiz sont les lieux où les murs sont recouverts des dessins et où pas un morceau de murs n’est resté vierge. C’est assez enchanteur. Chaque pan de mur est détenu par un artiste qui vient le colorier et y mettre son empreinte. En 2002 Beco de Aprendiz qui veut dire « ateliers des apprentis » a permis à des jeunes artistes qui n’avaient pas la place de s’exprimer sur Beco de Batman de s’incruster à cet endroit. Là tous les styles se chevauchent et se partagent les murs : les fleurs comme les oiseaux sorte de colibris ; the beagles qui m’ont fait rire où les beatles sont représentés sous forme de tête de chiens – terriblement drôle ! Un paon où tout le monde se prend en photo pour faire la roue ; Même les éléphants font parties du paysage qu’ils soient roses ou gris marrons avec des fleurs ; un mur de fleurs où l’on se fait coiffer les cheveux pour faire des nattes africaines ! Des visages où la tristesse ou l’émerveillement se fréquentent. Trois doigts en l’air aussi disent je vous emmerde ! tout est dit dans ces graffitis. Et la liberté d’expression n’est pas censurée. Au contraire elle s’exprime en toute extraversion et dans toute sa sensibilité ! Elle y dépeint l’amour, la gentillesse, la tendresse, l’amitié, la parole. Et surtout ce lieu est un endroit où les gens vivent, viennent se promener le dimanche en amoureux ou en couple, et se faire photographier au milieu de ces dessins. Une vie s’organise autour.

A part ces lieux mythiques où les artistes se regroupent, d’autres lieux des plus insolites comme les cabines téléphoniques peuvent accueillir l’art des graffitis.

Pour les habitants de Sao Paolo c’est une échappatoire de pouvoir regarder ses graffitis comme pour les touristes qui s’y promènent. J’ai adoré me balader dans Villa Madalena mais aussi de voir partout des murs peints. Cela égaie la ville, donne envie de découvrir de nouveaux artistes et de rapporter des souvenirs colorés de ce séjour. Un monde d’émerveillement, de couleurs et de joies. Pour moi cela représente la vie et la ville de Sao Paolo. Le mouvement, la créativité et le bonheur de s’exprimer ! Le street-art est le roi ! Mais aussi un monde d’expression où des messages sont écrits comme celui-ci : «  Il y a des choses que seul le silence peut nous dire »

Le maire a voulu faire interdire le street-art et a fait peindre en gris les murs. Mais le street-art a repris ses droits !

Voici les noms des 40 artistes brésiliens les plus connus de par le monde : Ethos, Os Gêmeos connus sous le nom de Gustavo and Otavio Pandolfo – jumeaux, Eduardo Kobra, L7m, Thiago Alvim, Mag Magrela, Sinhá, Enivo, Medo, Rimon Guimarães, Alexandre Orion, Nunca, Speto, Valdi Valdi, Herbert Baglione, Vitché,  Zezão, Cranio, William Morphos, Onesto, Nina Pandolfo, Feik, Decy Graffiti, Will Ferreira, Daniel Melin, Alex Senna, Binho Ribeiro, Paulo Ito, Diego Dediablo, Rodrigo Branco, Izolag, Fredone Fone, João Lelo, B-47 collective, Felipe Yung aka Flip, Zéh Palito, Treco, Nove, Lelê Paes, Panmela Castro. Je ne saurais tous les reconnaitre ! Mais j’ai grand plaisir à les découvrir !

Voici un lien si cela vous intéresse : https://streetart360.net/2017/06/09/top-40-brazilian-street-artists/

https://thisismyhappiness.com/color-street-art-sao-paulo/

Catégories :Amérique du Sud, Brésil, Non classéTags:, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

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