Les Pouilles : Alberobello et ses trullis


C’est toujours une merveille de voyager en Italie. Et cette fois-ci c’est le sud. Une région que je ne connais pas et que je vais découvrir en allant visiter les Pouilles. Le talon de la botte où se trouve une région calcaire faite de maisons de trulli.

Mon premier arrêt sera Alberobello et la visite des trullis si typiques de la région.

Cette ville est une merveille décorée de petites maisons de mortier recouverte de chaux blanche et de toits en forme conique, pyramidaux ou bien en forme de dômes, faits de pierre en lause calcaire plate superposées les unes sur les autres. Il y a plus ou moins 1500 maisons ou trulli.

Deux quartiers sont caractéristiques : le premier dit Monti (les monts) et l’autre Aia Piccola (petite aire). La ville monte et descend. La première est très touristique et la deuxième est restée typique et habitée par les locaux.

Pourquoi des maisons sans mortiers ? Eh bien pour pouvoir les démonter aussi rapidement que les monter. Un édit au 16e siècle, permettait aux habitants de ne pas payer d’impôts si les maisons étaient construites en pierre superposées de lauses sans mortier. Ces pierres étaient ramassées dans les champs aux alentours. Incroyable non ?

Les trulli sont disséminés tout au long de la vallée de l’Itria, les concentrations les plus élevées et les exemples les mieux préservés de cette forme architecturale se rencontrent dans la ville d’Alberobello. Les trulli (trullo au singulier) sont des huttes en pierre sèche traditionnelles, surmontées d’un toit en encorbellement. Leur style de construction est spécifique à la vallée de l’Itria, dans la région des Pouilles.

Au milieu du 16e siècle, la région d’Alberobello fut donnée au premier comte de Conversano par Robert d’Anjou, Prince de Tarente, en remerciement des services rendus pendant les Croisades. Si vers le milieu du 16e siècle le quartier de Monti comptait quelques quarante trulli, ce fut en 1620 que la colonie commença à se développer, lorsque le comte de l’époque, Gian Girolamo Guercio, ordonna la construction d’une boulangerie, d’un moulin et d’une auberge. À la fin du 18e siècle, la communauté comptait plus de 3 500 personnes. En 1797, le régime féodal prit fin, le nom d’Alberobello fut adopté, et Ferdinand IV, roi Bourbon de Naples, lui accorda le statut de ville royale. À partir de cette époque, la construction de nouveaux trulli déclina.

Mais partons à la conquête de la ville….

La ville était en fête ce jour-là, car sur la grande place de veilles voitures et des vespas anciennes trônaient. Elles étaient plus rutilantes les unes que les autres. Et puis une fiat 500 pot pourri comme nous l’appelons a attiré mes yeux. Son tuba accroché à l’avant, ses palmes comme essuie-glace et son parapluie ou parasol accroché à l’arrière de la voiture – en fait une valise contenant des bacs à sable et des râteaux, habits complets des enfants et adultes pour la plage et la détente – étaient un clin d’œil à l’été, la mer et le bonheur de la plongée. La dolce Vita italienne dans toute sa splendeur !

Passée cette place nous avions une vue extraordinaire sur le Monti avec ses maisons et ses trullis. Je suis restée ébahie devant cette forêt de cônes blancs surmontés de boules blanches, disques ou sphères, pyramide, étoile ou ciboire ou d’une croix, sorte de soucoupes volantes posées, aux toits parfois peints de cœurs, de croix ou de points ou de soleil. (je vous laisserais un document sur les symboles)

Une impression de jamais vu, de village étrange voire lilliputienne dont on attendait de voir sortir des nains ou des gens différents de nous. Des forêts de fleurs agrémentaient ces trullis faisant des couronnes de jasmin odorant le long des murs. Un paradis minimaliste sur terre.

Longer les ruelles blanches était un vrai moment de calme – paradis sur terre malgré les hordes de touristes qui piétinaient les rues adjacentes. S’enforcer dans le cœur d’Alberobello et échapper aux touristes restaient un sport précieux. Ces ruelles étaient si étroites que parfois on se demandait si un humain pouvait passer et longer les murs. Les portes de maisons sont très basses. Les maisons étaient aussi très basses, ventrues et arrondies, mangeant parfois la route où elles étaient accolées. Au coin de chaque maisonnette un bouquet de fleurs ou bien des plantes vertes qui pendaient aux portes ou le long des murs. Une ville minimaliste !

Et de magnifiques ruelles où il faisait bon marcher rien que pour le plaisir des yeux et de pouvoir admirer les pots de fleurs qui agrémentaient l’endroit. Un havre de paix dans une ville de chaleur. On se serait cru transporter en Andalousie dans le quartier juif de Cordoue. Des rosiers arboraient leurs plus belles roses pour narguer les passants et enjoliver la rue. Et puis parfois au détour d’un coin de rue une mini cour permettait de découvrir un puit d’eau sur lequel des bacs de géraniums trônaient. Un délice de délicatesse et de beautés ornementait ces endroits.

Et puis on repartait vers le quartier Aia Piccola plus typique et habité. Des ruelles pleines de plantes grasses, yuccas très hauts, des cactus piquants et des rangées de vignes grimpantes qui à l’automne doivent donner de bonnes grappes de raisin. Et puis des sorties de cheminées, sorte de girouettes avec une sorte d’animal sur le dessus.

Et puis certaines maisons sont devenues des musées comme celui de Sovrano qui permet de voir comment on vit dans ces lieux.

C’est vraiment un endroit magnifique et je vous recommande cette visite hors des temps et du monde quand on sait trouver le vrai Alberobello. Celui du cœur et de la beauté.

Annunzio disait à propos des trulli : « je voudrais en faire dorer la coupole intérieure, m’allonger sur la terre nue et attendre ainsi la mort ».

Paris Mars 2019, Alberobello Juin 2016.

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