Un petit tour et puis s’en vont découvrir les jardins dits les hortillonnages.
Dans la chaleur étouffante du mois de juillet comme il en existe parfois la bouffée d’air frais des jardins et des canaux ont un air de fête !
En quoi consiste ce lieu ? les hortillonnages d’Amiens sont un ensemble de jardins flottants sur un dédale de 65 kilomètres de canaux, au cœur de la cité amiénoise. Un site unique au monde… Une sorte de Srinagar dans la Somme. Un petit goût de voyage et d’éloignement proche de Paris. Un lieu insolite créé par l’homme pour l’homme, pour y retrouver le goût de la nature et des plaisirs du potager ou des fleurs en éclosion. Un havre de paix, de quiétude et d’enchantement.
D’où vient le nom ?
Le mot hortillon est un terme picard, apparu aux alentours du XVe siècle. Son origine vient du mot latin hortellus. En latin, « jardin » se dit hortus : hortellus est donc un petit jardin ! Plus tard (aux alentours du XVe siècle), on parlera d’hortillonnage et d’hortillonnages afin de désigner les marais picards irrigués par des canaux, et cultivés par les maraîchers. Les hortillons (maraîchers des hortillonnages) parlent également d’aire, du latin aera, petite surface, pour désigner leurs jardins. Les hortillons cultivent des aires.
Pour l’histoire des hortillonnages je vous laisserais découvrir le site par ce lien : http://www.hortillonnages-amiens.fr/histoire/dates-importantes-des-hortillonnages-damiens.html
Et donc nos hortillons cultivent des produits maraichers que l’on retrouve sur les marchés d’Amiens. Cette culture a été favorisée par des conditions très intéressantes : l’humidité constante de l’endroit, associé et les terres fertilisées par un procédé toujours utilisé de nos jours consistant à faire sécher et étaler dans les jardins la vase prélevée dans les canaux ont permis des récoltes abondantes. La vase des canaux sert d’engrais et on peut parler de culture bio – à la mode de nos jours. Seulement dix horticulteurs travaillent encore ces lieux pour produire tomates, salades, choux, artichauds, rhubarbe…. Qui sont comme au Cachemire transportés sur des barques à fond plat dits à cornet.
Alors partons à la visite que j’ai réalisée à pieds et sur 3 ou 4 kilomètres et non dans une barque à cornet car la queue m’indisposait surtout en cette période post-covid.
Juste avant d’atteindre ce lieu magique et reposant j’ai longé les canaux et vu quelques péniches amarrées, décorées de jolies pots de fleurs qui rendaient le lieu bucolique. Puis atteignant les lieux soit par la route ou bien en passant sous les ponts qui permettent de longer les canaux j’ai pu apercevoir les troupeaux de touristes faisant la queue pour monter dans une barque à cornet. Aucune envie de troupeau mais juste une balade le long des lacs et des petits canaux qui ont enchanté ma journée et rafraichit mon après-midi. J’ai découvert ce lieu avec plaisir immense et je me suis extasiée devant les paysages insolites.
Alors suivons mes pas à travers cette nature verdoyante et bucolique façonnée par l’homme.
Tout est jeu d’ombre et de soleil, d’arbres ou de bosquets, de pelouses bien tondues, de fleurs, de houblons tendus vers le ciel et de portes grillagées ouvrant vers on ne sait où. Tout est affaire d’imagination et d’interprétation.
Les uns marchent à pieds, d’autres voguent sur des barques de pêcheurs ou des barques à cornet ou bien sur des planches à voiles. Tout est affaire de goût pour visiter ce lieu.
Parfois on fait face à des dragons insolites plantés en plein milieu d’une aire d’eau agrémentés de couleurs joyeuses et d’arts qui remémorent Vishnu. L’Inde vient à moi et j’ai trouvé cela curieux et tellement impromptu que je m’en suis émerveillée.
Puis continuant mon chemin on peut voir dans le fond des ponts en bois permettant de passer entre deux champs ou hortillons – histoire de continuer son chemin ; ou bien un escalier pour traverser un canal ouvre sa grille vers un lieu mystérieux cachés à nos yeux. Cela intrigue et donne envie de pousser la porte – mais elle est fermée au quidam. Dommage !
Et puis d’autres vues s’offrent à vous : un lac avec un ciel bleu où des nuages jouent à la queue leu leu et vous transmettent le calme du lieu.
Un coin insolite où une cabane en morceaux de bois blancs asséchés fait penser à un tipi indien. Il se cache derrière des troncs d’arbres et ne veut dévoiler son secret.
Un peu plus loin des houblons essaient de côtoyer le ciel et les tiges arrimés à des bouts de bois grimpent à vous donner le tournis.
Et puis dans l’ombre deux barques attendent le maraîcher pour aller cueillir ses légumes. Et tout à coup un superbe jardin vous taquine avec ses deux vaches qui sont juste des ornementations en trompe l’œil. Les fleurs sur les rebords des canaux et dans la charrette vous feraient bien sauter le canal pour atterrir dans le jardin d’Eden ! L’ombre des pommiers y seraient un lieu de repos.
Mais je rebrousse chemin et me dirige vers la ville pour découvrir de jolis dessins de Street-Art qui décorent les ponts et vous transportent dans un autre monde. Celui des cosmonautes, des singes et des rêves à inventer. Et puis continuant par le jardin je peux voir une femme assise se reposant et jouissant du paysage ; d’autres jouant à l’accrobranche dans le vide ; d’autres faisant du mini-golf.
Et la fin de la balade se termine sur un autre canal et sur une très jolie maison amiénoise en brique rouge, aux fenêtres et portes bleues comme posée là par erreur sur une pelouse tondue verte pomme qui fait ressortir sa beauté et son isolement.
Une très jolie découverte.
Paris 2 aout 2020.
Ces hortillonnages sont une bouffée de nature dans la démesure de la ville 😉 merci
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