Amiens aura ravi mes yeux et enchanté ma journée. J’ai été de découvertes en découvertes et un joli clin d’œil au village de pêcheurs a ouvert mes chakras.
Pourquoi ce quartier ?
Au début du 13e siècle, la ville d’Amiens s’agrandit vers le nord par l’aménagement de quais sur les rives des canaux et bras de la Somme. Les industries textiles (tissage, teinturerie) les tanneries et des moulins s’installèrent dans ce lieu. Dans les années 1970, la question de la rénovation du plus vieux quartier d’Amiens et de son habitat insalubre se posa. Une politique de rénovation du quartier se met en place, se fixant pour objectifs de réduire les habitats insalubres en les rénovant, mais aussi en détruisant certaines bâtisses jugées « insolvables », pour construire des ensembles. Ainsi, dans les années 1990, fut mis en œuvre une opération de gentrification : démolition de maisons vétuste, construction de petits immeubles, rénovation de la voirie et des réseaux, création sur les bords de la Somme de commerces de restauration et de salles de spectacles parmi lesquels : La Lune des Pirates ; La Maison du Théâtre ; Le théâtre de marionnettes « Chés Cabotans » d’Amiens… Une partie de la population défavorisée quitta le quartier qui s’ouvrit à une population plus jeune et plus aisée.
Mais rien ne vaut une balade dans le quartier… eh bien partons à sa découverte !
Le ton est donné avec les canaux où coule la Somme, qui se partage en différents bras. Les maisons en briques vous disent que vous êtes dans le nord de la France – typique de cette région. Les rues pavées de couleur grises et rouges mate vous guident dans vos promenades. Et puis les yeux sont par moments arrimés à de jolis clins d’œil des habitants avec des pots de fleurs ou des arbrisseaux qui ornent les fenêtres.
De l’autre côté d’un des canaux des toutes petites maisons de poupées, faites de bois colorés roses, bleues, verts pâle ou grenat rendent l’endroit magique. On imagine qu’en hiver cela égaient le paysage.
Et puis découvrant la passerelle qui vous fait entrer dans le quartier vous voilà aux prises directes avec la vie calme de cet endroit. C’est je crois l’ancien quartier des pêcheurs. Au fronton des portes on peut lire du Jules Vernes car ce dernier a vécu à Amiens. Comme « On peut braver les lois humaines, mais non résister aux lois naturelles ». Cela nous parle en ce moment où la nature se déchaine contre l’homme et où le Covid fait la loi.
Dans certaines fenêtres, les vitres reflètent les nuages qui passent et les pots de fleurs remplis de géraniums barrent la vue des habitants et les protègent des visiteurs. Les fenêtres sont aussi ornées – maisonnettes en bois blanc (peut-être un mini abri pour les oiseaux ?) ou bien les bas des murs peints avec des chats qui se rapprochent dangereusement des oiseaux qui boivent à la fontaine. Et un peu plus loin un joli pot de fleurs d’arums blancs et de roses sont une jolie surprise.
Des maisons à colombages font leur apparition le long du quai. Les nuages se mirent dans la Somme. Et puis en longeant le canal on découvre les arrière-cours des maisons de briques. Des pots de fleurs ornent les rebords et les murets.
Et s’enfonçant dans les ruelles étroites, le soleil et les nuages au rendez-vous rendent ces endroits gais.
Les volets colorés enchantent la rue et donnent envie de pousser la chansonnette. On pourrait se croire en bord de mer sur l’ile de ré et non à Amiens.
Et puis la fantaisie fait son apparition avec des fenêtres fermées par du Street-Art qui pour moi représentent des phares posés sur des colonnes grecques avec une soupière les recouvrant – ceci sur six étages. Amusant ! La porte est identique et accentue l’étrangeté de cette peinture. Puis au coin d’une petite place un arbre – cerisier en fleurs peint trône et donne de la gaieté à ce lieu. Imprévisible et charmant.
Je vous invite à aller découvrir Saint-Leu et à vous enivrer dans les rues et les canaux pour finir par boire un jus de fruits sur le bord de la Somme.
Paris, le 2 Aout 2020
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