Ô mon Liban !


Beyrouth 1997

D’ici quelques jours je retourne au Liban après un voyage réalisé avec mes parents en mai 1997. Ces derniers avaient séjourné en 1963 à Beyrouth.

20 ans après je vais revoir Beyrouth et ses beautés !

Beyrouth 1963

Je me demande quel choc va s’opérer en moi mais l’envie de revenir est plus forte !

Je me souviens de ce si beau pays dont la capitale Beyrouth gardait les douleurs et les affres des champs de bataille ; douleur d’une guerre civile qui a fait tant de morts, d’esseulés, d’otages perdus et morts du seul fait de se trouver là, et de désespérés victimes de guerre ! Un temps où il ne faisait pas bon se promener sur la ligne verte, si près du Musée bombardé en permanence par les factions et snipers de l’époque. Où les immeubles éventrés vous faisaient froid dans le dos rien que d’évoquer ce temps si éloigné mais encore frais dans les mémoires des libanais.

Un temps où Beyrouth avait le regard triste et les stigmates de la guerre. Un temps où Beyrouth se vivait dans la folie pour oublier les peurs !

Je me souviens aussi d’un pays et d’une ville où il faisait bon se promener le long de la mer méditerranée et regarder tous les amoureux venir roucouler près de la grotte aux pigeons.

Douceur et douleur se mélangeaient mais la guerre était toujours présente. Les syriens étaient installés dans Beyrouth et les check points se multipliaient dans une ville exsangue. Cela laissait un goût amer et une seule idée vous venait en tête : quitter Beyrouth et aller dans le Chouf ou vers la Kadisha ; ou bien filer vers le sud vers Tyr sans pouvoir atteindre Saïda occupée par les israéliens ; ou bien monter vers Tripoli pour s’imprégner de la culture musulmane.

Ce que nous fîmes et bien nous en pris….

Je me souviens de Byblos et les fouilles archéologiques de Maurice Dunand et cette vue sur la mer et ses alentours. Je n’ai pas oublié non plus le joli petit port de Byblos et les bâtiments alentour. Je me revois marchant et revisitant les lieux gréco-romains. Et je vois toujours cette maison traditionnelle libanaise (Maison de Mousbah et Ousman Houssami) sur le site antique qui le surplombe.  Je rêve d’y retourner !

Byblos 1997

Et puis mes yeux ébahis devant le temple de Bacchus à Baalbek où il ne fallait pas rester trop longtemps sous peine de risquer sa vie. Ce temple si bien protégé avec ses colonnes et les magnifiques femmes gréco-romaines aux formes charnues. Cela fait partie des lieux mythiques que j’ai traversés sur la planète et qui vous laisse ce tendre besoin d’y retourner.

Baalbek 1997

Anjar aussi qui avait ravi mes yeux avec ses arcs si particuliers. Et puis la plaine de la Bekaa dont le vin libanais en est la saveur.

7000 Ans de saveur coule ici avec des noms connus ou inconnus mais tellement suaves : Château Ksara, Château Musar, château Kefraya, château Marsyas ou domaine de Baal et tant d’autres. Mélange d’Orient et d’Occident où le cabernet sauvignon rime avec le Carignan, le grenache noir, la syrah et le tempranillo. Une envie à nouveau de gouter ces crus évocateurs gouleyants au palais.

Ce contraste entre la suavité, le côté épicurien, la joie de vivre et la terreur qui a régné dans ce si joli bijou qu’est le Liban !

Je me demande toujours pourquoi cette colère s’est déchaînée ici en ce lieu si magique, si emblématique où les cèdres et la neige côtoient la mer et le soleil.

Et puis découvrir la plaine de la Kadisha avec ses failles dont le nom veut juste dire Saint en syriaque ! Ces endroits mythiques où des monastères chrétiens du Moyen-Orient fleurissent le long des parois de la montagne, accrochés à la roche. Plus sauvage on ne trouve pas !

Tripoli, à l’époque, a gelé mon sang ! Dans les souks,  je me souviens avoir croisée une femme toute vêtue de noir, yeux invisibles sous le grillage de sa burqa et mains gantées de noir. J’avais eu une impression d’agression et de vision de mort dans le corps de cette femme invisible et en même temps tellement présente et envahissante. Elle était accompagné par son enfant et le contraste était tellement violent que je me suis posée la question de quelle vision cet enfant pouvait avoir de sa mère. Mais c’est ma vision d’occidentale qui parlait là et qui parle encore aujourd’hui !

Et puis le Chouf et ses collines si verdoyantes et apaisantes. Endroit où l’influence ottomane est très présente. Je repense encore et revois à travers ma mémoire le site de Beit Eddine où je me suis pavanée. Fief des maronites mais surtout lieu magique avec son palais et la fontaine dans la cour de ce dernier.

Beit Eddine 1963 et 1997

Et je me souviens d’avoir dégusté des taboulés à base d’herbes qui ravissaient le palais et n’avaient rien à voir avec ceux que l’on peut manger à Paris.

Souvenirs, souvenirs quand tu nous tiens et nous fait revivre des moments intenses de la vie !

Je reviens et j’espère retrouver cette suavité et douceur !

A Beyrouh pour le 1er de l’an 2019 !

Décembre 2018

Catégories :Liban, Moyen-OrientTags:, , , , , , , , , , , , ,

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