Voyage à travers les premières nations au Canada – Le Musée McCord – Montréal – 3e étape


Un maître-mot pendant tout mon voyage a été la découverte et l’approfondissement de la culture des nations premières au Canada.

J’étais partie avec l’idée de visiter le musée Anthropologique de Vancouver et au fur et à mesure du voyage quand l’envie, la nécessité et les hasards des musées m’ont fait entrer dans ce nouveau monde qui a tant souffert, j’ai voulu mettre ce voyage sous l’angle des premières nations et leur rendre hommage. Voilà qui est dit ! et je pense que ce thème vous le retrouverez de manière récurrente dans les futurs articles de ce blog.

J’ai effectué cette découverte à travers des musées dans des grandes villes dans lesquelles je suis passée : Toronto, Vancouver, Victoria, Montréal, Québec et Wendake ; et à travers la nature qui s’est offerte à moi.

Le lien que l’on peut avoir avec la nature, les esprits et la vie tout court ont fait écho en moi. Est-ce la mort d’un ami qui a renforcé ce sentiment que la nature ressource et nettoie ? Est-ce que les arts premiers que les nations premières ont fait perdurer jusqu’à nous m’ont élevé ? Je ne sais mais j’ai ressenti un sentiment beaucoup plus fort, une attirance qui m’a rappelé le voyage en Mongolie et la visite d’une chamane. Tout s’est mis à envoyer des ondes à la découverte d’une nouvelle passion. Et je me suis lancée dans et vers cette nation. Et je n’ai pas été déçue, je suis allée de merveilles en merveilles, de découvertes en découvertes.

Alors découvrons le Musée Mc Cord à Montréal ! Rue Sherbrooke,ce musée rassemble des objets ethnographiques des premières nations. C’est pourquoi je me devais de m’y rendre.

Avant d’entrer dans le Musée deux appels aux premières nations sont là dans la rue pour vous ramener à l’histoire du Canada : Une statue inukshuk et la forêt urbaine, création d’une forêt éphémère, faite de lanières de tissus beiges, au cœur de la ville pour y trouver la paix et le repos et échanger. Le ton est donné !

Deux expositions incroyables étaient à l’affiche : l’une sur « Porter son identité : la collection des premiers peuples » ; la seconde « S’Ding K’awxang – Haïda, histoires surnaturelles ».

Porter son identité : la collection des premiers peuples est une exposition sur l’importance du vêtement dans la culture des premières nations. Au-delà de la fonction première de protection, il informe l’observateur sur l’âge et le statut de l’individu, dévoile au simple coup d’œil la nation à laquelle il appartient, rend hommage aux exploits remarquables d’une personne ou souligne le lien intime existant entre l’homme et la nature. Toutes les nations premières sont représentées : Inuits, métis et les différentes cultures des premières nations. Quatre thèmes distincts seront proposés, Porter qui je suis, Porter sa culture, Porter son histoire, ainsi que Porter ses croyances. Tout est résumé dans ces quatre thèmes.

Et puis il y avait le témoignage de ces femmes et hommes dont l’histoire a été gaspillée parles européens et qui en portent toujours les stigmates. Comment arriver à la résilience et comment trouver sa place avec les descendants des européens qui ont voulu par tous les moyens annihiler ces cultures différentes dans leurs chairs, leur spiritualité, leur identité tout court.

Moi je suis tombée en arrêt devant des œuvres actuelles réalisées par des artistes qui ont voulu montrer que culture ancienne et modernité savait se joindre pour réaliser ce mélange. Je pense à cette couverture à boutons que l’on met sur le dos pour danser. Elle représente le corbeau à deux têtes et la baleine insignes appartenant à la famille des Hunt. J’ai rêvé devant ce tableau d’une beauté extraordinaire alliant mer, ciel, oiseau et mammifère marin. Tout est dit ! Les couleurs aussi sont les miennes et les boutons en coquillage rehaussent cette œuvre.

Des films passaient sur les murs pour montrer l’importance des danses, les couleurs qui se mouvaient et la spiritualité qui en émanait liée à la nature et aux animaux.

Quelques magnifiques habits ornaient cette exposition. Je ne les énumérais pas. Je vous laisse découvrir les photos qui parlent d’elles-mêmes. On peut se rendre compte alors de la richesse des créations.

S’Ding K’awxang – Haïda, histoires surnaturelles 

Nous sommes transportés vers une île dans l’ouest du Canada aux paysages magnifique, à l’exubérance de la nature. Haïda Gwaii telle que se nomme l’exposition veut dire « iles du peuple ». Il reste sur l’ile d’Haïda 5000 haïdas qui perpétuent leur culture. Et Dieu sait comme elle est belle et comme elle explore le langage ancestral de leur art.

En plus de présenter des objets rares, dont certains sont exposés pour la première fois, met de l’avant le dynamisme de la culture haïda d’aujourd’hui, avec plus d’une dizaine d’œuvres de sept artistes perpétuant la tradition de l’art haïda, sélectionnés par la commissaire Kwiaahwah Jones : John Brent Bennett, Dorothy Grant, Lisa Hageman, Ariane Medley, Cori Savard, Michael Nicoll Yahgulanaas et Evelyn Vanderhoop. À ce corpus viennent s’ajouter des œuvres de Bill Reid (1920-1998), l’un des artistes haïdas les plus connus et célébrés.

« Descendant des êtres surnaturels qui ont émergé de l’océan, notre peuple occupe Haida Gwaii depuis des temps immémoriaux, ayant traversé d’innombrables épreuves au cours des millénaires. Aujourd’hui, nous nous employons à garder vivants notre culture et notre art, à préserver notre langue en péril et à guérir du trauma intergénérationnel, tout en protégeant et en respectant les mondes naturel et surnaturel. La survie des Haïdas est une histoire à raconter, encore et encore, et à célébrer », a déclaré Kwiaahwah Jones, commissaire haïda invitée de l’exposition Sding K’awXangs – Haïda : Histoires surnaturelles.

J’ai retrouvé dans cette exposition l’art des premières nations de la British Columbia et sa modernité dans toutes ses œuvres que cela soit des masques de macareux, des haches, des boites de rangement, des plats, des habits actuels comme un châle réalisé dans de la laine et de la fourrure de loutre de mer, des paniers des chapeaux ou bien des dessins réalisés sur papier. Tout cela est d’une modernité qui m’a laissé pantoise.

Un très bel héritage hélas en perdition mais que les premières nations veulent protéger et lui redonner sa place dans le monde canadien.

Montréal, mai 2019.

Lien vers le Musée Mc Cord

https://www.musee-mccord.qc.ca/fr/expositions/

 

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1 commentaire

  1. Article très intéressant ! Et les ouvrages présentes sont magnifiques ! Merci pour ce partage !

    Aimé par 1 personne

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