Voyage à travers les premières nations au Canada – 1ere étape


A travers le Canada j’ai réalisé un voyage au sens spirituel voire humain à travers la découverte des premières nations. Qu’elles soient en Colombie Britannique, à Winnipeg, au Québec, je n’ai fait que suivre leurs pas et entrer dans leurs cultures, m’abreuver de leurs paroles et surtout comprendre, comprendre et encore entendre le mal que nous Européens leur avons fait supporter.

Ce parcours je l’ai commencé au Musée AGO à Toronto, puis au Musée d’Anthropologie de Vancouver pour parcourir le Musée Royal British Columbia à Victoria sur l’île de Vancouver, le Musée Mc Cord à Montréal, enfin visiter le Musée des Civilisations à Québec et finir par Wendake où vivent une minorité les hurons.

C’est un cheminement, une leçon d’humilité m’a fait prendre conscience de l’horreur que ces peuples ont subis et la tristesse des maux qu’ils ont dû supporter. Je trouve extraordinaire la parole que les femmes on repris ces derniers temps et surtout l’expression de ces peuples opprimés qui font surface. Ils nous donnent mauvaise conscience et ont raison. Opprimés, torturés, violentés, anéantis pour beaucoup. Un drame national canadien qui concerne l’humanité dans son entièreté.

Ces luttes parlent de toutes ces cultures qui disparaissent pour des aspects financiers et qui rétrécissent le milieu naturel dans lequel ils vivaient. Je pense au Kogis en Colombie, aux peuples indigènes en Amazonie au Brésil et tant d’autres qui meurent sous nos yeux de terriens imbéciles et cupides.

A travers ces différents musées j’ai pris conscience de la force de ces premières nations par rapport à la nature, aux esprits qui sont un cantatoire et une façon de vivre. Je me suis rappelé les chamans de Mongolie et du lac Baïkal. Tout leur mode de vie est tourné vers la mère nature, la mer et à terre à qui ils doivent tout ; le lien entre cette terre nature, cette mer nature et les esprits qui façonnent leurs vies ; la vie en communauté qu’ils partagent tous. Leur religion est le respect de la nature. Apprenons d’eux avant qu’il ne soit trop tard.

Une autre marque de fabrique des peuples des premières nations sont les Potlatch. Ce sont des réunions permettant d’annoncer une nouvelle importante (par exemple quand on nomme un nouveau chef). La personne organisant le Potlatch, invite chez elle, des jours durant, tous ses convives. Ont alors lieu des discussions, des danses, des cérémonies. Les Européens n’ont pas aimé cette tradition, ont essayé de l’interdire et n’y sont pas arrivés. Alors pour éradiquer cette culture, ils ont tout simplement emmené les enfants amérindiens dans des « écoles résidentielles » pour les couper totalement de leur culture. Ainsi plus de Potlatch et plus de transmission des langues et de leur culture. Ces écoles ont fonctionné jusque dans les années 1980… les Amérindiens comme aux Etats-Unis ont ensuite été envoyés dans les réserves, sans aucun soutien psychologique. Tous les traumatismes subis ont fait qu’ils sont devenus des marginaux mis au ban de la société par les autres Canadiens… Une immense partie de la population amérindienne a été décimée par les maladies apportées par les Européens. Il nous parle aussi du respect de leur environnement qu’ont ces populations.

Je me demande toujours pourquoi l’homme blanc, comme pour les colonies en Afrique, a voulu les soumettre et leur imposer leurs lois pour qu’ils deviennent des esclaves, des moins que rien qu’il fallait redresser dans tous les sens du terme ; qu’il fallait torturer, violer pour les femmes ; les séparer de leurs cultures, de leurs langues et les faire passer pour des vauriens.

Hélas les blancs y sont arrivés puisque ces peuples sont devenus des marginaux, des drogués que l’on retrouve à Vancouver, établit proche du quartier chinois où ils reçoivent des aides psychologiques entre autres.

Je suis triste de ce constat mais aujourd’hui beaucoup de peuples des nations premières s’expriment, se battent pour les générations futures, pour retrouver leur dignité bafouée, parler leur langue et pour être tout simplement qui ils sont.

C’est un long chemin pour ces nations mais elles se battent pour retrouver dignité, voix et simplement se regarder tels qu’elles sont. Le chemin de la résilience, du retour à la spiritualité.

Je voudrais juste témoigner de ce que j’ai pu voir dans les musées consacrés à leurs cultures et le partager avec vous pour vous transmettre les beautés qui m’ont passionnées, émues, parlées, interpellées par leur modernité et qui s’intègrent dans les voix des nations plurielles qui composent notre monde.

  • Le premier musée dont je vais vous parler est le Musée anthropologique de Vancouver dit MOA (Museum of Antropology) qui est établit sur le campus de l’UBC (University of British Columbia). Il est dédié aux nations de la Colombie Britannique et à toutes les nations dans le monde.

Je n’avais qu’une idée en tête en arrivant à Vancouver c’était de courir ventre à terre sur ce lieu. Et je l’ai fait dès 9h en prenant un bus du centre-ville et en traversant le campus universitaire à travers les jolis parcs verdoyants et couverts de rhododendrons, plus flamboyants les uns que les autres. Quel bonheur cela doit être que d’étudier ici !

A l’entrée j’ai été subjuguée par les premiers dessins qu’arbore le musée et qui vous projettent dans cette culture amérindienne de la Colombie britannique.

Je vous laisserais lire le « Remenber your teachings » gravé sur une grosse pierre et la symbolique des deux saumons. Le totem ou pôle devant le musée fait hommage aux Musqueam qui ont vécus à cet endroit. Et là on ne peut qu’être absorbé par toutes les merveilles qui vont s’offrir à nos yeux. Des pôles en bois (totem), font penser aux Moaïs de l’île de Pâques avec leurs grands yeux, qui vous regardent et scrutent en vous l’humain qui se tient devant eux.

Vancouver fait partie d’un paysage ancien. Au cœur de son patrimoine se trouvent la culture et l’histoire de peuples autochtones comme les Musqueam. Les Musqueam sont un peuple amérindien de la Colombie-Britannique, dont la réserve est située au centre de la ville depuis plus de 8 000 ans.

Autrefois, des centaines de villages de la communauté Musqueam occupaient l’actuel Vancouver. De nos jours, la réserve est sur la rive Nord de Vancouver où se trouvent Marine Drive, Richmond et North Vancouver. D’ailleurs, même l’aéroport de Vancouver est une terre Musqueam.

Le nom Musqueam lui-même provient d’une plante à fleurs qui jadis foisonnait dans l’estuaire de la rivière Frazer. Faisant partie du groupe culturel des Salish de la côte centrale, les Musqueam assuraient leur quotidien en utilisant les ressources du territoire pour pêcher, chasser, ou cueillir, et ont toujours vécu proches du fleuve Fraser, symbole phare de leur identité.

Une grande carte vous explique les différentes cultures et surtout peuples qui ont composés cette région de la Colombie britannique et permet de situer la zone couverte par le musée.

Et puis vous êtes happé par le grand hall où à la lumière du jour perce sur 15 mètres de haut, vous offrant les œuvres des premières nations : coffres peints avec des ravens (aigles), des poissons ; des canoés peints pour aller chasser ; des grands plats où toute la communauté pouvait s’approvisionner ; des textiles ; des paniers en fibres naturelles et des pôles des maisons de villages proches.

Les textiles sont extraordinaires par leurs couleurs, le chatoiement et surtout la symbolique liée aux animaux qui ressort. On dirait voir des aigles en vol stylisés. On peut voir les rames colorées, dessinées de tous les animaux symboliques comme l’aigle (l’haut-delà), la baleine, les orques. On peut aussi y voir les masques que les hommes portaient : têtes d’animaux fétiches.

Et puis des collections de différentes familles vous font l’honneur de voyager à travers le monde (Chine, Tibet, Papouasie, Nouvelle Guinée mais aussi Nouvelle-Zélande) dans les lieux où des nations premières ont pu se développer, ont failli disparaître et se sont relevées pour redonner vie à leur culture.

Les Amérindiens de la côté Pacifique du Canada sont sédentaires, ou semi-sédentaires, et contrairement aux Amérindiens des plaines (ceux qui chassent le bison), se nourrissent de l’océan. Ils vivent dans des maisons de bois et non des tipis. Ces maisons sont immenses et accueillent des dizaines de personnes. Les Amérindiens de la côté Pacifique du Canada se composent en trois groupes : les Salish, les Haïda, les Kwakwaka’wakw. Ils existent ensuite de très nombreuses ethnies (300 dans la province). Ils n’ont pas d’alphabet et l’apprentissage se fait par la transmission de la mémoire des anciens. Les totems… ne sont pas des totems mais des pôles. Les totems sont liés à une religion, ces pôles-ci sont le symbole de la personne à qui ils appartiennent. Ils illustrent l’histoire et le statut du propriétaire. La personne créant son pôle sculpte les réalisations de sa vie. On peut les comparer aux médailles de guerre, elles sont trop respectées pour être portées. Elles représentent ce que vous êtes : l’animal de votre famille (un ours, une grenouille, un loup) ou celui de votre compagne, ou le symbole d’un mérite réalisé. Plus il y a d’animaux sur le pôle plus grande est votre personne.

Le plus incroyable dans ce musée est la reconstitution d’un village, grâce à des dons pour préserver et protéger la culture de cette région. Vous prenez un chemin à gauche du musée et vous voilà plongé dans la forêt humide et vous atteignez un village des nations premières. Tout est imposant. Les pôles sont très hauts. Un descriptif et explicatif de comment ces maisons étaient construites se tient juste à l’entrée du site. Et puis la vue sur la baie de Vancouver, les montagnes aux sommets enneigés vous laissent bouche-bée et vous restez dépourvu de toute envie de vous échapper de ce lieu.

https://moa.ubc.ca/

 

Catégories :Amérique du Nord, Canada, Non classéTags:, , , , , , , , , ,

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