Balade nocturne chez les kiwis.


Comment passer une soirée chez les kiwis ? Titillant comme question n’est-ce pas ? Que peut-on faire un soir dans une forêt ? Je vous le demande ?

Alors une réponse ? Oui, non ?

Eh bien c’est parti….

Tout d’abord rendez-vous avec un guide pour une balade en minibus et arrivée dans un espace vierge où se tient une forêt.

Et là on est sensé faire quoi ?

Alors on écoute patiemment le guide qui nous parle des arbres et en particulier des Kauris qu’il faut protéger ; des animaux que possiblement nous allons croiser et là je vous laisse imaginer nos têtes !

Pour vous européens un kauri c’est quoi ? Un arbre plusieurs fois centenaire voir millénaire pour certains comme dans la forêt Waipoua. Un arbre qui a un tronc de plusieurs mètres de diamètres et plusieurs centaines de mètres de hauteur. 9a vous en bouche un coin ! Et puis les branches elles sont tout en haut – ce qui fait que l’arbre est longiligne et qu’il s’élargit tout en haut avec de multiples branches – ce qui le rend tout touffu ! C’est l’arbre sacré des maoris.

Distribution de torches à tous les pèlerins de la nuit et départ pour une balade nocturne à travers les chemins balisés. Le guide lui a une torche plus spéciale qui est rouge (infrarouge) pour ne pas effrayer les animaux et pouvoir les visualiser dans la nuit.

Mais avant tout démarrage il faut nettoyer ses chaussures ; brossage des semelles et passage sur un petit portique qui lorsque l’on met le pied dessus, diffuse du désinfectant. Une fois cette petite opération réalisée – nous voilà enfin prêt pour réaliser notre promenade nocturne aux sons des animaux.

La canopée nous regarde et nous nous l‘explorons !

La première remarque que nous nous faisons : les arbres sont grands et les kauris encore plus. Des géants parmi d’autres géants. Ils sont toujours par deux : le mâle et la femelle. L’un nourrissant l’autre et lui permettant de grandir. Je vous donne en mille qui aide l’autre ? L’arbre femelle qui reste tout fin alors que l’arbre mâle – au fur à mesure des ans – augmente la largeur de son tronc mais aussi grandit, grandit encore et finit par s’étaler en hauteur en développant des branches qui veulent atteindre le ciel. Les kauris que nous admirons dans le noir, car la nuit est bien tombée, nous jauge et nous écrase. Nous évoluons dans la canopée nocturne, ne sont pas les seuls arbres à nous accueillir.

Il y a les fougères géantes qui déploient leurs ailes et leurs feuilles vers le ciel. Les feuilles s’orientent toujours vers le ciel. Elles forment un ramage extravaguant comme une autruche avec ses plumes lorsqu’elles courent ou se lancent au galop. Impressionnant. Il y a aussi ces grands yuccas, dit cabbage tree, tout en hauteur, qui dansent un mouvement et ont leurs plumes sur le haut de la tête. Et puis les fougères basses qui protègent les animaux des humains ou d’autres prédateurs.

Dans ce décor insolite que sommes-nous venus chercher ? Eh bien qu’on se le dise il s’agit de … K..I …W …I, pas le fruit mais l’oiseau.

Nous sommes partis à la recherche du divine enfant de la Nouvelle Zélande. Et là c’est une aiguille dans un motte de foin que nous cherchons. Ou plutôt un oiseau dans une motte de fougères et dans une canopée noire et hostile.

Tout d’abord le kiwi est un oiseau qui est aveugle. Il n’est pas gêné par la lumière mais il sent très bien et son odorat, son ouïe sont très développés. Donc six personnes en balade ça s’entend ! Pas franchement discret … Pas grave ça ne gêne pas le kiwi pour échanger entre le mâle et la femelle et roucouler ensemble.

D’ailleurs c’est toujours le mâle qui chante en premier et la femelle répond. Pour sûr on les a bien entendu plusieurs fois ce soir-là. Pour le reste on a parcouru trois kilomètres dans la canopée et que nenni point de kiwi. La lampe infrarouge a fonctionné et parcouru la canopée mais pas de kiwi. Comme nous disait le guide pas de kiwi le samedi et dimanche car jour de repos ! Tu parles nous on a envie de le croiser cet oiseau mythique au long bec et à la démarche si particulière. On aura croisé des possums ou des petits rats qui grimpent aux arbres pour échapper à notre attention. Mais pas de kiwis en vue.

On a traversé d’un bout à l’autre la forêt et rien. Pas un bout de bec, pas une plume rien. Le kiwi il se fait désirer, cet oiseau-là. Il n’est visible que dans les zoos – à croire !

Mais bon la balade était très belle, innattendue et je ne sais pourquoi j’ai pensé à la Colombie et aux otages des FARCS qui marchaient jour et nuit dans la jungle. Et j’ai eu cette impression surprenante de voyager et d’être transportée vingt ans en arrière. Marcher la nuit en silence n’a rien de désagréable dans la canopée. Juste les bruits sont amplifiés et la claustrophobie ne vous gagne pas.

En tout cas un bon moment pour une découverte des kauris et des animaux vivants la nuit dans ces endroits du monde. Et une balade qui restera gravée dans ma mémoire.

Trompson Forest, Décembre 2019.

 

Catégories :Nouvelle Zélande, OcéanieTags:, , , , , , , , ,

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :