Marseille – Quartier du panier – Street art


En face du Musée Mucem se trouve une superbe église digne de Saint-Pierre qui donne l’entrée sur un quartier nommé le Panier.

Un passage dans ce musée pour voir l’exposition de Dubuffet et surtout apprécier la vue de la terrasse sur l’entrée du Vieux port de Marseille avec les allées et venues des petits bateaux de plaisance ou de pêcheurs qui passent et repassent dans l’ance. Joli trafic que l’on peut apercevoir à travers les arcs, arrondis en fer forgé du musée. Un magnifique moucharabié qui vous cache du soleil, laisse passer le vent et donne une vue sur le port et le fort.

Puis en vagabondant je me suis retrouvée devant une peinture sur un mur gigantesque en face de la Cathédrale de La Major représentant l’arrivée d’un bateau avec des étrangers à plumes et des ballots, un mélange de genre, de peuples et de religions. Marseille en un mot ! En fond Constantinople ou tout autre monument d’une ville ottomane.

Et on entre alors dans les contreforts du quartier du Panier avec ses ruelles, ses escaliers, ses odeurs et surtout son street-art à la mode marseillaise.

Un authentique quartier plein de charme, le plus typique de Marseille. On entre dans un petit village provençal aux ruelles étroites, pavées et aux façades colorées, qui s’entrelacent et débouchent sur des places. Lieu intemporel !

Et cela commence par cette boutique d’art « underground » aux murs couvert de maisonnettes comme un quartier de Rio – favelas marseillaises aux couleurs acidulées, jaunes, roses…. Et tout en haut, perchés des mosquées, des miradors, des phares qui orientent le pèlerin étranger se rendant dans les rues du Panier. Et sur les côtés des hommes aux grands yeux, couleurs bronzés vertes et marrons. – sortes d’extraterrestres sortis de nulle-part ; ou bien des plongeurs ressortant de l’eau masques au-dessus des yeux ! Cela donne le ton – dans quel gouffre sommes-nous venus nous fourrer pour notre promenade dominicale ? Et puis cet homme qui va rentrer dans la boutique comme s’il allait commettre un larcin !

Plus on s’enfonce plus on découvre de jolies places où le visage d’un marseillais aux grandes oreilles décollées vous sourie à travers les arbres plantés. Un accueil chaleureux qui met du baume au cœur.

Et puis on fait face à une sardine bien du pays rose et bleue qui vogue sur un mur. On est bien au pays de la sardine aussi !

Et le chemin continue à travers des ruelles dont les boutiques sont un peu hippies, avec des restaurants tous les mètres et où il fait bon marcher tout en s’abritant du soleil et de la chaleur étouffante. Car il fait chaud et la sueur coule doucement le long du dos ; on rêve de boire et de se reposer….

Les maisons sont de trois étages, aux volets fermés pour se protéger du mistral mais aussi de la chaleur humide qui règne en ce jour. Ces bicoques sont de toutes les couleurs : roses, jaunes, blanches et gris sales. Certaines sont agrémentées de jolis pots de fleurs qui ornent les volets ou les rebords des fenêtres. Cela soulage et apporte fraîcheur. Lorsque l’on lève les yeux au ciel l’intensité si forte du bleu fait que l’on en reste bouche-bée.

Et puis en s’éloignant du centre du quartier on se trouve face à des immeubles dégradés et surtout peints de monstres bizarres – sorte d’ours ou pandas qui mordent la poussière, de gros animaux verdâtres – têtes de serpent vert avalant des mégots de cigarettes. Un autre le regarde avec des yeux qui font peur ! Et en bas il y a des sortes de cosmonautes avec des casques bleus. A côté trône la bonne -mère de Marseille avec la vue stylisée du port de plaisance, dont le bonhomme aux grands pieds gris et à la chevelure verte admire cette vue imprenable. Et puis des hymnes à l’amour sont criés par le chat mauve et Ghoofy.

On se retrouve sur une place où il fait bon flâner et boire un coca rafraichissant après cette marche sous la cagnasse.

Puis m’enfonçant dans les rues où très peu de passants viennent, je découvre des œuvres qui se confondent avec les poubelles, avec ses hommes à casquettes bleues-ciel au visage en longueur tout blanc et aux lunettes roses.

Et puis le chien bleu sur un mur jaune qui vous regarde, peureux et proche de sa niche qui fume.

Et la fille avec ses lunettes de soleil qui pose et regarde la foule qui passe. Ou les deux amoureux qui se tiennent par les épaules. Avec le slogan « fondre comme un iceberg ! » Belle image de l’amour avec un grand A.

Et puis on découvre des ruelles fleuries et végétalisées avec des escaliers et des plantes cultivées par les habitants du quartier le long des murs des maisons. Ils prennent soin de leur milieu et sont atentifs à leur bien-être. Ça détend ! Et cela rend les allées plus agréables et verdoyantes.

Comme cet homme au nez pointu qui regardent les plantes posées au bas de ses pieds et qui semble interloqué !

Et ses murs qui dégueulent de couleurs, d’êtres broyés ou d’animaux divers qui sont proches de plantes vertes posées sur un plateau.

On voit même une queue de baleine et un oiseau au long bec pointu lui aussi. Toute sorte d’individus forment ce mur et cette ville. Là un palmier pour nous rappeler que nous sommes bien au sud et proche de l’autre continent l’Afrique.

Les fleurs poussent même dans les poubelles et le miroir reflète celui qui prend la photo !

Et puis cette magnifique baleine qui longe tout le mur et le volet en fer d’un magasin.

Juste incroyable – on se croirait plongé dans le grand bleu. Un Gasper blanc vous salue Marseille.

D’autres artistes ont créé des dessins sur des portes de garages ou de lieux de stockage. Tout est bon pour réaliser des œuvres d’art plus ou moins flashy où tout peut être interprété et mis en dérision. Et ce monde bleu où Aladin se trouve avec tous les mirages que l’on peut imaginer.

Et ce Pinocchio à vélo, dont les roues lancent des arums blancs et qui rode le long des murs avec son chapeau rouge, son nez long rouge et blanc.

Et cette pieuvre verte qui s’accroche à la grille de la fenêtre et cherche à attraper ce visage coloré de femme. Clin d’œil à l’enfance !

On a le plaisir du clin d’œil à l’apéro pastis local avec en arrière fond Marseille. Et des poissons qui nagent et frétillent sous la bienveillance de la bonne mère.

Un vrai plaisir de marcher dans ce quartier qui encore récemment était un coupe-gorge et qui se « boboise » petit à petit rejetant plus loin la population qui la constituait.

Un peu d’histoire sur le quartier le Panier à Marseille :

En 600 avant JC une colonie grecque de Massalia s’est installée ici dans ce quartier. Au 19e siècle le coin a souffert des bouleversements architecturaux de la ville de Marseille avec le percement de la rue de la République et pendant la 2e guerre mondiale les Allemands ont fait dynamiter le quartier St Jean. Ce quartier devient alors le quartier des populations immigrées : italiennes, corses puis maghrébines. Et puis les métiers de la mer se rencontrent à cet endroit typique (pêcheurs, bateleurs, plaisanciers…) Avec les réhabilitations actuelles il devient un quartier touristique en particulier avec le projet Euromediteranée. On l’appelle le « petit Montmartre marseillais ».

Il se trouve à deux pas du Vieux Port

Le nom de Panier viendrait d’une auberge dont l’enseigne était le « Logis du Panier » et aurait donné le nom à la rue où il se trouvait. Et au quartier après.

Il a été considéré comme un lieu de trafic avec la présence de bandits. Aujourd’hui des ateliers d’artistes ont été créés. Il fut le lieu de tournage du film « Plus belle la vie »

Et puis on y trouve de hauts lieux historiques et du patrimoine comme l’église de la Charité, l’hôtel de Cabre, la place de Lenche etc…

Marseille, septembre 2019.

 

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1 commentaire

  1. Bonjour Madame.
    Je connais très bien Marseille, tout comme le vieux Marseille, de l’époque, même si je n’y habite pas.
    Nous allions durant de longues années, en vacances, chez mes beaux-parents qui y résidaient, pour raison professionnelle (concernant mon beau-père..), depuis le début des années 1970 jusqu’à la fin des années 80..
    Malheureusement, le Marseille d’aujourd’hui n’est plus le..Marseille d’avant..c’est bien dommage.
    Il reste cependant et bien évidemment un tas de belles choses à voir et explorer, tant sur le plan architectural que général, sans oublier, bien-sûr..les Calanques.
    Le quartier du panier était le quartier où résidaient, auparavant, la plupart des pêcheurs traditionnels en barques.
    Il y a, également, le vallon des Auffes qu’il ne faudrait surtout pas oublier..
    La richesse culturelle de cette ville, presque mégalopole, n’est pas à démontrer, loin de là.
    L’héritage culturel, considérable,laissé de puis l’époque romaine, et même des grecs, a également laissé de nombreux vestiges, encore quelque peu visibles (dont vestiges romains du côté du centre bourse..).
    La ville de Marseille est toujours aussi agréable, et pas que pour le soleil, et les températures douces méditerranéennes, mais, malheureusement, pas sans risques, sur un plan sécuritaire..
    Bonne journée et sinon fin de journée à vous, respectueusement..Denis.

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