Ecrivant ce texte dans le train qui me mène à Vancouver, sous un temps « smoggy » comme il en existe en Ecosse, je peux dire que le temps n’est pas au rendez-vous ! Damned !
Je repense à cette journée passée aux chutes du Niagara – le temps était identique à aujourd’hui. Gris, triste, humide à souhait et le brouillard nous accompagnait.
Mais bon cela n’empêche pas de visiter, c’est juste moins agréable et on joue les oignons pour éviter d’avoir froid car ça entre dans les os.
Nous sommes partis en bus le matin de Toronto pour rejoindre après une heure trente sur l’autoroute les chutes de Niagara.
La visite a commencé par tester des vins du Niagara (ice wine) mais je reviendrais à un autre moment sur le sujet.
Puis nous avons atteint avec impatience les chutes. Là on peut en premier lieu voir celles américaines puis viennent les canadiennes.
Sur la partie américaine on peut bien apprécier les chutes qui sont bien visibles, claires et regroupées. Celles canadiennes sont évaporées je dirais. Elles disparaissent dans un manteau de vapeur et ne sont pas forcément visibles à l’œil nu. Plus on s’approche de table rock plus elles se distinguent et montrent leur puissance. Elles sont très larges avec une force redoutable.
Le bruit qui en émane est impressionnant, ébouriffant et cela l’est encore plus lorsque l’on descend sous les chutes et que des paquets d’eau vous tombent dessus. Alors là on se rend compte de la force et l’énergie qui se dégagent des chutes.
Lorsque l’on est au même niveau j’ai été impressionnée par la force de l’eau qui tombe, la vapeur qui se dégage des chutes. Ce trou de vapeur qui monte vers le ciel et qui vous éclabousse tout au long de votre visite et vous offre le plaisir de les appréhender.
L’eau est tellement froide qu’elle se décline en plusieurs couleurs. Elle passe du vert foncé, glacé presque bleu foncé au vert pâle au moment où l’eau chute. Et puis la vapeur rend le tout irréel avec un rond blanc de vapeur. Des forces internes luttent sur le haut des chutes et l’on voit des bouillonnements se faire. Des vagues font surface. De l’écume s’échappe des vagues. Un paysage dantesque. Vraiment impressionnant.
La force de l’eau est aussi incroyable. Et il semble selon les propos de notre guide que les chutes du Niagara côté canadien soient beaucoup plus fortes que du côté américain ; et cela n’est pas du chauvinisme !
Des litres d’eau se déversaient sur les roches. Le vent se dégageant de l’eau vous décoiffait et vous mouillait.
Passant à la hauteur et en dessous des chutes on peut se rendre compte de la force des paquets qui tombent littéralement sur vous. On se demande alors si l’on va survivre à cette force incommensurable qui ne tient pas compte de l’homme. Des trombes d’eau, des kilos qui se répandent sur vous et vous éclaboussent. On peut comprendre pourquoi les américains et les canadiens utilisent les chutes pour fabriquer de l’électricité et ainsi donner à New-York sa luminosité.
Le ciel lui aussi était dantesque ce jour-là. Gris avec des nuages énormes qui formaient une danse entre eux – à qui pousserait l’autre plus fort entrainant des mouvements contraires et un duvet épais gris lourd de menaces. Et tout au fond un léger rayonnement de soleil essayait de prendre place, de fendre la grisaille, éclairant le haut des chutes d’un aura blanchâtre. Tout cela détonnait et créait une atmosphère de fin du monde.
Seule l’allée menant au jardin botanique offrait de la couleur grâce aux magnolias rose qui commençaient à répandre ses fleurs sur le sol et à ouvrir ses pétales sur les branches. Un miracle dans un triste jour.
On entendait parfois les oiseaux noirs aux tâches rouges chanter mais très vite leurs cris étaient recouverts par le bruit créé par les chutes.
Visite inoubliable.
Mai 2019, Niagara Falls.
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