Premiers pas et première étape dans le monde bouddhiste à travers le voyage en Mongolie.
Un temps gris et froid, un plafond bas du ciel nous attendaient et nous a glacés toute la journée. Drôle de présage et surtout pas de valises à l’arrivée. Ça donnait le ton !
Mais bon je tenais à mon rendez-vous avec Bouddha à Gandan !
Nous voilà partis en voiture et arrivés devant le temple de Gandan – Toujours aussi froid et aussi gris, un temps épouvantable qui met pas du baume au cœur.
C’est l’heure des prières (10h) et j’entends les chants des moines. Et là je me reconnecte instantanément à la musique des mantras**, des longues trompes, des tambours sur lesquels les moines frappent de manière régulière pour ponctuer les prières et des cymbales qui battent la mesure. Un vrai bonheur ! Ce sont toujours des moments très importants pour moi de reconnexion au monde de la spiritualité et des joies des mantras qui m’intériorisent. Un monde fou nous entoure : des femmes et des hommes en costumes traditionnels colorés, chapeaux sur la tête ou turbans noués pour les femmes. Incroyable !
Dans le temple Orchidara, tout autour de la salle les 1000 statuettes d’Amitâyus, bodhisattva de la longévité sont dans des murs vitrés et nous faisons le rituel des bouddhistes. Marcher et tourner dans le sens des aiguilles d’une montre tout le long du temple en priant et prononçant le « Om » rituel qui ponctue toute prière. Je m’assieds sur un des bancs pour écouter la musique qui m’entraîne dans mes voyages bouddhistes. Dans un des coins les gens se recueillent devant je ne sais quel bodhisattva qui semble très important pour eux. Et moi-même je vais me recueillir à cet endroit et tombe sur plusieurs moines qui opèrent une prière avec une coupe remplie d’eau. L’un d’eux porte une sorte d’ombrelle et ils se prosternent devant une bougie. Je continue mon chemin et passe devant les offrandes en beurre de toute taille et de toute forme, colorée ou non. Les bougies allumées enflamment le temple et lui donnent une âme. Je me sens tellement bien dans cette atmosphère de recueillement.
Nous ressortons pour longer un ou deux temples et surtout suivre le chemin de pèlerinage dit kora où nous croisons les fidèles en train de faire les prières au sol (debout, allongé puis debout et ainsi de suite avec un pas entre chaque prière). On passe derrière des parois de verre où se trouve une grande statue Tsongkhapa, fondateur de la secte Gelupka. Je croise à nouveau des femmes en costume traditionnel mauve avec un turban noué autour de la tête. Ces costumes sont magnifiques et portent des dessins sur l’éternité. On retrouve les attributs du bouddhisme avec les huit animaux les uns sur les autres, juste devant un autre temple. Et je m’amuse comme à mon habitude à tourner les moulins à prière. C’est toujours un moment de grâce ! Devant le temple il y a souvent un pot où les gens plantent de l’encens. J’imagine que comme au Japon c’est une façon de se purifier. Comme cela sent bon ! Et comme cela m’envoûte !
Puis nous filons dans le temple dédié à Megzid Janraising, le boddisattva * de la compassion. Ce temple est tout blanc et est le symbole de l’indépendance de la Mongolie. Des centaines de représentations d’ayush, le Bouddha de la longévité, ornent le temple et entourent la magnifique statue d’or de Megzid Janraising.
La statue de Megjid-Janraiseg «le Seigneur qui regarde dans toutes les directions» mesure 26 mètres de haut et a été inaugurée en octobre 1996, par le Dalai Lama. Elle est composée de 26 tonnes de cuivre, recouverte d’or offert par le Népal, la Mongolie et le Japon, et ornée de 2286 pierres précieuses. Elle contient également 27 tonnes d’herbes médicinales, 334 soustras et 2 000 000 de liasses de mantras**.
Le 23 novembre 2016 lors d’une visite en Mongolie à l’invitation du monastère, le 14e dalaï-lama a annoncé sa conviction que le neuvième Jebtsundamba Khutughtu a repris naissance en Mongolie et qu’un processus pour identifier le dizième a commencé
Il faut dire que le temple et la statue avaient été détruits en 1937 par les Russes qui l’avaient fondu et transformé en munitions.
L’endroit est juste magnifique. Bouddha vous regarde de toute sa hauteur. Son visage respire toute la bonté du monde et le repos éternel. Ses pieds donnent envie d’être touchés ainsi que ses chevilles ornées de pierres précieuses. La robe de son tissu est finement ciselée. Et lorsque l’on passe dans le dos de Bouddha on peut voir cette robe si fine dont les détails sont impressionnants.
A ses pieds des lampes à huile brûlent pour que les fidèles puissent prier, laisser des offrandes et se poser.
Et depuis quelque temps je suis un homme habillé dans son costume traditionnel marron et surtout son chapeau de cow-boy blanc. Sa taille est enserrée d’une écharpe orange qui contraste avec le vêtement. Je le suis tout au long de son périple intérieur dans le temple mais à l’extérieur aussi. Il m’a tapé dans l’œil avec ses médailles de guerre (je suppose) et sa démarche affirmée. Je le trouve très beau ! Nous le retrouverons à un autre endroit du temple et je le photographierais avec Cécile. Nouveau couple mongol de l’année !
J’en découvre un autre tout d’orange vêtu avec sa ceinture orange dont un ceinturon en argent bride son ventre bien rebondi et des boules d’argent décorent son col comme des grelots. Il s’assied pour faire du cheval d’arceau moderne. On dirait qu’il fait des pompes, assis d’avant en arrière. Il est protégé par « bébé » Bouddha qui point son doigt vers le ciel – toujours aussi noir !
Un moment de spiritualité infini !
Novembre 2018
*Bodhisattva désigne un être qui aspire à l’éveil (bodhi) et qui est altruiste.
**mantras : formule d’une syllabe, mot ou courte phrase dotée d’un pouvoir spirituel que l’on répète.
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