Quartier Mouraria et Fado


Hier me baladant dans le quartier de la Mouraria à Lisbonne où je vis, je suis tombée sur les ruelles qui ont été le lieu de création du fado.

Juste pour revenir sur la Mouraria, quartier populaire, multiculturel puisque plusieurs nationalités y vivent toutes ensemble. On y rencontre des marchands d’échoppes indiens, pakistanais, bangladeshis, mozambicains…. Un panel d’histoire, de pays et de couleurs. Hier je discutais avec une indienne d’Amritsar et nous papotions en anglais du Temple d’Or. Il faut le faire pour trouver à Lisbonne des Sikhs. Il n’y a que moi pour avoir le chic de me retrouver dans des populations qui me rattachent à un pays que j’aime.

La Mouraria fut longtemps un quartier connu pour la drogue, mal famé, où la prostitution faisait foison. Un lieu un peu coupe où il ne faisait pas bon trainer. Les temps ont bien changé et ce quartier est en pleine rénovation et se « boboise » hélas !

Mais revenons au fado – lieu de ma balade.

Il commence juste à la place Martin Moniz, juste à côté de l’église Real Irmandade de Nossa Senhora de Saude e de Sao Sebastiano et par la ruelle Largo da Severa.

Severa était la première artiste connue du fado qui mourut jeune de tuberculose mi 19e.

Cette ruelle mène à une place où se trouve un temple du fado : Maria da Mouraria où l’on peut écouter certains soirs du fado et qui fait référence à Maria Severa.

La ruelle commence par une statue orange qui représente une guitare symbole du fado et instrument de musique spécifique qui accompagne la lente et triste mélancolie des chants du fado.

Puis tout le long de la ruelle Largo da Severa, sur les murs, des photos en noir et blanc, réalisées par la photographe anglaise Camilla Watson, représentent les chanteurs de fado qui ont marqué le quartier, sont nés, ont vécu et morts ici.

Des grands noms comme Severa, Amalia Rodriguez ou Marisa aujourd’hui ont hanté et hantent toujours ces lieux.

On atteint une place avec une baleine en fer forgé plantée au beau milieu, sur les côtés des cafés avec des affiches de la Severa et puis au milieu le centre du Fado (Maria di Mouraria).

Les murs du quartiers sont couverts de dessins Street arts avec des chiens roses, des faïences représentant des aspects de Lisbonne comme le tram 28 qui passe dans le quartier, des représentations de Lisbonne avec les ascenseurs, les églises, les lampadaires, des affiches de contestations. Car le fado était un chant de mélancolie mais aussi de contestation.

Il y a un tout un circuit pour parler de Fado et des personnes qui  ont constituées cette musique si connue de par le monde et qui a été reconnu comme patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.

Beaucoup de noms sont représentés ici. Beaucoup d’inconnus pour nous mais si fameux au Portugal : Fernando Mauricio, Ricardo Ribeiro, Alberto Costa, Maria Ivone, Henriqueta Baptista, Ana Mauricio, Bruno Costa, Francisco Martinbo…. Tous imprégnés depuis l’enfance par la musique mélancolique du fado. Leur vie, la vie du quartier et du Portugal. Un lieu de vie populaire de Lisbonne.

 

Marcher dans ce lieu vous porte et transporte dans un monde populaire, fait d’amour, de sexe, de prostitution, de musique qui transcende la vie, la mort et la musique.

Même aujourd’hui en déambulant dans ces ruelles de jour ou de nuit une atmosphère vous transporte et vous porte vers cette musique mélancolique. Les ombres des chanteurs de fado vous accompagnent tout au long de la visite.

 

Je joins ce fado :

Sou do Fado

Helder Moutinho

https://m.youtube.com/watch?v=BxXgjoZQGv8

Sou do fado, como sei

Vivo um poema cantado

Nos fados que eu inventei

A falar não posso dar-me

Mas ponho a alma a cantar

Que as almas sabem escutar-me

Chorai, chorai poetas do meu país

Troncos da mesma raíz, da vida que nos juntou

E se vocês não estivessem a meu lado

Então não havia fado, nem fadistas como eu sou

Esta voz tão dolorida

É culpa de todos vós

Poetas da minha vida

É loucura, oiço dizer

Mas bendita esta loucura

De cantar e de sofrer

Compositor: Frederico de Brito e Júlio de Sousa (Fado Loucura) #fado #poesia #musicaaovivo

Je suis du fado

Helder Moutinho

Je suis du fado, comme je le sais

Je vis un poème chanté

Dans les fados que j’ai inventé

A parler je ne peux pas me donner

Mais je fais chanter mon âme

Que les âmes savent m’écouter

Pleurez, pleurez poètes de mon pays

Des troncs de la même racine, de la vie qui nous a rejoint

Et si vous n’étiez pas à mes côtés

Alors il n’y avait pas de fado, ni de fado comme je suis

Cette voix si douloureuse

C’est la faute de vous tous.

Poètes de ma vie

C’est fou, j’entends dire

Mais bénie soit cette folie

De chanter et de souffrir

Compositeur : Frédéric De Brito et Jules De Sousa (Fado folie) #Fado #poésie #livemusic

Octobre 2018

 

Catégories :Europe, Non classé, PortugalTags:, , , , , , , , , , , , , ,

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