A 20kms à l’ouest de Monron se trouve un site des plus remarquables, touchant à l’histoire de l’humanité et faisant aussi écho à des fresques rupestres de Lascaux en France, sur d’autres sites en Mongolie.
C’est un ensemble de 14 pierres de granite à cerfs sculptés et gravés, de magnifiques pierres blanches sur fond ocre dont une avec un visage de femme, et des autels sacrificiels. Mais aussi des lieux de sépultures dits des khirgisuurs ou Kherekshures sur un seul et même site. Le tout dans une nature environnante de montagnes proche de la rivière.
Il faut savoir que dans le monde 1200 pierres à cerfs sont répertoriées dont 90% en Mongolie. Elles sont apparues à l’âge de bronze et se sont répandues un peu partout en Asie, en Europe avec les menhirs et en Mongolie pendant l’âge de fer. La majorité se trouve au nord de la Mongolie dans les provinces de l’Arkhangai, Khovsgol, Bulgan, Khovd et Ulaangom, au Kazakhstan en Asie centrale et dans le sud de la Sibérie en Russie.
Ces pierres datent de l’âge du bronze et ont entre 4500 et 3000 ans. Comme les pétroglyphes de la vallée de la Tamir. Et les sculptures de pierre comme celles des cerfs. Elles sont de grande taille et font en général 3 mètres de haut avec la partie la plus fine orientée vers l’est.
Les cervidés pour les anciens peuples de la steppe représentaient la monture qui permettait à l’âme d’un défunt de monter vers le ciel et de quitter cette terre au moment de la mort physique. L’explication vient des cerfs qui volent. Pourtant pas d’ossements n’ont été retrouvés autour de ces stèles pour expliquer ce symbole. Mais il est montré que ces pierres avaient une fonction spirituelle.
Les cerfs sur les pierres sont comme des oiseaux qui volent, dont les corps s’étirent, s’allongent exagérément et vont vers le haut mais pas seulement. Leurs pattes sont très fines et un œil rond très large est une marque distinctive de ces animaux. Ils volent vers le haut mais aussi en travers et d’autres vont vers le bas de la pierre. Certains cerfs ont un corps et sur ce corps une tête qui peut être représentée sur les deux côtés de la pierre. D’autres ont le corps coupés et cassés.
Les pierres ont trois ornements anthropomorphiques : la face, le torse et le bas du corps. La face ressemble à des visages humains, symbole du soleil et de la lune avec des boucles d’oreille. Les cerfs sont engravés sur le torse. On peut même trouver des wapitis et des ibex stylisés mais plus rarement des chevaux. Dans la partie basse on peut trouver des décorations d’armes (hache, lances, couteau, poignards, outils) ou de ceintures ou bien des cavaliers. Ces objets pouvaient servir dans l’au-delà et permettaient de survivre à celui qui était passé de vie à trépas.
En haut de la pierre on trouve souvent un disque rond très large représentant le soleil, un plus petit, celui de la lune localisé sur la partie large.
Ces pierres étaient dédiées à des grands chefs et des grands guerriers des tribus de l’époque.
La plus belle et la plus inattendue pour moi est celle au visage de femme avec des boucles d’oreille. Sa pierre est de granite blanc. Sa taille de 2,62 mètres, toute en finesse, élancée vers le ciel. Cette pierre a 17 cerfs qui se trouvent sur tous les côtés de la pierre. On peut y voir aussi un miroir. En dessous de la ceinture on peut très clairement voir une hache et un couteau sur le côté.
La vallée de la Tamir
Dans la vallée de la Tamir après la ville de Ikh Tamir et en s’éloignant d’une trentaine de kilomètres on trouve là aussi des pierres à cerf et des pétroglyphes.
En longeant la rivière Tamir entourée de saules pleureurs, on peut voir en contre-haut des roches gigantesques. On croise aussi des monticules de pierre qui ressemble à des tombes ancestrales. Et en plein milieu de la plaine verdoyante on trouve des pierres à cerf.
On retrouve tous les attributs décrits sur le site d’Uushigiin Uver. Par contre on peut voir une tête de cheval sur le bas de la pierre.
Puis plus loin un chorten attire notre attention et on peut alors découvrir les fameux pétroglyphes. Il faut alors jouer les chèvres grimpeuses pour pouvoir en admirer les dessins.
A nouveau des cerfs avec des grands bois, stylisés ou pas, plus ou moins grands – le corps allongé, la tête en bas parfois et les pattes repliées.
Le lendemain nous avons découvert un autre site devant une colline de pierre. Une dizaine de pierres couchées ou debout. Avec à nouveau des cerfs stylisés. Une pierre était magnifique comme un doigt levé vers le ciel au milieu de nulle part. Avec toujours les mêmes représentations.
Puis derrière une colline nouvelle découverte – avec une vue sur la vallée impressionnante.
La vue de ce site sur toute la région verdoyante est un repos pour les yeux et ne demande qu’à le contempler.
Chose dite chose faite.
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