Nous roulions depuis un bon moment et arrivions dans le désert de Gobi, dans sa partie la « dunesque » mais toujours aussi rocailleuse.
Nous avions trouvé un endroit où parquer la voiture pour déjeuner à l’ombre des rochers face aux montagnes désertiques de granite ou de basalte et face au commencement des dunes blanches de sable.
Le paysage devant nos yeux était éblouissant dans tous les sens du terme. Le ciel était bleu gris, et derrière les rochers nous avions une vue sur l’immensité blanche, beige, rosée du désert de sable. Au fond les montagnes.
On sentait la chaleur et la moiteur monter et le vent de sable s’infiltrer sous les habits. Mais nous étions abrités derrière les rochers et nous pique-niquions, tranquillement, avec pour compagne dame nature du cru.
Puis le ciel, comme toujours en Mongolie, changeait de couleur, pour laisser apparaitre de gros cumulus blancs qui laissaient filtrer le ciel bleu azur. Puis les nuages s’éparpillaient comme des boules de coton et permettaient au ciel bleu de reprendre le cap. Nous avions à disposition un paysage paradisiaque de carte postale.
Des vaches passaient le long de notre « bivouac » et se dirigeait vers leur étable. Elles ne nous jetèrent même pas un bonjour amical.
Un ru faisait un bruit charmant autour de nous et son flot continu nous permis de nous laver les mains et les chaussures pleine de poussière. Mais aussi de regarder les jolis pierres qui étaient autour et dans le ru.
Puis tout à coup un groupe de coréens aborda notre port d’attache et là le coin paisible devint un véritable enfer. Pot d’échappement pétaradant, coréens hurlant au lieu de parler normalement, voitures avec capot ouvert. Un grand bazar dans un lieu si calme.
Et comme pour être à l’unisson de cet abrutissement, le temps changea à nouveau d’un coup. Le ciel devint noir et au fond on pouvait voir les tornades de pluies diluviennes flirter avec le ciel.
En deux secondes, nous nous sommes regardés et nous avons plié bagage. Comme des voleurs nous reprirent la route longeant le désert blanc de sable. Et le soleil revint comme par miracle !
Puis à nouveau les nuages refirent leur apparition et bouchèrent le plafond du ciel. La piste était droite devant nous avec un ciel gris foncé bouché !
Le désert se dessinait avec une piste faite de sable dur compact et de cailloux. Au fond, l’horizon devenait de plus en plus sablonneux et se détachait en devenant blanc et houleux. Devant nos yeux un dégradé de sable se dessinait, du plus foncé au plus clair. Et des touffes d’herbes sèches et dures s’espaçaient sur le sol.
Puis à nouveau le ciel s’assombrit pour devenir noir, faisant des dunes un endroit blanc rosé avec des vagues. De gris foncé, le ciel devint noir de chez noir, avec des éclairs dans le fond. Des trombes d’eau tombant sur le sol comme une tornade noire. Cela n’impressionnait personne pas même les moutons qui broutaient, paisibles à notre passage.
Et tout à coup le sable se souleva pour former un vent de sable qui finit en tornade sablonneuse !
Entre temps nous étions arrêtés en pleine pampa pour admirer des ânes sauvages et des gazelles. Nous avons piqué un sprint pour voir ces jolis animaux, mais pas assez vite pour ne pas prendre la pluie qui se mit à tomber. Les gazelles du désert sont des animaux hyper rapides et je n’ai pas la prétention d’aller aussi vite.
A mi-chemin je m’étais bloquée dans ma course, pour regarder un joli lézard du désert et le prendre en photo. Son corps s’était figé, arrêté net dans l’élan de sa fuite. Et la couleur de son corps était devenue celle des pierres noires qui étaient à côté de lui. Seules ses pattes pouvaient le trahir. Elles étaient zébrées marron et noirs. Si vous ne prêtiez attention aux formes de l’animal, vous ne le verriez pas, tellement il se confond avec la couleur du sable.
Et nous avons repiqué un sprint dans le sens inverse, luttant contre la force endiablée du vent et contre le sable qui cinglait nos visages. Le tout dans des pierres où se tordre les chevilles et tomber était facile. Le chauffeur Bayeara, voyant mon embarras et ma pauvre dextérité à courir, m’attrapa par les épaules pour accélérer le pas et me maintint contre vent et marées ! Nous sommes arrivés à la voiture mouillés et ensablés !
Le paysage était toujours aussi peu sympathique. Nous avons atteint les nomades qui nous accueillaient sous la pluie cinglante.
Même les chameaux étaient repliés sur eux-mêmes, faisant le gros dos à deux bosses, en attendant des heures meilleures.
Aout 2018
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