Bonjour Iguazu Argentine ! Le lien entre Terre et Eau


Depuis 1998 je n’avais pas remis les pieds en Argentine et il a fallu venir pour le travail à Sao Paolo pour aller visiter les chutes d’Iguazu – côté argentin.

Ravie de réentendre les argentins parler et surtout les entendre prononcer le « ll » espagnol comme un « ch » … Cela sonne toujours aussi drôle à mon oreille !

Partie de bon matin de Foz de Iguaçu au Brésil nous avons traversé la frontière en moins de deux – aucun touriste à bâbord ! Extraordinaire… Mais c’est la période d’hiver et les touristes viennent peu ce qui est très bien. Et nous avons continué notre route, entouré par la jungle et les animaux. Cela fait fantasmer.

Puis nous avons atteints l’entrée du parc national et avons marché d’un bon pas pour aller rejoindre le petit train vert à travers la forêt tropicale…. A la recherche de quoi ? des singes, des coatis, des oiseaux, des animaux et du jaguar que nous n’avons pas croisé – à mon grand regret…mais je ne serais peut-être pas là pour vous le raconter.

67 720 hectares de nature nous entourent et nous font progresser aux flancs des chutes, par des chemins balisés. 275 chutes s’offrent à nous à 17 kms de la confluence des fleuves Iguazu et du Parana, à la triple frontière entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Ce qui fait qu’en un jour on peut traverser les trois frontières ! Magique !

L’histoire des chutes d’Iguazu remonte à plus de 10 000 ans, avec les premiers hommes. Le premier homme à découvrir les chutes fut Alvar Nunez Cabeza de Vaca en 1552, qui les nommera les chutes de Santa Maria. 1608 consacre l’arrivée des missionnaires dans la région qui s’installeront dans la province de Misiones en Argentine mais aussi au Paraguay et au sud du Brésil. Mais la réelle existence du parc national est 1934, le 9 octobre exactement. En 2011 les chutes prennent le titre de La Septième Merveille Naturelle du Monde et en 2013 elles sont reconnues par l’UNESCO.

La légende raconte qu’un grand serpent nommé Boï vivait dans la rivière. Il était connu pour sa férocité et pour le calmer, les aborigènes offraient, tous les ans, une femme, en sacrifice. Mais un jour un aborigène guarani nommé Taroba, a capturé une femme Naipi, et pour la sauver il s’est échappé. Le serpent très en colère a bandé son corps et séparé le fleuve en créant des cataractes, séparant, définitivement, par là même, l’homme et la femme. Il les a transformés en arbre. Mais l’arc en ciel les réunit ! Elle tire son nom du terme « grande eau ».

Mais revenons à notre balade qui nous mènera à la gorge du diable avec la vue imprenable sur les chutes et ses merveilles. Nous n’avons pas pris le train à la gare « centrale » mais l’avons retrouvé par des chemins serpentueux verts, dans la jungle, à la gare suivante. Nous avons d’ailleurs traversé les rails pour replonger dans la nature. Et avons repris le train à la station « Carataras » pour remonter tranquillement à la station « Garganta del diablo ».

Et là nous avons cheminé sur des planches et passerelles aménagées pour atteindre les chutes et leur descentes bruyantes. Un kilomètre de marche aller et la même chose pour le retour. Le tout suspendu au-dessus des chutes et traversant à plusieurs reprises le fleuve qui semble très calme, charriant peu d’eau. 2700 mètres – entre le Brésil et l’Argentine. Mais là c’est une erreur de penser cela car les chutes sont fortes. On atteint enfin le balcon pour découvrir les chutes (80 mètres de hauteur tombant sur la partie brésilienne) après avoir vu des Ibis blancs, les pieds dans l’eau, des petits caméléons ou iguanes marrons – couleur de la pierre environnante ; croiser des fleurs ou bien des poissons frétillants.

Et arrive le clou de la visite : être au-dessus des chutes et les voir tomber 80 mètres plus bas dans une vapeur incroyable et un brouhaha de dément. On comprend qu’on l’appelle les gorges du diable. C’est juste fascinant de voir des milliers de litres d’eau, tomber plus bas, dans un jet parfait et une eau écumante. D’en haut, à 20 mètres des chutes, tout est calme. On ne pourrait penser que le peu de flux permette d’avoir des chutes aussi importantes. Toute la gorge dégueule d’eau, crache sa vapeur, sa force et son énergie bruyante. De loin on dirait des fumées qui s’échappent et déversent leur vapeur comme un volcan avant une éruption, vingt mètres au-dessus ! Mais plus on s’approche, plus le bruit est violent et plus la vapeur est forte, plus elle dégage un aura blanc vaporeux. Et tout à coup on a droit à voir un arc en ciel qui parcoure l’entièreté des chutes. C’est juste impressionnant, captivant et fascinant. On est attiré, happé par la fascination et par l’envie de découvrir la beauté des chutes et surtout la plongée que ces dernières font dans le vide. Le débit à la minute et au centimètre carré est juste incroyable et happe le regard. Les couleurs de l’eau sont aussi incroyables : vertes kaki, caca d’oie, blanches pures comme la virginité, marron à certains endroits. Une foule de couleurs et surtout cet arc en ciel qui parcoure l’ensemble des chutes. On reste sur le balcon comme aspiré par la beauté, la vapeur, l’énergie et la force incroyable qui se dégage de ce site. On reste bouche bée et parfois on est la tête dans le brouillard et les vapeurs d’eau.

C’est comme pour le Perito Moreno on pourrait rester des heures à regarder tellement on est envouté. Mais il faut reparcourir le kilomètre de passerelles pour rejoindre les autres chemins inférieurs, supérieurs et autres ; et repartir à la conquête de nouvelles aventures sur les chutes.

On a pris celui supérieur pour longer les berges des différentes chutes qui permettent d’atteindre aussi la gorge du diable. Et là on a la possibilité de se promener dans la jungle et d’approcher les chutes de Bossetti, d’Adam et Eve, Mendèz. De là on peut voir, en face de nous, le côté brésilien avec le bâtiment officiel.

On a la possibilité de partager son chemin avec des chenilles noire velues aux raies jaunes orange qui essaient de tracer un chemin pour retrouver les herbes environnantes. De jolis oiseaux, au ventre jaune et au corps noirs, dont les yeux jaunes sont surlignés de bleu comme s’ils avaient fait un trait aux pinceaux, à l’eye-liner, nous font des conciliabules et se pavanent devant nous, se nettoyant, ouvrant leurs ailes, histoire de faire le beau, comme pour un concours de beauté ! De jolis papillons noirs avec des taches blanches en forme d’épis de blé blanc avec des coquillages comme des petites Saint-Jacques rouges virevoltent ; certains avec des dessins jacquart marrons reposent sur des fleurs rouges (flor de Pascua – fleur de Pâques ou Poinsettia du Brésil) pour poser devant le photographe. Et d’autres jaune dont les pourtours sont orange en pointe jouent à cache-cache avec le touriste. De jolis sortes de râtons-laveurs, aux longues queues rayées, au nez tout pointu comme une fouine et aux dents acérées, dangereuses pour l‘humain. Le nom de cet animal est le coati. Ils filent comme des tarés, grimpent dans les arbres pour échapper aux gardiens. Et lorsque les touristes arrivent ils se ruent sur eux pour chaparder la nourriture sans lâcher prise et au risque de se faire salement mordre. On aperçoit aussi des vautours – aigles dits harpie féroce – tournoyants au-dessus des chutes, prenant les courants des vents pour se laisser porter et tourner sur les chutes. Et puis des singes à face plate avec des triangles blancs de chaque côté, dont les poils sont noirs, le poitrail marron chair et la queue fourchue et enroulée. On dirait de petits enfants chapardeurs qui sautent comme des déments et s’envolent dans les arbres sans avoir le temps de dire ouf. Ils ont la rapidité de l’éclair.

De magnifiques arbres géants nous entourent. Ils cherchent la lumière en se rapprochant du ciel ! Cela rend la forêt touffue et dense. Des palmiers géants, des bambous géants, des ipas roses énormes, des faux poivriers, des arbres avec des kiwis mais qui en sont pas des kiwis, idem pour les avocats géants… beaucoup d’arbres avec des lianes et des nids d’orchidées arrimées aux troncs des arbres comme les lichens. Un fouillis d’enchevêtrement et de ramifications inextricables.

Toute cette nature qui s’offre à nous est un émerveillement et un bonheur de pouvoir en jouir. Et puis pour un peu d’adrénaline, histoire de se souvenir des chutes, nous avons pris un camion-bus pour se rendre sur le fleuve en traversant la jungle, et rejoindre le bateau, en bas des chutes, pour aller faire un tour de vitesse, taper le fond du bateau contre les eaux, raser l’eau, qui giclait de tous les côtés et surtout passer sous les chutes et prendre des douches glacées à cinq reprises. Résultat des courses – trempées malgré des sacs plastiques pour se protéger. Mais un bon moment sans plus ! Frustration de n’avoir pas pu voir les chutes de la gorge du Diable de plus près !

En tout cas un très beau souvenir !

Voici le lien du site en espagnol : http://www.iguazuargentina.com/

http://www.atelie.fr

Catégories :Amérique du Sud, Argentine, Non classéTags:, , , , , ,

1 commentaire

  1. Photos sublimes
    Texte très instructif

    J’aime

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