Zanskar quand tu nous adoptes ! – épisode 4


Nous entrons alors dans la vallée du Zanskar, qui forme un triangle inversé, dont la capitale Padum en est le cône. Vallée enclavée entre les montagnes qui s’emboitent les unes dans les autres. On dirait qu’elles glissent les unes vers les autres, pour former une valse lente, finir par s’arrimer et s’imbriquer l’une en l’autre. Seule le fleuve Zanskar éloigne les montagnes et permet aux plaines verdoyantes de s’y épanouir, pour la plus grande joie des habitants. Il est alors possible de jouir d’un magnifique paysage de plénitude, à la voilure large, grâce au fleuve Zanskar, entourée par les neiges éternelles. Le fleuve est large, gris de limon et de fertiles alluvions. Il ensemence la terre autour et en permet l’agriculture l’été. Le Zanskar est un pays dur, froid où le vent et la neige en hiver glacent les os, et ne permet aucune activité économique. La vie est réduite à sa plus stricte expression pendant quatre ou cinq mois dans l’année. C’est-à-dire rester chez soi, en famille, et festoyer entre amis.  C’est pourquoi quand la route est ouverte, à la fonte des neiges, les mouvements se font dans la région. Les zanskaris en profitent pour aller à des festivals, danser, pique-niquer, prier dans des monastères, se faire véhiculer à travers les différents villages, faire paître les yaks, cultiver les champs et récolter l’orge pour l’hiver. Les touristes, eux, arrivent par milliers et envahissent la vallée pour faire du trek. Et alors on entend parler toutes les langues à Padum. La proximité des étrangers n’est pas pour ravir mon âme solitaire ! Je préfère alors, aller découvrir les jolis villages qui entourent Padum et quitter les sentiers battus, pour monter dans les monastères agrippés à la montagne, comme Karsha, Bardan et Zongkhul, entre autre. Les vues sont imprenables sur la vallée et la région. Et surtout mon plus grand plaisir fut la découverte sur les flancs d’un rocher à Padum, des cinq Bouddhas assis et un debout, haut de 3 mètres. Ils ont chacun la même position de lotus, assis, les jambes croisées, méditant, un sourire de compassion aux lèvres. Mais surtout leurs visages sont différents. Les mains sont posées dans le signe de la méditation, la main droite repose dans la main gauche, sous le plexus solaire. Et surtout ils ont des chignons, soient ronds et petits, soient tout en hauteur. Coquets nos Bouddhas ! Sous le socle du lotus, où reposent les Bouddhas, se trouvent des représentations d’oiseaux, d’hommes ou de petits Bouddhas debout. On peut voir qu’ils tiennent dans leurs mains un livre, un sceptre, un poisson…. Et l’imagination se laisse porter. A côté se tient un Bouddha debout qui regarde droit devant lui, la vallée du Zanskar. Son bras gauche le long du corps, le droit replié sur la poitrine, apaisant les flots. Il exécute le geste de l’absence de crainte. La quiétude vient en vous rien qu’à regarder le paysage et ses représentations. On peut entendre battre dans son cœur et son corps, en rythme, le « Om, Om, Om » et son écho «  Om, Mani, Padme, Hum ». Cela raisonne, chante et suit les chakras de notre corps. Un miracle et une douceur vous enrobe. On est juste perturbé par les moines qui se rapprochent de Padum, sur le versant opposé du Zanskar, chantant et psalmodiant. En écho, on entend le « Om » et surtout ils soufflent dans les conches et les longues trompettes. Tout ce brouhaha perturbe la paix intérieure qui s’était emparée de moi et me ramène d’un coup à la vie.

Catégories :Inde/continent indien, Non classé, zanskarTags:, , , , , ,

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