Pablo Casals parlait de cette maison comme « Elle est l’expression et la synthèse de ma vie de catalan et d’artiste ».
En octobre dernier un joli coin de Catalogne, en pleine fronde libertaire et autonome, je suis allée tout à fait par hasard visiter le musée Pablo Casals, à El Vendril, juste à côté de Comaruga.
Un jour magnifique et ensoleillé, devant une mer agitée et des plages de sable blond, dignes de La Baule, j’ai découvert ce lieu de repos magique et universel.
Une maison ouverte à tous les vents universels (musiciens, esprit frondeur et libertaire, humanité avec un grand H), face à la mer méditerranée et aux belles plages où il fait font marcher le nez au vent.
Des palmiers volaient eux aussi le nez au vent, les feuilles voguant dans tous les sens. Ils sont bien éloignés les uns des autres et forment une rangée qui se rassemble pour former une ronde. Les bourrasques de vent et de pluies succédaient aux rayons du soleil et à la chaleur de l’été indien, comme on peut les découvrir en octobre. La mer miroitait et ses eaux formaient comme un lac paisible ou bien se déchainait par la fronde les vents.
L’endroit est paradisiaque avec les vieilles maisons stylisées dont certaines tombent en ruine mais ont gardé les décorations des années trente. Elles bordent la plage ou bien sont en plein centre du village.
Un joli jardin à la Le Nôtre vous accueille avec un bassin et des œuvres de sculpteurs et vous entrez dans le monde magique et mouvementé de Pablo Casals.
Juste un petit retour sur la vie de Pablo Casals qui est né 29 décembre 1876 à El Vendril d’une mère portoricaine et d’un père catalan. Il fut très vite inspiré par le violon et fit des études à Barcelone et Madrid. Sa renommée démarre à 23 ans, quand il interprète les plus grands airs de musique et lorsqu’il se produit en France et dans le monde. Il est devenu chef d’orchestre mondialement connu. Puis la guerre civile en Espagne met un arrêt à sa carrière. Il se consacre à défendre les droits de l’homme. Il quitte la Catalogue pour la France, de l’autre côté de la frontière, à Prades del Conflent. Il défendra la paix et la liberté jusqu’à sa mort. Il composera d’ailleurs pour les Nations Unies « l’Hymne ». Il partagera sa fin de vie entre El Vendril où se trouve le musée actuel et San Juan de Porto Rico, endroit qui lui parlait de sa mère. Il est enterré au cimetière d’El Vendril.
Cette maison a été construite en 1909 et était l’endroit favori pour Pablo Casals pour se reposer entre les tournées et y retrouver ses frères et sa mère. Puis plus tard ses amis, sa femme et sa musique. Il faut dire que ses parents avaient l’habitude de passer l’été à cet endroit lorsqu’il était enfant. Cela remémorait à sa mère les plages de Porto Rico.
Cette maison comprend 17 pièces qui retracent la vie de Pablo Casals entre sa naissance, sa formation et son triomphe international. On y entend ses interprétations et dans chaque pièce un air de ses compositions nous ait donné à entendre. Et surtout on a l’impression d’être guidé par lui dans un lieu qu’il a aimé. On peut comprendre que se ressourcer devant la mer devait être juste miraculeux. Comme il disait : « La musique n’est jamais tout à fait la même pour moi. Chaque jour, il y a quelque chose de nouveau, de fantastique, d’extraordinaire. Bach comme la nature, est un miracle ! » Il y mènera un combat pour la paix jusqu’à la fin de sa vie.
On est happé par la force humaine de cet homme qui se traduit dans sa musique mais aussi dans son humanité. Ses pas nous guident à travers la maison. Et je dois dire que s’asseoir dans le patio face à la mer vous ravie et vous subjugue avec le soleil qui entre dans la véranda. Une force puissante se ressent et vous entoure ; vous porte tout le long de cette visite dans l’antre d’un grand Monsieur. Et puis l’endroit incroyable où l’on découvre son violon dans la grande salle de musique et de concerts vous fait sentir encore plus la présence physique de Pablo Casals. Je suis ressortie comme lavée de la tristesse de l’Humanité et de ses méfaits. Le soleil dardait la plage de ses rayons et de sa chaleur. Un grand moment de communion et de bonheur musical.
Je n’oublierais pas cet endroit aux longues plages où il fait bon marcher et oublier ses soucis ; regarder les superbes maisons des années trente face à la mer aller nager dans cette mer agitée par moments dont les vagues frappent le sable et modèlent la côte. S’allonger et se reposer à cet endroit revêt un plaisir immense qui vous transporte en vous et dans ce monde de la nature douce et rebelle.
Je ne saurais que vous recommander de vous attarder à Coma Ruga et à El Vendril pour vous ressourcer et y trouver la paix en soi. Un bon remède à la tristesse et à la dureté du monde.
Bon vol et bonne route pour ce lieu inspiré par l’Universel et la musique don de l’Humanité !
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