Par un matin de fin décembre j’ai atterris à Manchester. Comme cela me prend souvent je suis partie dans cette ville sans trop savoir ce que j’allais découvrir. Et là j’ai eu une révélation à trois endroits de la ville.
En tout premier lieu cette ville a eu une vie industrielle et industrieuse des plus puissantes au 19e siècle. Puis elle est tombée en désuétude au 20e siècle pour renaitre fin 20e siècle avec le football et la musique. Pour le reste Manchester au 1er abord ne fait pas vraiment rêver ni donner envie d’y faire un tour !
La première fut celle du Northern Quarter : Le quartier du street art et de la vie culturelle alternative de Manchester. C’est juste un miracle dans une partie de ville austère et abandonnée mais qui a une âme de damnée ! Entre des entrepôts en briques rouges laissés en friche, des anciens marchés aux poissons transformés en immeubles d’habitation, ou des immeubles industrieux comme Coopers, dans des petites rues un peu coupe gorge et des artères comme Thomas Street, Tib Street, Oldham Street, Newton Street, Lever Street, Dale Street, Tariff Street, l’art s’en donne à cœur joie. C’est une explosion de couleurs ou bien du noir et blanc avec des représentations d’armes pour le moins fun, des abeilles géantes, des portraits de jamaïcains, des hymnes à l’amour de Manchester, ou bien des décors qui marquent le quartier comme « The dealer », « Write a message in the sand… a different way …to your heart from my hand », la représentation d’un marin russe en russe, « rockers », Tiki lounge pour les tatouages…. Un vrai délice des yeux pour les amoureux du Street art. L’art éphémère mais au combien majestueux !
On y trouve des bâtiments dignes des années 30 comme le Saccha’s pas loin de Piccadilly gardens, ou bien des immeubles magnifiques qui sont hélas parfois en mauvais état comme le « 87 Henry Jacob 87 » avec des façades aux fenêtres géantes.
Il faut se laisser captiver par l’endroit et flâner dans toutes les rues de ce quartier pour en admirer les peintures en plein air.
La seconde celle de la Cathédrale :
Une beauté de gothique flamboyant en plein centre de Manchester non loin de la rivière Irwell. Un endroit paisible et surtout un lieu unique en son genre. D’aspect austère et un peu triste à l’extérieur on est surpris par l’intérieur qui est incroyablement flamboyant entre les vitraux, le jubé une pièce de bois d’une délicatesse exceptionnelle, les stalles, le pulpitum et leurs dais sont gravés d’enluminures. Les miséricordes, qui datent d’environ 1500, décrivent avec humour la vie au Moyen Âge. L’orgue juste devant qui bouche l’autel de la cathédrale est une merveille avec en dessous les dais. Le plafond, bateau à l’envers avec ses dorures à chaque carré. Et la tour qui date de 1421 Cet endroit n’est ni imposant ni glacial. Au contraire il est apaisant et donne envie d’y rester des heures.
Et la troisième le quartier moderne du Salford Quays : Dans le quartier le Lowry, hyper moderne, le long du canal de Manchester, on y trouve plusieurs musées dont celui sur les guerres du 20e siècle qui ont parsemées notre siècle : Imperial War Museum vaut le détour – le musée présente tous les conflits dans lesquels la Grande-Bretagne et le Commonwealth ont été impliqués depuis la 1ere guerre mondiale jusqu’à nos jours. Et là on nous présente la vie quotidienne des soldats mais aussi des habitants ; On peut toucher de très près la vie et les affres des guerres qui parcourent notre monde jusqu’à nos jours; Un peu plus loin celui du peintre Lowry (1887-1976) dont la galerie porte son nom. Là ce fut une révélation pour ce peintre qui est exposé aussi à l’Art Gallery dans le centre de Manchester. Ce peintre représente les habitants de Manchester industriel et des environs, leurs vies, les endroits industriels qui parsèment Manchester et les villes comme Leeds, les terrils et surtout la mer. Comme le disait le peintre lui-même : « c’est juste l’expression de ma propre solitude ». Son art est juste magique et fait penser à de l’art naïf.
Votre commentaire