Coucher de soleil et Café à Zanzibar


Mais le grand moment reste le soir au coucher du soleil, la promenade le long de la mer, comme le long du mole à Cuba, en famille, les enfants dans les bras de leurs parents ; ou bien les mômes sautent dans l’eau ou regardent les vagues et essayent de leur échapper en fuyant à travers les cordes qui retiennent les bateaux ; ou bien le dimanche tout le monde se retrouve sur la jetée et profite de la mer, du sable et arpente la plage dans un sens ou dans l’autre pour draguer ; Les garçons jouent au volley-ball ou font des cabrioles au son de la techno ! Les étrangères, du yoga sur un coin de la plage ! Certains promènent leurs chiens. D’autres nagent dans la mer.

La mer, elle, grouille de bateaux. Ces dhows, boutres de teck, surfent et voguent sur les vagues avec leurs voiles trapézoïdales au vent dont le mât oblique penche vers la mer. La voile se tend, s’enroule le long du mat et se tord au gré du vent. Aujourd’hui ces bateaux typiques de Zanzibar transportent des touristes, font du commerce. Avant ils étaient les pourvoyeurs des esclaves pour le continent européen ou bien pour les Amériques.

Les rues sont aussi parcourues par les chats qui sont effrontés et miaulent en permanence. Ils peuvent aussi paresser et lézarder le long des murs, sous les fougères sauvages, accablés par la chaleur moite des tropiques. Ils sont collés aux pierres et filent à l’ombre pour se protéger du soleil et en éviter ses rayons ardents. Ils flânent ou bien évitent les passants et les chariots, de peur d’être écrasés. Ils trainent aussi près du marché aux poissons pour chaparder quelques sardines ou restes avant que ces derniers ne disparaissent. On les retrouve aussi beaucoup près des restaurants ou bien à côté des touristes en train de resquiller un morceau de « quelque chose » à se coincer sous la dent ! Ils se faufilent partout et là où vous ne les espériez pas, vous les trouvez.

Et puis la touriste que je suis, se met en quête d’un bon café tanzanien. Et là je me dirige tranquillement vers la mer où je dégote une petite gargote sous un gros arbre, sorte d’énorme ficus, protégeant du soleil et apportant fraicheur, avec une très belle vue sur la mer. Je m’y installe et commande ce café épicé, produit précieux et tant convoité par moi. La jeune serveuse, toute de bleu vêtue, m’apporte une cafetière dont émane le précieux arôme noir, sucré et corsé. La noirceur du breuvage me transporte immédiatement sur les pentes du Kilimandjaro d’où ce dernier provient. Tranquillement je sirote cet élixir inoubliable, doux au goût léger de cannelle aromatisé de cardamone et gouleyant, le premier de mon voyage à Zanzibar.

Je ne cesserais de revenir à cet endroit, havre de paix dans cette ville grouillante et bruyante. La vue sur la mer était inoubliable. On pouvait y apercevoir les ruines des forts et des murs d’enceinte de Zanzibar. La mer lèche et détruit ces murs par la force de ces soubresauts, des fortes vagues et de la brûlure du sel. On se rend compte, alors, du travail de destruction de la nature contre les réalisations des hommes et surtout de la forme inéluctable de sa force ravageuse. On peut voir aussi les pêcheurs revenir avec leurs barques pleines de poissons, poulpes et coquillages qu’ils vendront sur le marché. On voit aussi au loin les bateaux marchands et les cargos, qui remontent l’océan indien pour rejoindre le canal de Suez, transportant des cargaisons de containers. Et puis en soirée, au moment du coucher du soleil, orange, les femmes et les hommes déambulent sur le sable et se tiennent par la main comme tous les amoureux du monde. Les boutres rentrent au port pour la nuit et déversent leur foule de touristes ou de marchandises.

Ce fut le premier lieu de rencontre avec les femmes de Zanzibar aux sourires si prenants, à la douceur et à la couleur de café. J’ai passé mon temps à regarder ses serveuses préparer cette liqueur; puis elles se sont assises près d’une table et tout comme moi, elles ont siroté leur café. L’une dans une robe rose foncée parsemée de carrés et de feuilles marron dont les manches étaient bordées de broderies orange avec un foulard blanc qui lui couvrait toute la tête, joliment tenu par une broche à trois perles crèmes. La deuxième, de bleu vêtu, portant un turban bleu qui lui retenait les cheveux autour de son visage, elle se reposait et fermait les yeux. Elle ne ressemblait à aucune de ses compagnes dans son habillement, plutôt moderne et sans retenue, dans sa tenue vestimentaire. La troisième, en jupe jaune à fleurs orange et mauve, avec son joli turban autour des cheveux qui rappelle les couleurs de sa jupe. Toutes trois souriantes, formaient une grande complicité. Je me suis nourrie d’elles et ai emporté en moi cette gaieté et cette légèreté d’être à Zanzibar. Même si la vie n’est pas si légère qu’on veut le croire à Zanzibar.

Catégories :Afrique, Non classé, TanzanieTags:, , , , , , ,

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