Des enfants jouent devant les portes avec des cartons et des balles, rêvent devant la lune qui monte. Les petites filles dans leurs robes apprêtées, froufroutées, aux nattes serrées comme des dreadlogs, tiennent les mains de leurs mamans de peur d’être avalées par la nuit qui tombe, sur la ville. Elles jouent aussi devant les portes de leur maison avec des objets inventés sous l’œil de leurs mères. Les petits garçons, avec leur calot coloré et brodé de jaune, revenant de l’école, portant leur sacoche, droit un « I », parcourent les rues pour rentrer à la maison et filer à la prière du soir. Certains se prennent pour des « Fanjos » de la moto et chevauchent les selles en regardant dans les rétros et en manœuvrant les poignées. Ils se racontent des histoires de voyages et de chevauchées fantastiques à travers les routes de Zanzibar. Ils les dessinent avec le pouce, le long des murs en carrelage blanc. Ces voyages restent des rêves inachevés, fantômes des murs qui un jour raconteront ces éphémérides. Les garçons jouent avec des bouteilles vides qu’ils transforment en avion ou Dieu sait quoi au gré de leur imagination! Quelle joie que de voir ces enfants s’amuser d’un rien ! Un peu comme au Népal.
Les femmes marchent d’un pas rapide, s’effaçant toujours comme dans un murmure et un frôlement de tissu. Ou bien elles flânent et restent assises le long des ruelles, donnant le sein à l’enfant qu’elles portent dans les bras et sourient de fierté, papotent avec leurs amies, regardent passer les chalands et rigolent dans leurs dos. Elles portent des robes de couleurs chatoyantes, bariolées, vives, mélange de rouge, vert, bleu, noir, orange, kaki, qui renforcent leurs teints foncés. Un foulard, un boubou ou sorte de voile recouvrent leurs têtes pour les protéger du soleil mais aussi et surtout du regard des étrangers et des hommes effrontés. La femme est sacrée et doit se protéger du regard des hommes et des rayons du soleil ardent. Elles travaillent aussi dans les boutiques, vendent des habits ou bien des fruits….. On les retrouve dans les restaurants à nettoyer ou bien cachées dans les arrières cours, à discuter entre elles. Elles font aussi les boutiques pour se trouver de jolis tissus à mettre et sont à plusieurs pour choisir ce qui siéra le mieux à leurs teints. Et là on se croirait en Inde avec les femmes aux saris colorés, chatoyants qui attirent l’œil.
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