Stone Town et ses rues – voyage Février 2017


Tout commence à Stone Town, capitale de Zanzibar, premier avant-goût du tropicalisme par un Karibu ! Jambo ! Sasa ! Sawa-sawa !

Cette ville aux ruelles comme des venelles étroites qui font que les corps qui se croisent, se frôlent ; que les couleurs des robes des femmes, enturbannées de leurs boubous, appellent les regards et interpellent les sens ; Seuls les yeux sont visibles pour certaines, et parfois de jolis visages aux sourires enjôleurs, vous fascinent et font que l’on oublie la retenue; que nul charrette ne peut croiser une autre ; et que les regards cachés, en provenance des balcons étroits, sorte de moucharabiés, toisent le passant, rebondissent et colportent toutes les histoires de la ville. Stone Town se gorge de rumeurs, transportent toutes les histoires d’amour et de haine, les amplifie. On dirait alors que les mouettes qui grouillent sur les toits de taule et les balcons, se mettent dans la danse et de leurs ailes emportent ces rumeurs jusqu’à la plage pour les répandre dans la mer. Les bateaux, eux-mêmes, se chargent de les dévider à l’autre bout du monde. Stone Town devient alors le centre du monde pour un cours instant !

A Stone Town vous risquez aussi, si vous êtes bousculées dans les ruelles,  de vous faire empaler sur les superbes portes en bois travaillées et ciselées où des clous protègent les habitants des hordes d’envahisseurs omanais, perses, indiens ou africains et aujourd’hui des touristes de tous poils. Ces portes dont les embouts

sont soient pointus, soient arrondis et larges comme des obus, ou bien très fins comme les pointes de lances, ou bien comme des gros boutons de fleurs, ne laissent pas indifférents. Au contraire ils embellissent ces portes et accrochent le regard. Ils repoussent le mendiant et l’indigent. Ils s’accordent à faire fuir l’amoureux éperdu de peur d’être embroché ! Et surtout ils repoussent l’éléphant et l’empêchent d’entrer dans les maisons. A-t-on vue des éléphants à Zanzibar ? J’en doute fort mais qui sait !!

Quant aux serrures, elles laissent entrevoir la beauté intérieure des maisons, juste le filet qui vous met l’eau à la bouche et vous murmure « rentres et restes là pour l’éternité ».

Les intérieurs sont juste incroyables, plafonds hauts, escaliers pentus qu’il faut gravir pour atteindre la terrasse, sorte de nirvana zanzibarite, ouvrant sur une vue à 360° sur Stone Town et l’Océan Indien. Chaque étage regorge de chambres dignes des mille et une nuits ! Il fait bon séjourner dans les salons, se prélasser, se reposer et se rafraichir. A travers les moucharabiés il est passionnant de regarder les passants sans être vue.

Les portes en bois de teck aussi sont des merveilles de beautés : elles sont ornées d’un pilier et d’un chambranle central et sont creusées de croissants de lune, d’ananas, de fleurs, de feuillages, de vases, de poissons ou barques. Mais aussi de dattier, symbole d’abondance ; les fleurs comme par exemple le lotus sont le symbole de la fertilité. Sont-elles le reflet de la richesse de leurs habitants ou bien la représentation de la communauté religieuse, ou bien l’appartenance à un métier, à laquelle appartient son propriétaire ? J’en suis arrivée à cette idée car elles peuvent aussi bien être très simples, au tympan arrondi, bleues – reflet de pureté des hindouistes ; très chargées et carrées, elles représentent la richesse des arabes.

Ces allées effilées permettent de croiser une population bigarrée, mélange d’omanais, d’indiens, de perses, d’africains et d’européens tels les portugais ou les anglais. On y retrouve à la « fraîche » des croyants musulmans avec leurs djellabas blanches et leur petit calot blanc, dit taqîya, sur la tête, la barbiche qu’ils tripotent avant la prière du soir et le chant des muezzins qui annoncent l’heure du rassemblement dans les mosquées. On croise aussi des indiens dans leurs penjabis qui se rendent au temple accompagnés des femmes et des enfants dans leurs saris chatoyants avec des bengles le long des bras qui font un bruit de fond musical en s’entrechoquant. Les hommes font souvent la sieste dans la rue ou sur les bancs de pierre le long du front de mer. On les trouve souvent à jouer le tric trac local, jeu du bao, ou bien un jeu de dames fait de bouchons de bouteilles d’eau. Original ! Ils sont alors très concentrés et ne voient pas le chaland passer. Par contre ils vendent les fruits comme les raisins, la mangue ou les prunes à chaque coin de rues ou bien au marché. Toujours aimables et obséquieux les marchands envers l’Européenne que je suis !

Catégories :Afrique, Non classé, TanzanieTags:, , , , , , , ,

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