
Il m’arrive très peu de m’exprimer sur la liberté d’opinion ou la liberté d’expression ou la liberté d’écriture mais je trouve odieux le fait que l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal soit emprisonné depuis novembre 24 – date de son retour à Alger.
Condamné à son arrivée à 5 ans de prison qui aujourd’hui après appel, le tribunal requiert 10 ans alors que cet homme malade, écrivain de 80 ans vient d’être d’une certaine manière, condamné à mort.
L’âge, ni la maladie n’excuse rien mais cet homme qui a exprimé ses idées à travers ses livres se retrouvent en prison pour une histoire à trois bandes entre l’Algérie, la France et le Maroc est intolérable.
L’Etat algérien veut réduire au silence un homme, un écrivain qui exprimait ses idées et qui n’est pas tendre avec l’histoire de l’Algérie et ses gouvernants – ceci n’honore pas ce pays et montre comme en URSS, en Russie, en Turquie et dans bien d’autres pays du monde que l’écrivain qui lutte contre le pouvoir ou exprime des idées sur l’oppression finit en tôle.
Peut-on réduire au silence un homme en prison ? Oui bien sûr mais les idées ne se taisent pas ni ne disparaissent. On les opprime pour un certain temps. Les livres écrits passent de mains en mains même sous le manteau.
Le pire dans tout cela c’est la négation de l‘Homme, de l’Ecrivain, du Penseur et de la Liberté !
Comme cette remarque qui court en ce moment sur FB et d’autres moyens de communication : « Libérez Boualem Sansal, la place d’un écrivain c’est en plein air, c’est pas en prison. »
Et oui c’est la triste vérité mais combien de fois bafouée à travers le monde !
Tradition de dictatures bien pensantes, qui pour faire taire des écrivains, des dissidents de la pensée correcte, des opposants politiques les jettent en prison. L’Algérie a été bien éduquée par plus de soixante années d’importation de la dictature et du communisme par l’URSS et la Russie à ce jour. Et elle doit avoir bien peur pour enfermer un écrivain de 80 ans alors que ses livres circulent dans le monde.
J’ai lu La mobilisation réalisée par Gallimard pour Boualem Sansal le 18 février 2025.
J’y ai trouvé de très beaux textes et appels dont celui de Kamel Daoud, qui lui aussi risque gros s’il retourne dans son pays ; celui de Sylvain Tesson aussi qui parle de la finesse physique de B Sansal ; celui de Camille Laurens citant Ahmet Altan « Je n’ouvrirai plus jamais une porte moi-même » – quelle force et quelle image à couper le souffle de la vie et de l’écriture ; celui de Laurent Gaudé qui citant lui aussi Ahmet Altan dans les dernières lignes du journal de captivité : »J’écris ces mots dans une cellule de prison. Mais je ne suis pas en prison. Je suis écrivain. Je ne suis ni là où je suis, ni là où je ne suis pas. Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m’y enfermerez jamais. Car comme tous les écrivains, j’ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles. »
Je souhaite que Boualem Sansal sorte de prison et je voudrais vous partager quelques textes de B Sansal parus dans Les écrivains se mobilisent paru en février 2025 chez Gallimard.
Souhaitons le meilleur pour que ce drame s’arrête mais il n’en prend pas hélas le chemin.
Bonne lecture des extraits de B. Sansal. Et celui de Camus à Stockholm. Et surtout ne l’oublions pas !
Paris le 25 Juin 25.







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