
Quelle belle aventure que cette exposition pour revisiter notre passé et se pencher sur l’évolution de notre société en termes de décoration intérieure, de libéralisation du mode de vie et de nos habitudes d’achats en tout genre (mobilier, courses quotidiennes…).
J’ai adoré visiter cette période parce qu’elle me parle puisque j’ai grandi à cette époque d’émancipation même si je ne m’en rendais pas compte. Elle a formaté mon esprit et en même temps mon quotidien. Elle a dérangé bien des principes de nos parents et plutôt de nos grands-parents avec la modernité qu’elle apportait et surtout l’affront qu’elle lançait aux générations précédentes. Elle s’est incrustée dans les objets quotidiens pour arriver à passer des messages dans les magasins de distribution alimentaire.
Revisiter cette époque c’est aussi revisiter notre vie et reparcourir des aspects de notre vie quotidienne. C’est aussi la démocratisation des objets quotidiens et leur simplification. Un changement drastique de société. Du design joyeux, fonctionnel et bon marché offert pour tout le monde. Et qui aujourd’hui façonne notre monde !
Flash-back comme diraient certains !
Une liberté s’est faite en associant tout le monde industriel mais aussi toute la créativité de la publicité et des messages publicitaires à travers des graphismes nouveaux, des slogans ou bien des modes nouvelles.

Si l’on repense à l’habit ou l’habitat où les tissus boubou se faisaient habillant l’intérieur des maisons – on ne pourrait l’imaginer aujourd’hui !
Et puis les couleurs flashy : rouge, jaune, vert kaki, rose, orange – correspondent aux couleurs des années 1970 ! Je repense aux papiers peints ou aux cuisines orange. Ça avait du pep ! Ça pétait !
Et puis c’est la période où beaucoup de créateurs connus aujourd’hui ont éclot : India Madhavi, Jean Tholance, Conran, Jacques Tissinier, Dubuffet et tant d’autres. Il fallait du culot aussi à des acheteurs comme Jean Gueden ou Denise Fayolle pour imposer ces nouveautés dans les magasins Prisunic ou Monoprix.



Et cela passe par tous les objets de la vie : les assiettes, les boites de rangements, les bureaux et les meubles, les habits.

Ce que j’ai adoré voir c’est le lit thermoformé en mousse de polyuréthane qui devait se produire à 500 exemplaires (1 par jour en termes de production) et qui a connu un tel succès qu’il était en rupture de stock avant la crise de 1972 ! Ce lit m’a fait penser à celui de mes parents, réalisé en deux morceaux et formant un triangle.

Le côté pratique des meubles sur roulettes dont les portes ne s’ouvraient plus mais glissaient. Ou ces sièges se repliant complètement en plexiglass comme j’en possède encore. Ou les lampes comme on les trouve encore coupées en quatre chapeaux tombants et qui aujourd’hui valent des fortunes. Et ce siège en forme de queue de baleine qui a été plébiscité ! Cela va même jusqu’à des objets d’art comme ce bureau aux formes incroyables.

On a même des assiettes de Gien démocratisées que l’on retrouvait chez Prisunic. Celle du tigre m’a beaucoup amusée surtout que nous allons entrer dans l’année chinoise lui correspondant. Ou ces parapluies d’un kitch avec tous les toutous existants !



J’ai aussi adoré le fauteuil nounours avec ses oreilles et les glaces attenantes qui font penser à de la crème Chantilly !

Le style Jean Royère qui a créé un style à lui tout seul avec ce canapé Boule et celui représentant des lèvres ouvertes noires. Qui oserait maintenant designer de tels objets ?


Les textiles aussi entre les boubous africains et les tissus qui me font penser aux dessins des arts primitifs canadiens.

Et ce blouson qui dit oui à la vie en lançant un slogan : « Bonjour la vie ».

Les fauteuils aussi retracent une période de créativité, de génie et d’amusement en même temps : les couleurs, les formes, les bascules ou pas, les formes les plus extraordinaires comme ce bonbon rose !




Et n’oublions pas tous les objets publicitaires comme les sacs Prisunic mais aussi les affiches et surtout les boites de légumes, les produits de consommation avec des messages subliminaux.

Et puis en aparté le lieu ne gâte rien en termes d’architecture avec ses plafonds épurés, ses vitres opaques et les yeux de bœuf qui donnent sur Paris et offrent des vues imprenables sur le jardin des Tuileries ou sur la ville.





Courez-y vite !
Lien : https://madparis.fr/Le-design-pour-tous-de-Prisunic-a-Monoprix-une-aventure-francaise
14 janvier 2022.
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