S’il y a une ville inspirante en Nouvelle Zélande en termes de street-art c’est Dunedin. Je me suis amusée un soir en allant diner et en sortant du restaurant à me balader dans le quartier où de magnifiques et magnétiques fresques ornent les murs de la ville.
Mes chemins ont croisé Queens gardens et je me suis enfoncée vers Princess street et tout autour pour apprécier les œuvres de ces différents artistes venus du monde entier : ROA (Belgique), Pixel Pancho (Italie), Phlegm (UK), Natalia Rak (Pologne), Dal East (Chine), Mica Still (Nouvelle-Zélande), Sam Ovens, Andy et bien d’autres dont j’ignore les noms.
Mon incrédulité a été très grande et j’ai trouvé ces œuvres magnétiques, vivantes et interpellantes. Je ne sais si j’ai pu admirer les 28 œuvres murales. Mais je vais vous partager celles que j’ai particulièrement aimé.
La première œuvre fut celle du « chasseur chassé » (‘When the Hunter Becomes the Hunted’) créée en 2015 qui se trouve sur Broadway avenue. L’auteur Betz, artiste polonais dépeint une femme qui a été chassé avec des flèches et qui repose la tête parmi les fleurs et la terre. Comme un papillon à qui on a retiré une aile et qui se meurt.
Non loin de là se trouve une autre œuvre d’un enfant chassant les nuages et essayant avec son épuisette de les attraper. Et derrière une femme regarde les nuages avec des jumelles. Réalisme et rêverie ! La fresque a été créée par Fitan Magee un artiste australien. Le titre est ‘Chasing the Thin White Cloud’, au 149 Rattray Street.
Dans une autre partie du quartier je suis tombée nez à nez sur ‘Song Bird Pipe Organ’, de Phlegm, artiste anglais, au 12 Manse Street au Dunedin Musicians Club. Cette œuvre représente un organiste qui joue de la musique qui fait éclore des oiseaux natifs de Nouvelle- Zélande. Des orgues sortent des oiseaux de toutes les couleurs qui chantent. D’autres sont dans des cages et écoutent cette musique sûrement ensorcelante.Et puis il y a celui de Sam Ovens (Dunedin, Nouvelle-Zélande) qui parle aussi de musique.
Puis je me suis retrouvé devant le cheval dont le cavalier s’est endormi et rêve. Une passoire jaune sur la tête, une veste enserrée d’où s’échappent des fleurs bleues. Bien sûr puisque le titre de l’œuvre est “Riding Dreams” de Pixel Pancho, artiste italien. L’œuvre est au 365 Princes Street sur le bâtiment Chipmunks building. Cheval mécanique qui veut sauter l’obstacle de la porte et de son escalier en fer. Un monde chevaleresque mécanique !
Puis un aigle dont le titre est « Haast Eagle » (l’aigle de Haast- ville sur la côte ouest de l’ile du sud) réalisé par DALeast (Chine) se trouvant à 5 Stafford Street. L’œuvre est noire de chez noire et montre la férocité de cet animal capable de voler un bœuf.
Il contraste avec le pingouin aux yeux jaunes qui crient pour faire venir sa femelle juste à côté de lui. Et lui parler d’amour.
Et celle un peu magnétique ou psychédélique de cet homme « Human robot » qui attrape des humanoïdes qui grimpent le long des branches et des racines grimpantes d’un arbre vert. Pas très gai cette œuvre de Phlegm et PixelPancho. En tout cas elle me fait peur. Elle représente trop notre monde déshumanisé. Elle se trouve à Thyme building, 5 Stafford Street.Et cette fresque qui m’a fait rêver et revenir dans les contes de mon enfance. Cette œuvre se prénomme « Mural » créé par Filipa Crofskey. Il se trouve sur le mur derrière le théâtre Playhouse sur Albany street. Et là j’ai passé un temps fou à m’imprégner des différents contes que l’on pouvait retrouver comme le conte de l’oie, la princesse au petit-pois sur son lit à baldaquin, Pinocchio, la bonne fée de Cendrillon, le roi lion, le lapin et son horloge de Lewis Caroll dans Alice aux pays des merveilles et tant d’autres. Je vous laisse à votre imagination.
Et ce tableau réalisé par plusieurs artistes Sean Duffel (Nouvelle-Zélande), Dager (Nouvelle-Zélande), Harley Jones (Nouvelle-Zélande), Sean Duffell (Nouvelle-Zélande), Mica Still (Nouvelle-Zélande), Bongo (Nouvelle-Zélande), Be Free (Australie), Trust Me (Nouvelle-Zélande), Rame (France) qui montrent du doigt une direction et une voiture bien chargée qui part vers des sites mexicains ou aztèques et finit par un homme loup.Et la fresque noire et colorée rose mauve avec les loups ou bien des chiens sauvages en meute qui suivent le mâle dominant le long d’un mur, œuvre de Mica Still (Australie). Ces chiens loups sont extraordinaires dans leurs mimiques entre le vert qui lèche le rose dominé par le vert. Ce méli-mélo de chien qui s’imbriquent les uns dans les autres, assis, debout, couchés, volant dans les airs et tournent la tête tantôt à droite, tantôt à gauche. Comme chantait Reggiani « les loups sont entrés dans la ville ».
Et puis celle de ce monsieur cravaté avec un nœud papillon réalisé par Aroha Novak & Guy Howard Smith (Dunedin, Nouvelle-Zélande) qui vous regarde passer.
Et puis quelques autres qui par les couleurs ont attiré mes yeux. En particulier celle du refus d’oublier l’atrocité de la bombe des morts à Christchurch lors de l’office dans la mosquée. « We forget not » avec l’image du premier ministre qui était venu honorer les morts. Car il faut savoir que l’assassin était de Dunedin.
Celle nommé Snappers 18 qui fait froid dans le dos et rappelle les pires moments de Belfast ou du monde hitlérien.
Et pour finir cette fleur au chapeau qui a dans ses feuilles une dague et porte en signe d’équilibre le yin et le yang. Quelle signification ce couteau ? Je ne sais.
Et puis je vais terminer par ce passage clouté qui est fait de mains en forme de conques ! Rêvons, rêvons semblent dire ces mains ! Et la très belle baleine du port qui nous porte vers d’autres cieux !
Mars 2020.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=yH1hWf0vb90
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