Finir un dimanche après-midi au jardin du musée Albert-Kahn est une réjouissance des sens. Il a fallu attendre bien longtemps pour revoir ce jardin favori où je me suis souvent promenée.
Eh avis aux amateurs, ce dernier vient de rouvrir avec la journée du patrimoine et l’on peut errer à travers ce magnifique jardin où tous les styles se côtoient.
Je n’avais qu’une envie pour ma part, c’était de revoir le jardin japonais, les maisons de thé telles que l’on peut les découvrir dans les jardins zen au Japon et surtout le pont rouge dont j’avais l’image en mémoire.
Eh bien me voilà reparti dans ma zenitude malgré la foule !
Un petit tour et puis un deuxième !
Le jardin était très verdoyant, jaunissant ou rougissant selon les arbres. Un début d’automne avec des fleurs mauves, des arbres avec des oranges trifoliolées (citronnier de Corée), des petites baies jaunes oranges et rouges de buissons ardents. Des décors de bambous qui rompent la monotonie et cassent les différents décors du jardin.
Le plus important pour moi c’était de déambuler dans le jardin japonais, lieu où nous nous rendions en famille, ma mère, Pierre et moi-même. Lieu que j’ai adulé et que j’ai retrouvé avec un grand plaisir.
Vous êtes accueilli par une fontaine où trône un chien ou plutôt un renard qui regarde les grappes de raisins qui longent la maison. Clin d’œil à La Fontaine ?
Puis vous entrez dans le jardin japonais, par une porte en bambous, de grandes lanternes, où l’on dépose des lampions, vous font face ainsi que la maison à thé où un liquidambar rougeoyant vous regarde et irradie de ses couleurs.
Un dragon fait face à vous et garde la maison de thé.
Un endroit que je trouve reposant est celui de la rivière sèche avec les galets qui forme une sorte de fond calme et apaisant. Il finit sur un dôme de galets de forme circulaire comme si un cairn était monté en forme arrondie. La forme des galets fait une sorte de tableau – un mini rocher, entouré de galets à plat et en épi. On dirait la terre et la mer avec ses remous. Ou un cœur qui bat. On dirait le jeu de l’eau qui coule tranquillement ou bien qui affronte les roches, s’y heurte et repart pour couler à nouveau doucement.
Et entre deux un bout de rivière clapote et les arbres se reflètent dans l’eau. Toute la magie de l’enfance est là !
On atteint alors le pont japonais rouge qui enjambe un petit lac où des carpes grises, oranges ou rouges nagent et se pavanent. De grosses pierres permettent de retourner vers l’autre rive. Je me suis assise à cet endroit pour regarder ce site apaisant et flamboyant ; regarder les arbres et les bambous qui poussent autour et apprécier les couleurs rouges qui pointent le bout de leur nez. Le pont rouge était le point d’attraction du lieu où tous se prenaient en photo comme les japonais adorent le faire sur un lieu connu. Il y a aussi cet arrondi autour d’un arbre, fait de pierres, qui donne l’impression d’une piste de vélodrome ou d’être dans l’espace entouré de comètes. Une forme de vertige vous prend et vous étreint.
Et puis j’ai adoré regarder à travers les espaces des lanternes et admirer la pureté des formes du pont.
Je me suis assise sur des galets pour me réchauffer au soleil et profiter des derniers rayons de la journée. Regarder les poissons – carpes nager, gober et se faufiler les unes contre les autres à la recherche de quelque chose à manger.
Et je me suis purifiée devant ce rond d’eau dont un filet s’échappe et file vers le lac pour y rafraichir et régénérer l’oxygène des poissons. Un monde reposant malgré la foule.
J’ai continué mon chemin pour rejoindre les grandes forêts des Vosges et les vergers de poires et fruits divers. De là on pouvait admirer la serre pas encore ouverte mais repeinte comme neuve et vierge offrant ses vitres à tout quidam.
Avant de continuer plus avant dans le jardin je me suis arrêtée au petit musée qui présente des photos d’Albert-Kahn. Photos de voyages à travers le monde et un clin d’œil m’a amusé car un panneau présentait des photos de Mongolie. Voyage que j’ai réalisé en été 2018. Il y a aussi un tableau qui représente la carte du monde à plat et a pour objet de voir où Albert-Kahn s’est rendu et a effectué des photos en noir et blanc et des films muets.
Et puis je suis entrée dans les forêts de bouleaux qui m’ont rappelé la Russie ; les grands cèdres qui m’ont projeté au Liban ; les pins qui parlent Vosges mais aussi Canada ; les grandes fougères qui grignotent le sol et le font disparaitre. Et les conifères et leurs fruits pointés en l’air tout roux.
Puis retour par le jardin potager ou fruitier, où une roseraie nous présente des roses et retour vers la serre.
J’ai fini ma balade par le jardin anglais avec sa grande pelouse verte et surtout ses rochers bordés d’une rivière sinueuse.
Un bon moment dans un week-end studieux.
Lien : http://albert-kahn.hauts-de-seine.net/
6 Octobre 2019
Quel plaisir de revoir ce jardin japonais que j’ai bien connue enfant, habitant tout près… Merci pour ce partage !
J’aimeAimé par 1 personne