Eh oui un petit tour d’hélicoptère pour aller sur le détroit qui sépare l’ile de Vancouver et la terre qui forme la British Colombie.
Ce n’était pas prévu et cela fait partie des joies du voyage qui permettent de découvrir des lieux de manière impromptue et terriblement palpitant.
Nous devions aller sur les glaciers de l’ile de Vancouver mais la météo étant très venteuse nous sommes partis vers le Mont Albert et le pic Algard. Nous avons survolé des iles et des fjords extraordinaires pour terminer le survol du pic et revenir se poser sur l’ile avant de rejoindre Campbell River.
Je me suis incrustée dans une famille de Victoria qui fêtait un anniversaire avec leur père. Et vive l’incruste car je ne l’ai pas regretté même si j’étais au milieu.
Me voilà rendue à l’aéroport de Campbell River – petit aérodrome où juste à côté se trouve l’endroit où décolle les hélicoptères. Le mien sera rouge et blanc – couleur que j’adore – ça commence bien.
Nous déposons tous nos papiers dans le cockpit et allons prendre nos places avec nos appareils photos. Car il ne faut pas perdre une miette de cette expérience ! Une fois les consignes de sécurité expliquées et harnachés à nos ceintures le décollage se fait sans encombre.
Nous survolons Campbell River qui s’étire devant nous et nous montre sa platitude face aux montagnes qui se profilent devant nous.
Puis nous bifurquons sur notre droite pour traverser la mer et rejoindre les différentes iles de Cortes et Redonda puis s’approcher des montagnes de la Colombie britannique. On passe le détroit de Géorgie sans encombre et on peut apercevoir la largeur du détroit et du channel qui coupe l’ile de Vancouver du reste de la British Colombie.
La couleur de l’eau est bleu foncé et on voit dans le fond les montagnes qui font jour dans le fond. On survole des iles habitées ou pas ; des étendues de forêts de pins bien verts et l’immensité ressemble à un champs parsemé d’habitations clairsemées de prairies vertes pomme. On peut admirer du ciel les fjords, les ports les plages de sable qui longent la côte et les minuscules îles qui prolongent la terre par-ci par-là. La terre s’élève petit à petit pour former des montagnes hautes qui encerclent les fjords.
La brume et les nuages font leur apparition et renforcent l’aspect irréel de ce que nous pouvons voir. Je suis captivée par ces fjords, des ilots et cette verdure digne de la Sibérie. Mais nous sommes au Canada et la nature est presque identique.
Nous continuons notre traversée et voyons des bancs de bois bien alignés qui glissent sur la mer et qui sont surement tractés par un bateau. Le contraste entre la couleur du bois et le gris acier de l’eau fait ressortir sa grandeur et la flottaison de cette cargaison. Impressionnant le m3 de bois glissant sur l’eau.
Les montagnes de fjords se font de plus en plus hautes et on a l’impression que notre hélicoptère va les toucher. Juste une impression ! Sur certaines iles les arbres ont été coupés et des clairières font jour. La main humaine est passée par là !
Et on s’approche enfin de la montagne et du mont Algard. On peut voir le haut du pic enneigé qui fait surface à travers les nuages qui l’entourent. Une échappée qui le rend encore plus inatteignable. On peut distinguer les nombreux pics et puis demi-tour car le vent devient plus violent. Nous ne voulons pas nous retrouver emporter et balayer par le vent et devoir dévisser.
Le pilote nous dirige à nouveau vers les fjords. Nous nous approchons des ilots et pouvons voir le vert azur qui borde les côtes sablonneuses. De petites îles font leur apparition dans ce monde bleu et vert. Des barges de bois les longent et font de longues colonnes tordues.
Puis nous entrons dans des lagunes avec de minuscules zones de sable blanc. Un paradis sur terre. Je suis interpelée par les différences de bleu et les dessins que la nature forme.
Un cœur de roches se déploie devant nos yeux éblouis : roches, pins, mer bleu azur sur une mer bleu foncé.
Et puis le pilote décide de se poser et nous longeons une côte faite de plages de sable gris blanc où les vagues lèchent le sable. Les sapins sont à même la plage. Tout doucement nous nous posons sur un promontoire de sable et sortons du cockpit. Le retors continue de tourner et nous filons en baissant la tête. L’endroit est juste paradisiaque : une plage rien qu’à nous ; un site où l’herbe folle verte pousse proche du sable et de la mer ; des morceaux d’arbres parsèment le sable poussé surement par les vagues et les courants ; les sapins plongent directement dans la mer ; et le soleil nous irradie. Waouh quelle expérience !
Nous découvrons l’autre côté avec des mini galets et surtout du sable plus grossier où les troncs d’arbres devenus blancs sont enracinés dans le sable. Un arbre s’élance vers le ciel mais il semble brûlé par le sel. Par moments j’ai l’impression de me retrouver devant des paysages du lac Baïkal en Russie ou bien Khövsgol en Mongolie. Cette impression de bout du monde où la nature est rude et où cela fait penser à un désert hostile et froid. Mais le paysage est grandiose et je regarde encore ces branches allongées sur le sable et celui piqué dans le sol. On dirait un bateau échoué. Et puis ce lieu doit être imprégné des esprits ou bien chamanique car des drapeaux tibétains ornent les troncs de deux arbres.
Le sous-bois rafraichit et donne envie de s’y promener. Aussitôt dit aussitôt fait. Et on peut voir émerger la plage avec les vagues en contre-jour des pins. On se croirait sur une plage du bout du monde idyllique et paradisiaque. L’eau ici est froide et ne se prête pas à la baignade.
Nous redécollons et découvrons les paysages bleus, verts, gris du sable, collés aux pins qui forment une barrière infranchissable. Puis l’eau fait illusion comme un mirage frétillant formant des vagues internes turquoises, des boucles qui se jouent de nous. Et nous voyons les montagnes du mont Mac Bride devant nos yeux.
De retour sur la terre ferme nous sommes encore époustouflés de ce que nous venons de vivre. Hélas il faut déjà repartir pour reprendre un avion et revenir sur Vancouver.
Quelle belle expérience. Un moment que l’on n’oublie pas et je remercie la compagnie 49th North helicopters.
Lien : https://49northhelicopters.com/
Mai 2019.
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