En ces jours de grande tristesse qui nous étreint à Paris, avec l’incendie de Notre Dame, je repense à la visite effectuée en avril de cette année à la cathédrale de Palma et celle que j’avais effectuée il y a deux ans en ce même endroit avec la même émotion.
De quelque endroit que l’on se trouve de Palma et pour peu que l’on soit perché sur une colline, la cathédrale apparait dans toute sa splendeur et sa masse. En même temps elle est légère et arquée. On ne peut pas la manquer.
Entrer dans cet édifice est impressionnant. La taille vous écrase et vous enveloppe de sainteté. Les couleurs provenant des vitraux rendent à la cathédrale une beauté incandescente et font qu’elle devient humaine. Elle a été créée pour et par les hommes.
L’histoire dit qu’elle fut d’abord mosquée puisque les Arabes étaient sur l’ile depuis 902. En 1229 Jacques 1er conquit l’ile et la mosquée fut transformée en chapelle dédiée à la Vierge Marie par l’évêque Ramon de Torella. Il fallut trois siècles pour construire la cathédrale qui souffrit d’un séisme en 1851. Puis Antoni Gaudi de 1904 à 1914 restaura l’intérieur de la cathédrale. Et surtout la chapelle du Saint Sacrement a été entièrement revue par l’artiste majorquin Miquel Barcelo.
Comment des hommes ont pu construire des architectures pareilles… comment ? Cela m’a toujours impressionnée comme pour les pyramides d’Egypte.
Sa hauteur impose et surtout les piliers qui la soutiennent vous écrasent.
Mais le soleil qui passe à travers les vitraux dont les cinq rosaces irradient le bonheur, la souveraineté de Dieu et rend la pierre plus douce à nos yeux. Lorsque cette dernière n’est pas léchée par le soleil elle est grise, triste et imposante voire austère. Les rosaces représentent l’étoile du Christ ressuscité.
Mais les différents vitraux qui la compose varie en intensité et surtout lui donne une beauté immense. La luminosité des vitraux recrée le climat d’une Jérusalem céleste dont la lumière n’est autre que le Christ lui-même.
Ce que j’ai adoré c’est l’autel et surtout la salle à côté où il a été représenté la chapelle du Très-Saint-Sacrement.
L’autel, lui a été revu par Antoni Gaudi à la demande de l’évêque Père Joan Campins. Ce dernier voulait que l’autel rassemble tous les prêtres dans le chœur et que les trois nefs soient à la disposition des fidèles. Gaudi plaça le maître-autel au centre de l’abside et installa autour des stalles du chœur, accessible à tous. Et puis Barcelo lui créa la chapelle du Christ ressuscité avec un tabernacle. Elle célèbre l’Eucharistie et la résurrection du Christ. Et elle recrée la multiplication des pains et des poissons et le signe des Noces de Cana. J’ai adoré l’endroit empreint de naïveté et de compréhension simple du message du Christ. Et puis les dessins sur le mur sont explicites : Le Christ au centre de la Chapelle ; les palmiers métaphore de la protection du Christ ; Les pains et les poissons.
Dans cette chapelle on peut tirer des petits papiers où sont écrits des phrases du Christ. Je l’ai fait et vais vous partager le message tiré : « Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent ». Je l’ai gardé en mémoire
Mon œil a aussi été attiré par l’endroit agrippé au mur où les chœurs venaient chanter. Tout est d’or massif et dans la partie basse cela représente la vie religieuse.
Et puis pour revenir à la vie normale, on passe par le cloître qui ramène à la lumière du jour et à la vie, tout court. Endroit simple mais reposant où des orangers poussent dans la tranquillité du lieu.
C’est un beau moment de communion où je n’ai pas résisté, comme à mon habitude, à mettre des bougies à ceux que j’ai aimé et disparus et ceux que j’aime parcourant encore un chemin de vie avec moi.
Palma, Avril 2019.
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