Le jardin Sun Yat-Sen à Vancouver


Je ne sais pourquoi ce jardin chinois se prénomme Sun Yat-Sen mais je vais trouver l’explication. C’est un endroit de tout repos au centre du quartier chinois de Vancouver.

Pour le rejoindre du centre-ville il faut passer par le quartier des premières nations où les hommes et femmes vivent et sont suivis par des thérapeutes. Ces derniers se droguent, sont déphasés et vivent le cauchemar. Dans la rue ils déambulent, parlent tout seuls ou bien sont regroupés sur les trottoirs. Je dirais que j’ai eu un peu des craintes à marcher dans ce coin que j’avais déjà entraperçu en bus et qui ne m’avais rien inspiré de bon. Mais m’y voilà à pied, sous la pluie, qui n’arrête pas et le gris du ciel plombé comme ces gens le sont. Bon j’en oublie mes préjugés !

J’ai adoré, en passant par les rues, les fresques peintes sur les murs qui parlent des « amérindiens » et de ces nations spoliées par les canadiens et les européens.

Passer par le quartier chinois est assez étonnant quand on arrive à pied du vieux Vancouver au style industriel. Tout d’abord on peut voir les noms inscrits en chinois, les boites électriques rouges avec les tigres rouges dessinées et les drapeaux tendus avec des pandas noirs et blancs. On est bien en Chine, tout est là pour vous le faire savoir ! Il faut dire que la communauté chinoise est très importante à Vancouver. Mais on ressent le fait d’être en Chine. Les immeubles parlent d’eux-mêmes avec les écritures en chinois, les drapeaux et l’art de la Chine des années 1900. La population chinoise est arrivée depuis longtemps à Vancouver.

Un petit retour sur l’histoire : Des immigrants chinois ont travaillé dans les principales industries de la Colombie-Britannique bien avant 1886, date à laquelle Vancouver a été incorporée en ville. Ils étaient présents dans les régions aurifères, dans les mines de charbon, les scieries ainsi que dans l’industrie alimentaire. Entre 1881 et 1885, pas moins de 10 000 Chinois furent engagés pour construire le Canadian Pacific Railway, le chemin de fer canadien. Un peu comme aux Etats-Unis. Ils ont été rejetés voire enfermés dans des camps pendant la deuxième guerre mondiale.

C’est surprenant de calme dans ce coin de rue et cette place encadrée d’immeubles. Il y a d’abord l’entrée du musée et du jardin privatif. Et puis un peu plus loin celui du jardin public avec la statue en mémoire de Sun Yat-Sen qui vécut de 1866 à 1928.

Ce jardin dans sa complétude a été finalisé en 1986 pour l’exposition. Il a été construit avec l’aide des maitres de l’art des jardins de Suzhou en Chine. Les plans du Jardin du Dr Sun Yat-Sen sont l’œuvre de MM. Joe Wai et Don Vaughan. Jardins si connus par la beauté, réalisés pour la méditation et le repos de l’âme. La construction a pris un an et tout est venu de Suzhou comme les tuiles cuites, le bois. Seules les plantes ont été localement préparées et importées dans le jardin. Un travail réalisé entre deux cultures, deux mondes !

Pourquoi Sun-Yat-Sen ? Tout simplement cet homme symbolise le renouveau de la Chine tant économiquement, culturellement mais aussi diplomatiquement. Sun Yat-Sen est venu à plusieurs reprises à Vancouver.

L’endroit privatif est un musée où un certain nombre d’activités sont réalisées tout au long de l’année.

Mais entrons dans ces deux jardins tout en continuité et en harmonie !

Ma visite a commencé par la partie publique en entrant par la porte en forme arrondie qui permet de rejoindre le lac et les pavillons aux toits chinois relevés sur les pointes comme pour atteindre le ciel. Chaque plante a été choisie pour sa valeur symbolique, et on peut profiter de la grande variété de sa flore : bambous, saules, azalées, érables, magnolias, etc.

Beaucoup de très belles fleurs vous accueillent et surtout ces fleurs roses voire violettes qui pendent des branches font des guirlandes arrosées par la pluie et les gouttes d’eau. Sorte de glycine mauve rose pâle. J’ai trouvé cela très beau. Une grande mosaïque représentant les signes du zodiaque vous accueille devant l’entrée. Et dans le fond on pouvait voir le mur d’enceinte qui coupait en deux le jardin entre le public et le privé. On se serait cru à Suzhou malgré les immeubles ou gratte-ciels d’habitations qui bouchaient la vue dans le fond. Mon admiration a été sur les balustrades travaillées et peintes en rouge qui ornaient les murs avec les fenêtres carrées qui donnaient chacune une vue sur le jardin privé. Les fleurs de rhododendron roses rendaient sous la pluie un contraste encore plus fort. L’eau martelait l’étang et le ciel gris transférait sa couleur vert gris à l’eau du lac.

Les fleurs de pommiers rendaient l’endroit encore plus joli et poétique. On aurait voulu s’asseoir et méditer, regarder la vue mais la pluie était là et rendait la chose désirée difficile. Le vert des arbres était vert pomme et contrastait avec la blancheur de la chaux sur les murs. Et au bout du chemin on pouvait voir, de plus près et à travers l’ouverture du mur, en forme de cylindre marron foncé avec des dentelles, rendant transparence, le côté privatif et la maison chinoise, de la dynastie des Ming.

Et là je suis partie à la découverte de cette maison. Des pavillons différents, des meubles de l’époque Ming, De très jolis vases en porcelaine chinoise colorée, des portes en vitrail et en bois de rose travaillée, des paravents en soie brodée de jolies roses et de papillons, des fenêtres carrées donnant sur des bambous et des lampions.

Des cours où l’on pouvait s’asseoir sur des bancs de bois, des vélos chinois où des plantes égayaient le tout et regarder les bonsaïs pour le repos. Et puis cet endroit magique pour moi qui laisse la possibilité de regarder les deux jardins. Cet arrondi de bois dentelé qui offre la transparence. Et le travail du bois où s’incrustaient des chrysanthèmes et des trous dans le bois permettant de voir à travers.

Et le rocher au milieu du jardin avec le pavillon chinois. Je me serais cru à Suzhou parmi les magnifiques jardins visités en 1992. J’en garde toujours un regard et un souvenir émerveillé. Le temps laissait juste penser que nous étions en octobre faisant ressortir les couleurs des plantes et des fleurs. Et enfin le bureau de Sun Yat Sen avec la cage aux oiseaux si typique de la Chine.

A vous d’aller vous y promener. Un grand moment de sérénité vous attend et une tasse de thé à déguster finalisera le voyage dans ce monde chinois.

Paris Juillet, Vancouver Mai 2019.

Lien vers le site : https://vancouverchinesegarden.com/

 

Catégories :Amérique du Nord, Canada, Non classéTags:, , , , , , , ,

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