Par un matin de novembre ensoleillé, sur Barcelone, et par une atmosphère tranquille, je me suis fait un grand plaisir de visiter le palais Güell réalisé par Gaudi.
Il y avait bien longtemps que je n’étais pas allée à Barcelone et j’en avais oublié toutes ses beautés !
Quelle ne fut pas ma surprise, de loger en plein cœur de la ville, proche des ramblas et de découvrir que juste à côté se trouvait le palais Güell.
Je me suis alors précipitée pour visiter ce lieu si insolite comme savait en créer Gaudi.
Alors à la conquête de ce palais et de ses merveilles … Ouvrez grand vos yeux vous ne serez pas déçus !
Il faut savoir que Eusebi Güell, industriel, homme politique et mécène fut le principal client de Gaudi.
Le palais Güell fut construit entre 1886 et 1890 et fut la maison de ce mécène. En 1945 sa fille Merce Güell Lopez céda la maison au Conseil de la province de Barcelone et en 1984 elle fut inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce palais est un conte fantastique qui vous entraîne dans les rêves les plus étranges et fous que l’on puisse un jour croiser en matière d’architecture de l’art moderniste à Barcelone.
Tout commence par les caves et les écuries qui se trouvent sous la maison et qui la maintiennent. On se retrouve dans une chapelle de pyramides tronquées, de colonnes et de chapiteaux qui soutiennent la maison. C’est un dédale magnifique où les briques apparentes donnent un relief impressionnant. Deux têtes de chien en fonte sont là pour pouvoir attacher les chevaux et donnent une ornementation à la salle. Cela permet à la maison d’être à l’abri de l’humidité, de respirer et d’évacuer l’eau de pluie.
En remontant on passe par les portes de l’entrée du palais : quand on les regarde à contre-jour elles ressemblent à des dentelles ciselées en fer forgé. Ce sont des arcs caténaires ou sorte de parabole. Un magnifique travaille qui vous laisse ébahi !
Puis on est happé par l’escalier qui attire vos yeux et surtout les vitraux rouge et jaunes d’où émergent des petites roses en fer forgé. Un travail de dentelle là-encore. Puis la visite continue pour atteindre par un grand escalier le premier étage. Le plafond qui vous surplombe est réalisé en eucalyptus. Il est surmonté, entre chaque caisson, de fleurs en fer qui donnent l’illusion, d’avoir au-dessus de soi des roses.
Mais là ne s’arrête pas le miracle. Il vous emporte vers une chapelle, avec un orgue qui joue toutes les heures. Ce lieu-dit le salon central coure sur deux étages en hauteur, s’ouvre sur des chambres et est surplombé par une coupole. Des différents étages on peut visualiser le salon et en jouir. Tout le décor est en trompe-l’œil pour éviter de se trouver écrasé par la hauteur et la solennité du lieu. La chapelle peut être fermée, à tout moment, par les deux grandes portes en écailles de tortues où sont peints six panneaux par Aleix Clapés. Mais deux portes en laiton ciselées ferment la chapelle aux yeux de monsieur tout le monde. Tout ceci a l’art de vous faire sentir, que vous humains, êtes bien petits face à Dieu et l’endroit est juste incroyable et resplendissant. La coupole laisse filtrer la lumière et on dirait avoir devant les yeux la voie lactée. La pièce peut paraître sombre mais les lampes, à plusieurs niveaux, sur les murs éclairent suffisamment pour ne pas vous faire fuir en courant.
Je ne décrirais pas les salons alentours qui sont remplis de merveilles tant sur les boiseries que les cuirs de Cordoue travaillés. Je vous laisserais admirer les photos.
Je vous ferais jouir des fenêtres du salon qui donnent sur la cour de l’immeuble où le travail, là encore, ciselé de la fonte, du carrelage bleu et des sortes de gouttières en carreaux marron clairs et plus foncés rendent une harmonie des plus incroyables. On dirait des gargouilles de la cathédrale revues et corrigées à la mode Gaudi.
Mais cela n’est pas fini, en montant dans les combles avant d’atteindre le toit extérieur, on a une vue sur les vitraux bleus, mauves, jaunes, roses découpés de façon aléatoires, tout en dégradé, qui jouent sur la lumière traversante et renversante vers le salon. Et surtout on peut voir la coupole et les arches ou archivoltes paraboliques qui entourent et soutiennent la coupole. Un travail d’architecture imprenable.
Et enfin, on atteint le toit avec une vue sur Barcelone mais surtout un lieu insolite avec les capuchons des cheminées. Ces cheminées sont les plus fantasques et fantastiques les unes que les autres. On pourrait croire que des hommes se promènent sur le toit avec des chapeaux et des robes qui servent aux derviches tourneurs. Toute la créativité est là et si vous regardez bien vous trouverez plein de rêves à accomplir : tout d’abord le matériau utilisé de couleurs différentes et toutes en harmonie ; des chapeaux pointus mais aussi coniques ou en formes hexagonales ; certaines ressemblent à des cornets de glace tortillés, d’autres à des boules vertes comme si des pommes étaient empilées les unes sur les autres ; d’autres sont entourées de cordes en faïence et un joli petit lézard marron foncé se laisse glisser sur l’une des cheminées noire et blanche ; une autre orange avec des pointillés bleus s’élance vers le ciel ; ou d’autres restées en briques pures se démarquent à nos yeux ! Et puis la plus marquante est celle de la coupole surplombée par une chauve-souris et la rose des vents. Elle fait paratonnerre ! Et puis ces magnifiques cheminées sont visibles de la rue et du simple passant. C’est une danse des cheminées et une terrasse des merveilles.
Lorsque l’on ressort et que l’on regarde la façade de la rue – celle-ci est vraiment sévère et ne donne pas à rêver ! Et bien détrompez-vous, entrez et le rêve commence !
J’adore cet endroit et je vous le recommande chaudement. Un lieu magique et plein de découvertes où il fait bon flâner.
Novembre 2018
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