La Birmanie


Tout commence par une histoire d’éléphant aux grandes oreilles qui écoute le monde et ses soubresauts. Tout continue sous le règne de Ganesh qui se partage entre l’Inde et la Birmanie.

Ganesh Dieu du Bonheur qui parcourt le monde bouddhiste et hindouiste comme moi je le parcours depuis quelques années. Ganesh qui protège mes voyages et mon âme. Ganesh qui me fait découvrir un nouveau monde. Ganesh qui m’embrasse et embrase mon cœur, me fait découvrir un monde de  pagodes et me ramène à mon Inde première.

Comme Bouddha qui me fait voguer de régions en régions, traverser des continents, et dont les pieds aux 108 vies, appelées Padoukas en Inde ou au Népal, ravissent mes jours et mes nuits, mes songes ; m’apportent sagesse, calme et douceur.

La Birmanie fut un émerveillement, une révélation et un prolongement de l’Inde.

Ce voyage avait une suite logique dans la recherche du Bouddhisme.

On y retrouve les temples, les monastères mais ces derniers s’allongent et s’élargissent en leurs bases. Ce pays est bien le pays des 1000 pagodes dorées, de briques, de pierre, de marbre.

Où que l’on se trouve une pagode est là à se mirer dans la ville, les nuages, la nature…

Une pagode qui reflète l’histoire de ce pays, des rois qui ont vécus et trépassés, des gens qui comme à Kakku ou Pindaya ont voulu honorer Bouddha.

 

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Bouddha qui est présent partout dans la douceur des birmans, qui tout sourire vous regardent, vous expliquent leurs vies et leurs désirs de changement.

Bouddha qui offre dans ses pagodes ses pieds aux 108 histoires.

Bouddha qui m’a offert de comprendre pourquoi le chiffre 108 : 108 vies antérieures, animales, végétales, humaines jusqu’à l’atteinte du nirvana.

Pourquoi honorer Bouddha à travers le chiffre 108, allumer 108 bougies au Népal pour le remercier.

 

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Il m’a fallu attendre la Birmanie pour comprendre la symbolique du 108.

Quels chemins parcourus depuis ces prières et honneurs aux 108 bougies faites au Népal.

Cinq années où j’ai parcouru l’Inde et où rien ne m’a été révélé à ce sujet. Malgré ma curiosité en éveil. L’éveil s’est fait à Bagan.

Il m’a fallu découvrir à travers les sourires, les faces colorées de Thanaka, comprendre ce que la compassion veut dire… jusque dans les gestes, la douceur du monde birman.

 

Les sourires qui ont martelés tout mon voyage, qui ont inondé de soleil mon voyage et qui ont enserré mon cœur d’un étau pour me dire de revenir et de me souvenir de ce beau pays aux mille pagodes et mille sourires.

Un pays de douceur tant par les pagodes aux bases larges comme pour accueillir tous les meilleurs du monde et Dieu sait qu’ils en ont ; pour recueillir les voyageurs qui se reposent en son sein et surtout un bien-être, une bonté et une joie presque extatique.

Des pagodes qui jalonnent ce pays et qui ravissement mon cœur et mon âme, qui font oublier les misères du monde, les remords, les méchancetés et barbaries qui peuplent le monde, les oublis, les ratages de la vie… ; Bagan en est l’extrême expression. Une plaine entourée par le fleuve Irrawaddy, parsemée de pagodes petites, grandes en brique, d’or ou de marbre. Une plaine où le soleil au coucher incendie le monde de pagodes et d’ombre.

Cette plaine où la vie s’ébruite autour des pagodes ; où les moines parcourent champs et pagodes dans l’écheveau de leurs rites et du boulier du prêtre qui égrainent chaque boule ; où les paysans labourent les plaines avec leurs bœufs et où les caprices de la mousson ou de la chaleur font la roue des saisons et les cycles de la vie tout court.

 

Je ne peux penser à ce pays sans cette terre rouge-ocre si riche où les pagodes jalonnent et fleurissent les villes et les campagnes comme des plots plantés qui tracent la route vers le nirvana ou bien vers l’atteinte du Mont Meru. Le chemin est long au vu du nombre de pagodes sillonnant le pays. En faire le tour prend une vie ou plus et vous rend humble à chaque génuflexion imposée pour honorer Bouddha.

Terre rouge qui offre ces richesses aux vendus, dictateurs qui gouvernent ce pays, et qui dilapident ce pays comme on éventre un mouton.

Terre rouge de tous ces hommes qui luttent avec leurs corps et leurs idées pour défendre ce mot et ce concept Démocratie. Terre rouge qui n’est que le sang de ces hommes morts depuis des décennies et qui rougissent la terre de ce pays.

Et puis dans ces pagodes on y rencontre le bonheur, un sentiment flou qui ressource avec les parapluies et le vent qui s’engouffre et fait chanter chaque goutte de pluie. Juste un enchantement.

Des mélodies et des mélopées du vent dans les parapluies des pagodes et le son des clochettes en forme de feuilles qui virevoltent et chantent, envoutant l’âme du voyageur que je suis.

On dirait des gouttelettes de sons qui tintinnabulent, virevoltent, dansent, se cognent et font un bruit de fond enchanteresse et qui retient l’attention de l’ouïe et nous font nous sentir entre deux eaux comme les pêcheurs du lac Inle, un pied sur la pagaye, l’autre en l’air, dans un équilibre précaire, entre le ciel et l’eau, entre la terre et le lac, entre deux mondes qui s’enlacent  pour s’embrasser et s’étreindre. Le soleil miroite dans ces gouttelettes en cuivre et rayonne.

 

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Tout en haut des parapluies se tiennent des girouettes qui donnent le sens de la vie et du cycle de la vie.

On dirait des couronnes ou des chapeaux allongés avec des boucles d’oreilles ! Tout semble irréel et tellement présent et féérique.

Quand je ferme les yeux et que je pense à ce pays aux mille sourires et aux mille pagodes je ne peux penser qu’à l’espoir naissant, grandissant, puissant comme un tsunami qui font naitre les élections de novembre.

L’histoire de la Birmanie se joue aujourd’hui sous nos yeux sans que les occidentaux ne s’en rendent compte et ne comprennent que plusieurs générations d’hommes, aspirant à la liberté, sont mortes pour leurs idées et pour ouvrir ce pays à un avenir meilleur. L’histoire de ce pays se joue depuis des décennies dans le sang et la douleur alors que le pays n’est que douceur. C’est un des paradoxes de la Birmanie : une junte militaire qui dirige ce pays et le pille ; alors que la population n’aspire qu’à la démocratie et au changement de régime.

Un peuple est en marche vers un avenir incertain. C’est un peu comme les marches de Mao à travers la Chine après la seconde guerre mondiale, qu’Aung San Suu Kyi mène aujourd’hui. Ouvrir son pays à la démocratie et pouvoir rendre la vie de ses condisciples plus belle et riche.

Une sorte de rouleau compresseur est en marche, qui je l’espère, ne sera pas arrêtée, par des dictateurs qui ne veulent pas lâcher prise et perdre leurs privilèges.

J’espère pour les Birmans que ce 8 novembre 2015 répondra à leurs attentes, que progressivement la démocratie se fera leur. Je crains la réaction des membres de la junte militaire.

Aujourd’hui n’a plus rien à voir avec 1988 ni 1998 mais rien ne dit que la chape de plomb ne se referme à nouveau sur ce peuple et ses aspirations.

Un mouvement de fond se joue comme il a pu se jouer auparavant. Il se joue au sein des militaires, comme il se joue dans la rue. La population est en liesse devant Aung San Suu Kyi. Le monde birman est en attente d’une grande intensité avec des espoirs qui je l’espère seront exaucés.

Je pense à ce peuple,  peu soutenu par la communauté internationale, qui rêve de changements, d’un autre avenir, de pouvoir vivre dans la dignité, de réaliser ses rêves et de pouvoir exploiter son pays, ses richesses pour bénéficier des recettes et améliorer son quotidien et son niveau de vie.

Je pense à ces pêcheurs du lac Inle, en équilibre, un pied sur une rame, avec leur filet en cône qu’ils plongent dans l’eau, ou bien les filets qui permettront au mieux de se nourrir ou de vendre quelques poissons sur le marché pour nourrir sa famille et améliorer leur quotidien. La Birmanie ressemble à ce pêcheur équilibriste, qui plutôt bien que mal, récolte le fruit de ses efforts.

Puisse que la démocratie comme dans cet équilibre précaire, se mette en marche vers un avenir meilleur et qu’un équilibre entre la junte et le parti de Aung San Suu Kyi trouvent un point en commun pour améliorer la vie du peuple birman, libérer les prisonniers politiques et redonner la voix au peuple.

Du fond de mon pays je pense aux Birmans, à leur douceur, pacifisme et calme, pour que l’avenir soit rayonnant comme les pagodes d’or (shwe) qui jalonnent ce pays.

 

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2015 – Décembre

 

Catégories :Asie, Birmanie Myanmar, Non classéTags:, , , , , , , , , , , ,

2 commentaires

  1. Très joli article ! On sent que la visite de la Birmanie vous a beaucoup touché et ce texte m’a ému à mon tour ! En tout cas cela me donne envie de découvrir ce pays !

    Aimé par 1 personne

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