Capo Verde, tout le monde en rêve…. Rien que le nom vous envahit de vert, de soleil et de chaleur. Mais aussi de voyages lointains, premier arrêt sur la route des épices et des Indes. (On y revient toujours !!). De grands voyageurs du 15e siècle s’y sont arrêtés pour découvrir d’autres mondes. Magellan qui a ouvert une nouvelle route maritime entre le Pacifique et l’Atlantique. On comprend mieux les risques pris à l’époque avec les bateaux contre les vagues et le fol océan ; et en particulier lorsque l’on part à la recherche des baleines et que l’on tangue comme des damnés.
Les îles qui la composent nous renvoient, en ces temps de froidure parisienne, à la chaleur, au vent, au soleil, à la mer avec ses reflets bleus turquoise, transparent, tirant jusqu’au bleu foncé. Mer qui se confond avec l’horizon bleu du ciel et se reflète dans ses nuages blanc. Le flux et reflux des vagues bercent le promeneur nonchalant qui rêve de sieste, de douceur, de caresses et de massages. Mais cela se mérite…. Le Cap Vert est éloigné tout en étant proche de l’Europe.
On rencontre à Sal ou à Boa Vista, une sorte de nonchalance, de farniente, de douceur de vivre…. On prend le rythme des locaux, les Cap-Verdiens. L’Afrique Noire est là et imprègne l’ile de sa lenteur, du temps suspendu, de ses couleurs locales avec les femmes costumées de boubous. C’est la contrée du « no stress ». Et en même temps, on en comprend mieux le terme de Saudade, cette mélancolie, nostalgie, qui entre en nous lentement, doucement mais surement. Cette humeur éveille un sentiment amoureux, de désir intense, pour quelque chose de perdu, ou quelqu’un que l’on aime et qui reste inatteignable.
Le vent qui vous entoure de son châle frais et protecteur, vous ensorcèle et vous rend fou. Il ouvre aussi à cette sensualité qui fait chalouper les corps et lentement les amènent à danser la bossa nova. Car le vent qui souffle, à longueur de journée, soûle et rend fou. Il vous fait perdre vos repères, transporte le sable sur votre peau, vous soulève, vous fait glisser vers d’autres lieux. Il vous fait naviguer dans d’autres contrées personnelles. C’est cela le miracle de ces îles de vous égarer dans un autre que soi et de vous faire vaincre cette solitude envahissante, terrifiante et tellement connue.
La musique comme les vagues font tomber les barrières, alimentent la solitude, assouplissent les corps, rendent les relations sensuelles et facilitent les rencontres de jour comme de nuit.
On comprend mieux aussi pourquoi la misère est plus acceptable au soleil. Les Cap Verdiens n’ont pas l’air malheureux. Ils ont tout sous la main. Les poissons à foison, les fruits délicieux, sucrés et la douceur du soleil qui lèche la peau comme le sel infuse les corps. La vie est rythmée par la pêche et l’arrivée des bateaux sur le mole, le long de la plage. Les femmes, toutes apprêtées et endimanchées, vendent les poissons, les nettoient, leur coupent la tête, et les mettent dans des seaux d’eau pour les vendre. On peut voir des rougets, des sardines, des thons décapités, ou des espèces de long serpent marron tacheté…. D’autres femmes viennent les acheter à la criée. Les enfants jouent devant les étales, dorment dans les filets de pêche, ou bien plongent, en hurlant, dans la mer bleu vert. Tout est coloré. La vie déroule son lent ruban qui se répète chaque jour de la même manière. La mer est le centre de la vie de ces îles.
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