« Le paradis est pour ceux qui savent attendre » proverbe swahili (Subira ufunguo wa peponi)
« Peut-être irais-je un jour à Zanzibar… » Rêvait Arthur Rimbaud en 1887
Et moi je l’ai réalisé en février 2017 !
Zanzibar, Zang el Bar, Zang le réglisse noir, Zinj, Royaume de Saba, l’ile aux multiples charmes et aux senteurs d’épices…
Terre noire des Perses, terre rouge fertile où les épices se sont développées, sur cette route en provenance d’Inde, tout résonne dans cette évocation comme un miracle de Dieu perdu dans l’Océan Indien.
Zanzibar a inspiré tous mes rêves et après avoir parcouru l’Inde je me suis envolée pour découvrir cette île aux couleurs exquises, aux essences multiples.
Le nom en lui seul me fait penser aux récifs coralliens, aux plages idylliques de sable blanc, aux coquillages et à une mer bleue, turquoise, verte aux reflets blancs dorés par le soleil brulant…. Un paysage de rêve, comme dans les dépliants touristiques ! Bien palpable pour le coup !
Cette ile donne le tournis par l’extravagance des senteurs, des parfums, l’euphorie des couleurs, des étoffes et des saveurs.
Je ne peux m’empêcher de sentir et appréhender les odeurs de clous de girofle si spécifique et qui me donnent mal au cœur, réglisse, vanille, anis, gingembre, cannelle, curcuma, cardamone, noix de muscade, comble de la suavité, qui nous fait tourner la tête. Bergamote, ylang-ylang, Aloé Vera qui font la richesse de nos parfums en Europe et habille les femmes et les hommes, d’une volupté extatique.
Elle ramène aux beautés sultanes, comme la princesse Salmé, ottomanes, perses, indiennes dans un mélange de peuples, de peaux et de parfums. Pas un membre de cette communauté ne peut contredire qu’il appartient à ce mélange de civilisations, de religions qui transpirent de ses pores et qui fait la particularité de ses habitants.
L’ile aux épices d’où remontent en nous les souffrances des esclaves, le commerce et la traite des africains noirs, ses morts et la monstruosité des Hommes qui les ont exploités, torturés, fouettés et tués.
Je n’ose imaginer les ports à l’époque coloniale, qui devaient grouiller de monde, d’odeurs, de sueurs, de peurs quant aux traversées en bateau pour rejoindre le « monde civilisé » et rapporter ses cargaisons d’épices, de draps, de parfums, de bois qui feront la richesse de l’Europe.
Tout invite à la luxure et luxuriance, dans le sens de gratitude de la nature, dans le don de cette nature par les arbres fruitiers, les épices et les poissons, mollusques, coquillages en tout genre, pour nourrir sa population. Tout tombe du ciel et parfois la débauche est là aussi – Reflet des temps modernes !
L’ile se prête aux rêves et lorsque l’on atterrit de nuit à Zanzibar les ombres, les labyrinthes des ruelles désertes et étroites, renforcent cet aspect déconcertant, envoûtant. En même temps on remonte le temps et l’on pourrait se croire déambulant dans le faste omanais, perse ou arabe, sous des volutes de tissus colorés protégeant les femmes des yeux des hommes et des sultans. On entend le froissement des étoffes légères, le frissonnement des pas des souveraines qui s’échappent des maisons et des regards aigus des hommes, l’érotisme sensuel des amours cachés. Tout prête à la volupté, à la sensualité, à la paresse, au délassement et la fluidité des corps !
L’exotisme à son paroxysme…. Vieux rêve des indigents européens que nous sommes !
Mais où est Zanzibar ? Où se cache cette île au nom magique ? Quelque part au niveau des tropiques ? Quelque part alanguit, échouée dans l’Océan Indien, proche du continent africain et de la corne de l’Afrique…
Allons-y et découvrons là !
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