
Alors là ce livre est une bombe sur un des grands écrivains français, Hervé Bazin et sa vie, sa relation avec sa mère décrite comme un dragon et tous les démons qui auront fait ce qu’il est.
Quel roman que la vie de Bazin – que de rebondissements et surtout que de faits cachés, disparus de nos mémoires et qu’il a fait disparaitre.
Ce livre est une enquête sur la vie de Bazin mais aussi sur le meurtre littéraire de sa mère mais aussi de sa famille.
Il se déroule comme une biographie de l’auteur à travers des recherches menées auprès de la famille, des archives à Angers et de la police pour retrouver le passé sulfureux de Bazin.
Légende d’une mère haïe de tous et surtout de Bazin qui deviendra un livre lu de tous les adolescents. Il fait partie des patrimoines littéraires imposés aux lycéens et qui est le cri de haine d’un adolescent vis à vis de sa famille et de sa mère en particulier.
Petit à petit Emilie Lanez remonte le temps et la jeunesse de Folcoche pour nous décrire son mariage à un homme plus âgé qu’elle qui lui donnera trois garçonnets dont elle ne sera pas éprise. Elle comblera par sa dote une famille qui vit au-dessus de ses moyens et comptera toute sa vie ses sous pour finir pauvre mais avec la maison de famille. Cette maison qu’elle donnera à son fils après moultes allers retours.
Trois enfants qu’elle laissera à sa belle-famille car on décide pour elle, la jugeant incapable d’élever ses enfants. Femme sans tendresse et qui s’épanouira réellement pendant les années passées en Chine avec son mari. Elle ira renifler ses habits chinois lorsque de retour dans la maison familiale elle aura le blues.
Car il faut être bien constitué pour supporter les frasques de Je »an-Hervé Bazin qui vole, fait des faux, passera une partie de sa jeunesse en prison ou en hôpital psychiatrique. Plusieurs fois interné, condamné et passant sa vie à changer de lieux et de vies. Il en fera baver à ses parents et toute sa famille. Plus personne ne veut entendre parler de lui mais lui va faire exploser une bombe avec « Vipère au poing ».
Sa haine de sa mère éclate au grand jour et tout le monde en prend pour son grade. Comment il la décrit avec son menton crochu, sa méchanceté, son manque d’amour. N’est-ce point un cri d’amour de cette mère inconnue pendant des années, froide et qui a peu de douceur à exprimer. Elle ne peut pas puisqu’elle-même a été mise dans un lycée où elle ne voyait pas ses parents. Elle ne sait pas ce que c’est l’amour, la tendresse et l’empathie. Elle est timide et peu encline à livrer ses sentiments.
L’auteur nous fait dérouler la vie de sa mère, de la famille, des voyages et surtout nous montre Bazin sous un autre jour que celui qu’il a voulu délivrer jusqu’à la fin de sa vie.
Car il aura brouillé les pistes, fait effacer toutes traces de son passé sulfureux et deviendra académicien et aura toutes médailles de France.
Je dois dire que j’ai trouvé passionnant la découverte de cet homme, de ses mensonges et omissions. C’est un monstre dans toute sa splendeur et qui aura eu pour vengeance de vilipender sa mère.
Une petite merveille de la rentrée littéraire et surtout l’auteur nous ouvre l’infamie d’Hervé Bazin. Un meurtre littéraire !
Paris le 3 novembre 25.
Oui tout à fait ! Moi j’ai parlé de matricide littéraire !
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