Du monde de la mode je suis passée au monde du rêve et de la créativité débridée avec les artistes Niki de Saint-Phalle et ses nanas et Jean Tinguely et ses machines magiques grinçantes.

Je ne vais pas parler de la relation entre Niki et Jean ainsi que de Pontus Hulten. Je vais regarder avec mes yeux d’enfant le monde de ces deux artistes qui mettent en mouvement l’art dans des œuvres monumentales.

Je me suis amusée comme une petite folle entre les couleurs flashy des tableaux de Tinguely et ceux de Niki de Saint-Phalle. Cela donne le ton dès le démarrage.

Puis on entre dans le monde de Tinguely fait de sortes d’automates qui bougent et donnent le la. Les objets montent, descendent et impriment un rythme.  C’est Baluba.

Dans ce rythme on trouve parfois une œuvre de Niki comme cette femme fleur feuille illuminée dont le corps permet à des animaux sauvages de grimper (girafes, kangourou). On retombe dans le monde de l’enfance à mes yeux.

Puis une sorte de dinosaure dit le monstre de Soisy nous fait face où l’arche de Noé est porté – c’est impressionnant de créativité et de mystères.

On retrouve aussi les thèmes chers à Niki : le cœur, la bouche rouge, le corps allongé ou dansant, la mort.

Les nanas aussi son grand dada ou délire si coloré et tout en rondeur avec ses seins proéminents, ce ventre comme enceint et surtout le mélange de dessins et de couleurs.

On le retrouve dans le Hon, corps d’une femme qui permettait d’entrer par son vagin et de visiter son corps. Hélas il y a une petite copie car le véritable a été découpé. Il a vécu trois mois pour 100 000 visiteurs. Niki disait qu’elle était la réincarnation de l’ancienne religion de la déesse mère.

Tenguely lui nous parle de visage jaune aux yeux mauve et bleu et à la bouche rouge. Une sorte d’extraterrestre sorti de terre.

Et puis on entre dans les machines comme le crocrodrome de Zig & Puce en miniature. Ou bien les différents personnages imaginés et surtout le manège enchanté dit l’enfer, un petit début, qui tourne toutes les neuf minutes et offre un spectacle assez incroyable. Les   poupées femmes ou hommes tournent sur eux-mêmes, les chevaux font de même chevauchant un terrain de ferraille, les lumières tournent elles aussi et tout le manège s’anime. Tenguely laisse libre cours à toutes ces animations en les rendant presque tous indépendants.

Et puis on repasse par Niki avec sa veuve blanche, les affiches des nanas et surtout les nanas dans des positions différents offertes à nos yeux. Ces femmes sont souvent nues ou en porte jarretelles, ou bien habillées dans des ensembles colorés où des cœurs se promènent pour nous rappeler que l’Amour est ce qu’il y a de plus important dans la vie.  C’est le cas de la Black Rosy. Les madones ou les venus noires sont très présentes dans l’œuvre de Niki.

Une autre nana dont le cœur est accroché au sein. Toutes ces femmes ont des cuisses énormes et nous sommes toujours dans la démesure.

La vache colorée m’a interpellée : je l’ai trouvé aguichante et ses pis incroyablement gonflés comme s’ils vous demandaient de les téter !

Le couple aussi inquiet et quoi promenant leur mygale presque plus grosse qu’eux !

Et puis ce dernier tableau qui bouge pour former un personnage ou le portrait d’une femme à la queue de panthère.

J’ai adoré cette exposition par son côté déjanté, la taille immense des œuvres, le mouvement imparti à ces œuvres et la féminité que Niki dégage dans ses nanas.

J’ai eu l’impression d’entrer dans un autre monde et cela a fait écho au musée de NIce où beaucoup d’œuvres des deux artistes étaient exposées.

Je pense aussi à cet ami de mon père qui vivait dans la forêt de Fontainebleau dit Chomo qui avait créé sa maison en chaux et en tesson de bouteilles avec des œuvres d’art à partir de produits qu’ils récupéraient dans les poubelles et qu’il recyclait pour faire des œuvres d’art.

Le cyclop de Tinguely, à Milly la Forêt, est dans cet état d’esprit d’ailleurs.

Emmenez les enfants ils vont s’éclater et les grands adultes avec.

Paris le 13 juillet 2025.