Usuki ville des Samouraïs – Kyushu


Continuant ma visite sous la pluie je suis allée me garer devant l’office du tourisme d’Usuki pour voir quelles étaient les lieux à visiter.

Une faim me tenaillait et comme il n’était pas loin de 13h (heure où certains restaurants de petites villes n’acceptent plus les affamés) j’ai mangé dans un restaurant sympa et simple. Rien de frugal mais un repas qui tenait au corps pour affronter la suite de mes pérégrinations.

Tout d’abord Usuki c’est le château qui domine la ville en contrebas.

J’ai choisi de déambuler au gré de mes envies dans les rues d’Usuki à la recherche de différents temples – et il n’en manque pas !

La ville selon les légendes est une ville de samouraïs dont le premier connu fut Otomo Sorin, chrétien samouraï ; puis celui du clan Inaba et enfin de William Adams, samouraï occidental. Ce qui ne manque pas de piquant dans un pays aussi peu ouvert aux étrangers.

Le premier est à l’origine de la richesse d’Usuki, étendant son pouvoir aux 6 régions de Kyushu et en 1556 il déplace son domicile d’Oita à Usuki dans le fameux château. En 1578 il se fait baptiser par le missionnaire Cabral et son nom de baptême es Don Francisco.

Puis le clan Inaba qui va régner pendant 270 ans sur la ville (1600-1871) jusqu’à l’ère Meiji où les clans seront abolis. Il amènera prospérité à la ville.

Et enfin Williams Adams, premier anglais venu au Japon qui s’installa à Usuki où il vécut comme un samouraï étranger. Il était conseiller diplomatique de Tokugawa Leyasu.

J’ai flâné dans les rues taillées dans la roche dont le nom du lieu est Nioza, appelée Kiritoshi, très typique de la ville d’Usuki.

J’ai commencé par m’enfoncer dans les rues parallèles de la rue commerçante. Très impressionnant car on se trouve dans des rues enserrées avec des murailles dont les pierres énormes sont taillées un peu comme à Machu-Picchu. Elles sont hautes et ne permettent pas de voir l’intérieur des temples ou des maisons de samouraïs.

J’ai d’abord commencé par découvrir le dozo du clan Inaba pour suivre la rue et tomber sur le temple Zensho-ji puis le temple Shinko-ji, filer vers la pagode à deux étages dit temple Ryugen-ji, visiter le temple Daikyo-ji , revenir par la rue commerçante vide de monde. J’ai alors repris la voiture pour découvrir la résidence du clan Inaba et le sanctuaire Shinto Yasaki-jinja où un très beau cheval trônait.

Tout le long de ce parcours dans des rues pavées on est transporté dans l’ère Edo et ce n’est le moindre de ses charmes. On attendrait à entendre le bruit d’un palanquin porté par quatre hommes ou bien d’une calèche et de voir sortir un samouraï en tenue avec sa geisha en kimono. On peut rêver !

Mais sous la pluie rien de tout cela : juste des pavés noirs où la pluie s’écoulait et les temples où l’on trouvait refuge entre les averses.

Je vais juste parler de deux ou trois lieux qui m’ont beaucoup plus.

Le temple Renko-ji et en face Shinko-ji. Il faut monter une rampe raide pour atteindre le lieu de ces deux temples. Ils se font face et se reflète dans les vitres de l’un l’autre et sont proche d’un cimetière. Ce sont des temples shintos dont j’ai poussé les portes en bois pour apprécier l’intérieur. Sérénité y est le maitre mot. L’intérieur des temples sont lourdement chargés d’or. Le premier étant plus simple d’aspect.

J’ai aussi adoré la pagode à plusieurs étages qui sous la pluie devenait noir. L’intérieur avec ses petits temples et son jardin zen me convenait très bien pour une pause sous la pluie. J’ai écouté avec plaisir l’eau coulant de la tête d’un dragon qui s’échappait pour tomber dans un bassin de purification. Et surtout l’eau qui tombait dans des petits bols mis les uns en dessous des autres comme un long serpent proche de l’entrée du temple. Ce sont les gouttières et je trouve que cela donne toute la finesse et l’art de la perfection japonaise.

En face de ce dernier il y a le temple Daikyo-ji qui donne toute sa dimension avec son entrée avec les gardiens en or, ses drapeaux de tigres et son jardin zen avec ce grand arbre taillé en boules. La grande cloche sorte de tocsin.

Je suis revenue par la rue centrale commerçante où j’ai juste léché les vitrines en passant vite pour éviter la pluie. Les jolis kimonos dans les devantures ou bien les obis que l’on met derrière le kimono. Un joli panneau de soie peinte représentant la ville dans mon imagination. Et j’ai fini dans un café par prendre un thé et une pâtisserie pour me réconforter de ce temps déplorable à ne pas mettre un chat dehors.

De retour à ma voiture j’ai regardé le château d’en bas car aucune envie de grimper sous une pluie battante.

J’ai été tout à fait par hasard visiter le sanctuaire Yasaki-jinja qui a pour emblème le cheval sous toutes se coutures. Le cheval blanc est une monture sacrée des kami, divinités japonaises. La pratique du shunte, consistant à offrir un cheval en offrande votive à un sanctuaire pour servir de monture divine. Cette pratique s’est répandue durant l’époque de Nara (710-794). Noir il attirait la pluie ; blanc il la faisait cesser. On le présentait au kami du sanctuaire en signe de gratitude, lors d’une prière ou d’un vœu. J’ai trouvé cela amusant et j’y ai retrouvé le bœuf. En ressortant ne tenant pas ma curiosité j’ai jeté un coup d’œil à la résidence secondaire du clan Inaba, ancienne résidence du clan Hirai. Je n’en ai admiré que l’extérieur et surtout j’ai vu des canaux où des carpes nageaient – elles nettoient la pollution.

Un très bel endroit que je conseille de visiter et il parait que l’on peut déguster des menus gastronomiques dans cette ville. Pour une autre fois !

Paris le 30 juin 25.

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