Par un temps gris et pluvieux je suis partie de Beppu pour rejoindre par la route les Bouddhas d’Usuki. Usuki se trouve à une heure de voiture au sud de Beppu et liée à une très jolie ville de Samouraïs.

Qu’y-a-t-il de si particulier à Usuki ?

Il est très rare au Japon de trouver des Bouddhas de pierre d’une si grande taille. Les Bouddhas sont normalement réalisés en bois et en bronze. Ce site est particulièrement grandiose car les Bouddhas émergent d’une falaise. L’originalité de ce site provient aussi du fait que les statues étaient peintes et qu’il reste encore quelques couleurs visibles.

Il y a quatre groupes de Bouddhas de pierre, tous localisés proches les uns des autres : des bouddhas, des bodhisattvas, des statues Jizo et des rois divins.

Les Bouddhas ont été gravées et réalisées directement dans ces rochers créés par la solidification de lave et cendres volcaniques propulsées lors de la grande éruption du mont Aso (département de Kumamoto), il y a environ 90 000 ans.

Les Bouddhas de pierre volcanique sont logés dans des grottes à l’air libre. Ils sont aujourd’hui protégés par des barrières mais avant les locaux racontent que l’on pouvait grimper dessus.

Ce site est supposé avoir été créé sous la période Heian entrer 794 et 1185 et la période Kamakura (1135-1333). Il est aussi difficile de savoir pourquoi ils ont été créés ici et dans quel but ? Cela reste un mystère inexpliqué. Les statues ont été taillées dans la roche volcanique. Il y a 59 statues et elles ont été désignées comme trésor national du Japon – distinction reçue pour la première fois à Kyushu.

On longe un chemin, le long de la rivière qui monte et amène à plusieurs lieux où des Bouddhas regardent le monde. Tout autour, la plaine et les collines sont verdoyantes et recouvertes de forêts. Un bassin de lotus (il n’y en avait pas) fait face aux Bouddhas.

Le temple se compose de plusieurs niches où trônent des Bouddhas un peu plus loin.

Dans l’ordre du cheminement on découvre le Kubon No Midazou avec les neufs Amidae qui sont des petites statues d’Amida Nyorai. La statue du milieu est restée bien préservée par rapport aux autres.

Puis on peut admirer la deuxième grotte avec les trois Amida qui se nomme Amida San Son Zou. Les trois statues sont les plus fines et belles du site. On peut apprécier la force qui émane du Bouddha du centre et la beauté sereine du visage du Bouddha.

On peut aussi admirer sous le Naga (serpent) les Bouddhas dans les différentes positions. On peut admirer les couleurs qui sont encore actuelles entre l’ocre et le rouge. J’étais moi-même en béatitude devant tant de beautés et de sérénité. Car les lieux apportent ce calme et j’ai reçu des ondes sereines.

Et la dernière étape du cheminement – au sens propre du bouddhisme – est le Furuzono Sekibutsu avec la statue de Kongo-rikishi.

Le Bouddha a été travaillé de la manière la plus fine. Son visage est d’une pureté qui coupe le souffle. Les sourcils arc-boutés, les yeux marrons en amande dont les paupières retombent, laissant un espace fin pour les yeux et la ligne de la bouche petite, serrée, ainsi que le liseré rouge qui ceint la tête. Il semble que la tête de Bouddha ait été réparées et remise sur le corps en 1993 lors de la restauration du site. Les oreilles longues et si bien représentées sont d’une beauté incomparable. Le drapé de la robe qui enserre Bouddha est juste magnifique – on y voit le mouvement de la robe.

Je suis restée très longtemps dans cette grotte à me recueillir, à humer la sérénité du lieu, le calme et le bonheur malgré une pluie incessante et pénétrante. Cela rendait le site encore plus majestueux.

Puis j’ai continué mon chemin pour revenir au début en regardant le paysage et les grottes, et en ayant une vue sur les alentours. Et je suis partie à la découverte de la ville d’Usuki.

Je ne saurais vous conseiller de visiter ce site si vous allez à Kyushu il mérite un arrêt.

Paris LE 30 juin 25.