Matisse et Marguerite – le regard d’un père – Musée d’art moderne de Paris


Matisse qui est un artiste du nord de la France et qui est plus connu comme peintre de la ville de Nice et de la Côte d’Azur va peindre sa fille malade, qui a subi une trachéotomie dans sa jeunesse.

Il la peindra très jeune et elle sera son inspiration pendant de longues années jusqu’à ce qu’elle soit opérée et qu’une rivale prenne sa place.

Marguerite alors aidera son père dans la vente de ses œuvres auprès de marchands d’art et sera très exigeante dans le travail réalisé par son père. Elle trouvera aussi sa voie en peignant elle-même d’une peinture très inspirée du père, sera créatrice d’habits et pendant la période de la guerre échappera au transfert dans des camps de concentration étant résistante.

Matisse va peindre sa fille en la transformant, parfois telle qu’elle est, parfois en l’enlaidissant. Ses yeux changent de formes selon le tableau réalisé. Elle aura toujours ce ruban autour du cou pour cacher sa trachéotomie.

De très beaux fusains la représentent avec un visage pointu, de face, de profil, endormie. Elle est sa source d’inspiration.

Elle peut être peinte dans sa forme la plus pure et simple, sans fioritures comme ce tableau au fond jaune qui fait ressortir sa robe bleu turquoise et son ruban noir.

Il y a un portrait incroyable celui rose cubiste où le visage est déstructuré. Toujours le ruban noir avec un bijou et cet habit qui fait penser à un pyjama de tolard. Il est à contre-courant complet de toute l’œuvre de Matisse et ne trouvera jamais preneur car trop précurseur. Je suis restée en arrêt devant cette œuvre !

Puis d’autres portraits où Marguerite est assise dans un manteau écossais ou encore dans un autre manteau marron. Toujours avec un chapeau sur la tête. Ce qui parfois lui donne un air bêta. Mais un regard profond vous transperce.

Les yeux de Marguerite sont parfois étrangement déformés, étirés lui donnant un visage allongé. Il aime aussi la peindre avec des toques en fourrure ou bien endormie. Ce n’est plus l’enfant qui est présente mais une femme alanguie et d’une maturité surprenante.

J’ai aussi découvert que Matisse avait peint Etretat avec sa fille assise dans le coin gauche du tableau. Toile d’une profondeur impressionnante et proche des impressionnistes.

Marguerite va se marier et aura un fils Claude qu’elle enverra aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale. Et bien avant elle commencera à disparaitre de l’œuvre de son père. Dès les années 1920 une concurrente apparaitra et serra toujours avec Marguerite sur les tableaux comme ceux sur le balcon à Nice.

Marguerite prendra le large en peignant elle aussi sur des thèmes proches de ceux de son père ou bien des autoportraits au visage là aussi déformé.

Elle fera de la couture à ses heures et réalisera un kimono japonais en rapport avec les œuvres de son père. Lui-même faisant un fusain de Marguerite en kimono.

Puis pendant la guerre elle fera de la résistance sans que Matisse ne le sache. Elle échappera à la déportation de justesse. Puis elle œuvrera pour la conservation des œuvres de Matisse. Ces deux se sont bien trouvés et seront liés à jamais.

Lien : https://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-matisse-et-marguerite

Paris le 20 Avril 25.

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1 commentaire

  1. J’ai bcp aimé cette exposition, d’ambiance sereine et tendre ! Une vraie réussite ! Merci pour ce beau retour !

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