Exposition Suzanne Valadon au Centre Pompidou


Par un temps gris et frisquet que de mieux que visiter une exposition et surtout sur Suzanne Valadon.

Dernière exposition avant fermeture du Centre Pompidou pour cinq années de travaux. Cela va être long !

Cette exposition a parcouru la France à Metz, pour en Catalogne et enfin à Paris. Cela faisait depuis 1967 qu’une grande exposition sur cette artiste n’avait pas été réalisée.

Suzanne Valadon née Marie-Clémentine Valadon parcourra la fin du 19e siècle et la première partie du vingtième puisqu’elle mourra en 1938 à Paris.

Tout d’abord acrobate, puis posant nue pour les grands artistes de l’époque elle devient artiste à plein temps après avoir été reconnue par Degas comme une artiste de valeur. Elle sera la mère d’Utrillo avec qui les relations seront compliquées.

L’exposition nous fait parcourir ses œuvres comme ses autoportraits, les portraits de sa famille, les nus de femmes et d’hommes et les paysages verdoyants de la rue Corot ou des alentours de Paris mais aussi les natures mortes.

Elle peint la réalité telle qu’elle est, sans fioritures, dans la nudité la plus absolue et la plus véridique mais si cela n’est pas élogieux.

Ses visages sont durs mais comme elle le dit « il faut peindre dans la vérité avec amour ».

Ses autoportraits montrent un visage rude et peu souriant ! Qu’il soit sur fond coloré ou gris – rien ne fait rire. Même son dernier où elle a plus de 60 ans avec ses seins nus qui pendent légèrement. Rien n’est épargné !

Les nus que ce soit au fusain ou peint sont rudes aussi. Elle s’inspire des grands comme Cézanne, Matisse ou bien Degas. Mais sans intransigeance et dans toute la dureté du modèle présent devant elle.

Elle peint son fils Utrillo qui peint lui-même, de face ou de profil. Les formes sont d’un moderne à mes yeux. Ou bien Erik Satie.

Des paysages aussi autour de la rue Corot dans le 18e arrondissement de Paris où elle a son atelier dans le musée de Montmartre actuel. Digne des impressionnistes ! Proche des Monet ou bien de Corot.

Et on revient aux portraits de femmes sans fards comme cette femme aux chat assis sur ses genoux. Femmes au caractère bien trempé qui n’ont pas l’air de s’en laisser compter !

Et ce tableau de ces deux sœurs (1929) qui est moderne et un peu à la Hoppner.

Et enfin les natures mortes qui sont incroyablement vivaces. Ces pommes, ces fleurs, ces vases et les couleurs presque violentes qui sautent aux yeux.

Et on revient à des grands tableaux inspirés des déjeuners sur l’herbe de Renoir, revu et corrigé, cette femme nue noire dite la Vénus noire. Comme elle dit si bien il faut atteindre l’âme. Et ce fusain avec cette femme aux seins nus avec sa jupe. Juste magnifique. Cette jeune femme sentant un bouquet (1929) est marquante par le mouvement et la modernité du tableau quand on le regarde de plus près.

Et enfin le tableau du corps nu d’André Utter son amant, lançant un filet en Corse, qu’elle peint en trois poses. Elle y fait renaitre le désir du corps masculin nu montrant ses muscles et les mouvements de rotation sur trois angles.

Et pour finir Adam et Eve !

Une très belle exposition qu’il faut absolument voir.

Paris le 9 février 25.

Catégories :Europe, FranceTags:, , , , , , , , , , , , , , ,

3 commentaires

  1. Tout à fait ! Mais, comment vas-t-on faire sans Beaubourg 😥

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire