Nadia Léger- Musée Maillol


Plongeon dans les années du début et milieu du vingtième siècle avec Nadia Leger, assistante et femme de Fernand Léger.

Une très belle exposition qui retrace la vie de Nadia Léger à travers ses multiples vies. Elle née en Biélorussie et à vingt ans part vivre en Pologne à Varsovie et épouse son premier mari et devient Madame Khodassevitch.

De cette union née une petite fille Wanda qui suivra sa mère partout et Nadia s’en occupera et se mêlera de sa vie de manière prégnante.

Toutes ses œuvres seront signés sous les noms de Khodassevitch, Petrova e tLéger.

Elle fera partie du courant suprématiste en Pologne et émigre en France pour rejoindre à Montparnasse les peintres comme Chagall, Léger et tant d’autres qui influenceront sa peinture.

Ce qui est étonnant c’est que son nom va être happé par Fernand Léger dont elle sera son assistante pendant plus de vingt ans. Elle mourra et personne ne se souviendra de ses œuvre, comme assimilée à Fernand Léger à qui elle consacrera la fin de sa vie dans la construction du Musée Fernand Léger à Biot.

Mais quelle femme et quelle œuvre de création sur plus de cinquante ans.

Elle traversera tous les courants : suprématisme, constructivisme, cubisme, l’avant-garde, le réalisme soviétique, le communisme auquel elle sera très attachée allant jusqu’à refuser d’avoir la nationalité française pour garder son passeport d’union soviétique.

Elle sera un très grand artisan du communisme et sera liée au parti communiste, Maurice Thorez, des écrivains comme Aragon et Elsa Triolet entre autre.

Elle passera d’un courant à un autre au gré des années et ce qui m’a frappé c’est sur la fin de sa vie l’influence du réalisme soviétique mélangé aux formes et à l’influence de Fernand Léger dans ses œuvres.

L’exposition commence par des portraits des grands artistes et politiques de la Russie et de l’Union Soviétique comme Tolstoï, Lénine ou Staline mais aussi des musiciens, danseuses et grands de cette époque. On plonge dans une Russie oubliée de nos jours.

Mais ce que j’aime plus particulièrement chez Nadia Leger ce sont ses autoportraits la représentant à différents moments de sa vie, avec ses grandes nattes ou son chignon, son visage ovale avec ses pommettes hautes. Et celle de sa fille Wanda avec les fleurs dans ses bras.

Une autre facette de son œuvre ce sont les natures mortes très stylisées avec des pots et des fruits ; des fruits de mer comme les étoiles de mer et les poissons très colorés et gais.

Et pendant tout ce temps elle assistera F Léger dans ses cours auprès des jeunes peintres à Montparnasse ou à Montmartre.

Une autre facette de son œuvre est celle des années cinquante où elle sera inspirée par le  courant du socialisme réaliste.

Et là ses œuvres sont plus grandes en termes de taille et représente Staline avec une fillette, des tadjiks ou bien des œuvres à la gloire du communisme. L’œuvre est fait de propagande au service du parti et de l’union soviétique. On change de registre !

Gloire aux travailleurs, aux pécheurs ou aux constructeurs ! Gloire aussi à Gagarine premier homme à aller sur la lune.

Elle évoque la paix par des portraits de femmes et d’enfants avec des colombes.

Et la fin de sa vie sera beaucoup plus stylisé, épuré avec des traits dans un espace de couleurs.

Elle fait toujours référence à Malevitch qui pour elle était le véritable créateur du dynamisme et du mouvement dans l’espace.

La fin de sa vie en compagnie de son dernier mari sera consacrée à construction du musée Léger à Biot avec l’aide de Malraux.

Elle meurt en 1982 en ayant toujours été un pont, un lien entre l’Union soviétique et la France. Et elle disparait complètement des radars de la peinture française.

Quel dommage pour une telle créatrice !

Lien : Exposition « Nadia Léger. Une femme d’avant-garde »

Paris le 8 décembre 2024.

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1 commentaire

  1. En effet, une exposition qui remet en lumière une peintre à part entière !

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